Essai
Nouvelle parution
Leonara Miano, L'Autre langue des femmes

Leonara Miano, L'Autre langue des femmes

Publié le par Marc Escola

« L’“autre” langue des femmes, c’est la parole qui émerge lorsqu’elles se définissent pour ce qu’elles sont, pas en fonction de ce qui leur est infligé.
Ce langage fut toujours parlé en Afrique, continent qui enfanta des  dynasties de “grandes royales”, contredisant ainsi la posture victimaire d’un  certain activisme occidental. S’appuyant sur l’histoire, les mythes, spiritualités et pratiques sociales des Subsahariennes, l’auteur nous initie à un riche matrimoine qui révèle  la variété des potentialités féminines.

Les femmes impressionnantes dont elle nous conte les aventures  régnèrent sur des sociétés patriarcales, donnèrent une terre à leur peuple  en exil, firent du plaisir sexuel un droit, s’engagèrent dans les luttes  anticoloniales qu’elles financèrent souvent grâce à leur fortune personnelle,  furent conscientes de leur valeur en tant qu’individus souverains.

Pourtant, la riche expérience des Africaines subsahariennes reste  méconnue. Sans s’identifier à ces femmes ni voir en elles des références, on  entend leur prescrire un modèle d’émancipation.

La “sororité” reste une vue de l’esprit, compte tenu des rapports de  domination existant entre femmes. L’histoire a doté les unes d’un pouvoir  symbolique, politique et économique dont les autres ne jouissent pas.  Cette dissymétrie fondamentale est occultée par la centralité conférée à la  question de l’hégémonie masculine, censée définir et fédérer les femmes.

Des rapports entre elles, reproduisant l’association de la cavalière et de  la jument, permettent-ils de faire cause commune ? »

Lire un extrait de l'ouvrage…

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur ce livre :

"Une alternative africaine au féminisme occidental", par Feya Dervitsiotis (en ligne le 24 janvier 2022)

L’autre langue des femmes, un essai de la romancière franco-camerounaise Léonora Miano, puise dans un matrimoine subsaharien pour poser les jalons d’une alternative africaine au féminisme occidental. De cet objet surprenant qui présente des modèles a priori traditionalistes, la lectrice européenne peut retenir la profusion édifiante des mythes féminins et l’injonction à la construction d’une identité féminine par les femmes elles-mêmes.