Acta fabula
ISSN 2115-8037

Dossier critique
2020
Novembre 2020 (volume 21, numéro 10)
titre article
Pierre Halen

Postcolonialisme ou littérarité ? Où Charles Bonn revient sur sa carrière de chercheur « impliqué »

Postcolonialism or literarity? Where Charles Bonn looks back on his career as an "involved" researcher
Charles Bonn, Littérature algérienne : itinéraire d’un lecteur. Entretiens avec Amel Maafa. Postface par Naget Khadda, [Alger], El Kalima éditions, coll. « Littérature d’Algérie et du Maghreb », 2019, 263 p., ISBN 978‑9931‑441‑46‑5.

1Menés par Amel Maafa, ces entretiens avec Charles Bonn ont une dimension testamentaire : ils rendent compte en effet d’une longue et riche carrière d’enseignant et de chercheur. À ce titre, ils constituent le second volet, plus biographique et institutionnel, de l’Essai d’autobiographie intellectuelle1, recueil d’études publié par Charles Bonn en 2016 dans la même perspective d’une synthèse au terme d’un parcours à divers égards exemplaire. Cette fois, il ne s’agit plus d’études de cas mettant à l’épreuve un certain nombre de concepts, mais de propos plus personnels, livrés presque à bâtons rompus, où cependant les mêmes notions (postcolonial, postmodernité, tragique, roman familial…) sont discutées et mises en perspective.

2Ce livre, par ailleurs, « s’adresse avant tout aux Algériens » (p. 213). Logiquement, il est donc publié en Algérie avec la collaboration de deux collègues algériens. Sans être parfaites, l’impression comme l’édition de cet ouvrage par les soins des éditions El Kalima assurent à ses lecteurs un suffisant confort de lecture pour un prix de vente assez bas (800 DA, mais 18 € en France). Ce choix éditorial, dont le corollaire est la relative difficulté de se procurer l’ouvrage en dehors d’Alger2, est aussi une manière de boucler la boucle en renouant avec le début d’un parcours universitaire commencé au titre de coopérant à l’université de Constantine. Ajoutons que ces entretiens se terminent par une postface particulièrement intéressante de Naget Khadda, qui prolonge en quelque sorte la conversation en poursuivant le dialogue critique qu’elle a entamé il y a longtemps avec Charles Bonn. C’est elle qui, parlant de ce dernier comme d’un peintre, compare joliment ces entretiens avec les « repentirs » d’un maître jamais satisfait de sa toile (p. 219).

3Même si ce n’est pas la seule leçon formulée au fil de ces entretiens (il y en a d’autres, nous le verrons, dont les destinataires sont surtout français), les réflexions de Ch. Bonn concernant ce qu’il appelle de façon récurrente la littérarité des œuvres relancent un message essentiel dans le contexte post‑colonial, notamment maghrébin, mais pas seulement. L’enjeu est en effet de caractériser une relation nouvelle entre littérature et histoire, qui ne soit plus fondée de manière simpliste sur la capacité supposée de la première à représenter la seconde, ni sur les vertus d’un engagement au service d’une thèse ou d’une doctrine politique, selon un schéma hélas trop répandu dans les études de littérature « francophone ». Cette relation devrait plutôt être fondée sur ce que la littérature, avec ses moyens propres, est la seule à pouvoir dire. À pouvoir dire, ou peut‑être à pouvoir ne pas dire, puisqu’il est souvent question ici d’« indicible », quoique ce ne soit pas sans une certaine ambivalence. D’un côté, en effet, la littérature se justifierait d’être la seule à prendre en charge, pour la « dire », une certaine part de la réalité, qu’on peut situer du côté du vécu sensible, des marges, de l’intimité, de la pluralité des discours et finalement de l’incertitude du sujet, parfois aussi du refoulé ou de l’occulté. C’est en ce sens qu’on parle ici de « repousser [les frontières de] l’indicible » (p. 213) ou de « capter l’indicible » (p. 86), images contradictoires, certes, mais dont on comprend qu’elles ont une même signification, et elle est prométhéenne : il est précieux d’éclairer davantage la réalité (p. 165). D’un autre côté, la littérature aurait au contraire pour spécificité de rappeler qu’il y a toujours un au‑delà du sens déjà produit ; en d’autres termes, de dire que quelque chose manque nécessairement au signifié. C’est ici que la notion de tragique joue un rôle essentiel, un tragique à concevoir comme perte radicale du sens3. Cette perte, est‑elle la marque laissée sur l’Algérie par l’invasion coloniale (p. 233, 254), comme le suggère N. Khadda en revenant ainsi à une position assez classiquement postcoloniale ou nationaliste, marque qui sera pour beaucoup un sens très suffisant ? Ch. Bonn, sans doute, ne s’opposerait pas à cette lecture ; il parle lui‑même à certains endroits du rôle de la littérature dans la « production des identités » (p. 161) ou de sa « fonction de productrice d’un sens pour une réalité qui le cherche encore » (p. 163, voir aussi p. 179), et ce sens pourrait bien être la mémoire d’un traumatisme. Mais, à d’autres moments, c’est l’insuffisance, voire l’impossibilité du sens qui lui semble en jeu ; c’est notamment le cas du « chant » dans l’œuvre de Nabile Farès (p. 125). Pour reprendre la même question d’un autre point de vue, la comparaison avec le monde grec, dont on comprend immédiatement qu’elle joue un rôle de médiation intertextuelle pour dire esthétiquement le tragique algérien, a aussi pour vertu de produire une sorte d’exhaussement des grandes œuvres algériennes à la dignité des chefs‑d’œuvre de la littérature mondiale ; mais ceci est une invitation à les lire non pas, certes, dans l’oubli des contextes historiques de référence, mais aussi, voire même parfois d’abord dans un au‑delà universalisant de ceux‑ci. C’est aussi pour cela que la référence (presque obligée ?) que fait Ch. Bonn aux études postcoloniales est ici moins convaincante que celle qui est faite, malheureusement sans être ici longuement approfondie, à la postmodernité, entre autres concepts au moyen desquels les classiques nationaux algériens sont relus. Bonn émet d’ailleurs lui‑même, plus tard, plus qu’un doute à propos de la validité du courant postcolonial, lui reprochant son monologisme idéologique (p. 183) et son incapacité à envisager l’« au‑delà du sens » (p. 55, aussi p. 87) dont il vient d’être question.

4La question du politique, ou plus précisément celle de la place qu’il faut attribuer à celui‑ci dans l’herméneutique des littératures francophones dites du Sud, prend ici également une dimension biographique : au moment d’être envoyé, peu après mai 68, comme coopérant à la toute jeune université de Constantine, Ch. Bonn, ancien étudiant militant à l’UNEF qui se souvient d’avoir défilé contre la guerre d’Algérie, ne connaissait de ce pays que ce qu’un bon militant devait savoir. Dans ces entretiens, il revient à plusieurs reprises sur l’effet de sidération qu’a alors produit sur lui la lecture du Polygone étoilé de Kateb Yacine, livre qu’il ne comprend pas, mais dont la non‑compréhension déclenche, en réalité, tout son parcours de chercheur. De véritable chercheur, ajouterais‑je volontiers, car, à l’inverse, précisément, des études postcoloniales, tout débute ici non par un jugement préétabli (le writing back répondant à un premier discours idéologiquement défini), mais par un non‑savoir. De là, il devient presque logique aussi, d’une part, que le chercheur admette que la littérature elle‑même (du moins les œuvres ayant la plus grande littérarité) ne sait pas ce que, néanmoins, elle dit ; et, d’autre part, que ce que sait finalement le chercheur est précisément que la littérature ne sait pas, et pourquoi, et comment elle ne sait pas. Mais tout cela n’est pas d’une grande orthodoxie postcoloniale. D’où l’écart ressenti par Ch. Bonn, pour ne pas dire le sentiment de commettre une sérieuse incartade, sorte de coup de canif dans le contrat du politiquement correct, au moment où il s’est autorisé telle analyse particulière de ce « non‑savoir » (en l’occurrence, il s’agissait une analyse du désert dans l’œuvre de Mohammed Dib4), approche que je qualifierais pour ma part de spirituelle5 (sans préjudice pour sa portée politique), et que, de son côté, N. Khadda éclaire en y voyant, d’une manière générale, un héritage nietzschéen et derridien (p. 232).

5De là vient peut‑être aussi la possibilité de soulever un coin du voile discrètement laissé par ces entretiens sur la vie privée du chercheur, sur la « biographie intime » à laquelle A. Maafa semble regretter qu’il ne soit guère fait que des allusions (p. 214). Dans la mesure, en effet, où il est difficilement envisageable que la recherche en question ait pu se faire sans un engagement personnel et une sincérité ici défendus en tant que méthode scientifique6, on peut deviner non seulement que cette recherche a eu des conséquences sur la vie personnelle et familiale, mais aussi que cette dernière s’est également placée sous le signe de l’attention aux « inattendus ». Cette notion d’« inattendu » (e.a. p. 18, 180, 203), dont Ch. Bonn a quasiment fait un concept au moment de ce qu’on a appelé les « printemps arabes », a toute une série d’échos lexicaux dans ces entretiens : le « défi de l’in‑sensé » (p. 100), l’« imprévu » (p. 208), l’« inimaginable » (p. 55), l’« inaccompli » (p. 214), l’« indicible » à de très nombreux endroits… mais aussi le qualificatif « dérangé » (p. 23), le substantif « détournement » (p. 208), cet autre préfixe « dé‑ » dans les « paroles déplacées » (p. 177 sq.), sans oublier le très remarquable « ébouriffé » (p. 18) qui, cette fois, implique le corps. De la négation (in‑), en passant par le décrochage (dé‑), on passe ainsi à un préfixe (ex‑, es‑ en provençal) qui dit plus radicalement la sortie et/ou le dehors qui agit sur le Moi. Ce léger écart stylistique que constitue le mot ébouriffé dans la parole savante de ces entretiens dit lui‑même quelque chose de difficilement dicible : que le sens politique ne suffit pas. Non pas seulement le sens de la politique (version Malek Haddad), mais même celui du politique.

6Tout ceci rend peut‑être la relation entre la littérature et ce politique, sans cesse invoquée comme une sorte de caution posturale, bien moins limpide qu’il n’y paraît dans les quelques concessions rhétoriques qui sont faites au postcolonialisme. D’un côté, assez clair et solide celui‑là, on trouve tout ce qui concerne la marge : choisir des objets d’études à la périphérie, des objets « non consacrés » (p. 12), et se situer soi‑même toujours, en tant que chercheur, dans quelque partie marginalisée ou dominée du champ universitaire, par principe. C’est, de fait, une position qui donne un point de vue très intéressant, notamment pour relativiser les valeurs imposées par le centre, ici parfois appelé « l’institution littéraire française » (p. 11). D’un autre côté, on peut se demander si le parcours reconstruit à la faveur de ces entretiens n’est pas aussi la quête d’un difficile équilibre entre engagement et séduction, c’est-à-dire entre initiative du Moi et initiative de l’Autre vers moi ; cette polarisation expliquerait aussi, dans l’évolution du chercheur, le passage d’une relative obsession pour l’espace (dans la première partie de l’œuvre critique) à ce constat : « il n’y a plus de lieu » (p. 207). Cet aboutissement a pour corollaire le privilège accordé désormais à l’« errance », identifiée à la littérarité même. Il est souvent question, parfois sous l’habillage postcolonial d’une référence à Homi Bhabha, de « préserver l’altérité » ou « l’étrangeté réciproque » (p. 13, 30) ; Ch. Bonn formule même cette hypothèse : « la représentation de l’écriture comme féminine interroge, dans ce contexte : et si cette écriture était détournement, par sa séduction même ? » (p. 208). Assez vite, malheureusement, l’auteur passe à cet endroit au roman familial et au sacrifice de la mère, c’est‑à‑dire à des thématiques anthropologiques (celles‑ci ont constitué pour lui des manières de sortir de l’ornière de la perspective ethnographique qui a été la tentation initiale des lectures tiers‑mondistes, et qui préside encore, du reste, à nombre de travaux universitaires) ; or, cette notion de « séduction » me paraît finalement centrale : une altérité tire le sujet à elle, qu’il s’agisse de l’œuvre, d’un nouveau concept de théorie littéraire ou, plus radicalement, de la « sortie » du sens à laquelle l’œuvre attire. Si bien qu’en définitive, on passe aussi d’une altérité conçue au sens de la différence culturelle (en principe toujours en partie maitrisable par l’étude ou l’apprentissage pratique, de la langue par exemple) à une autre altérité plus essentielle, indéfinie, dont le presque anagramme est la littérarité toujours recherchée.

7Quelles autres leçons tirer de ces entretiens ? Il en est d’évidentes, comme ce sentiment justifié d’amertume et d’incompréhension qui le dispute à la relative satisfaction d’avoir offert à la collectivité le bel outil de recherche que constitue le site LIMAG (Littératures du Maghreb), aujourd’hui encore consultable mais malheureusement arrêté dans son développement faute d’un repreneur efficace (p. 138 sq. ; p. 200 sq.). On comprend, certes, qu’il fallait un dévouement peu ordinaire pour le mettre sur pied et l’entretenir, un « engagement » peut‑être si exceptionnel qu’il ne faut pas s’étonner qu’il n’y ait pas eu un second Ch. Bonn pour s’en occuper à sa suite. En revanche, on comprend moins bien qu’il n’y ait pas eu une institution de recherche assez intelligente pour financer et l’hébergement technique et le développement scientifique du site. Cherchez l’erreur, aussi bien en Algérie qu’en France ou ailleurs : elle est sans doute, entre autres, dans la logique court‑termiste des financements, alors qu’il fallait ici investir sur le long terme, mais aussi dans les modes d’évaluation de la recherche, qui ont convaincu les jeunes chercheurs (et les directeurs de laboratoire) de tout miser sur la production aussi nombreuse que possible d’articles dans les revues labellisées, alors que la gestion d’un outil documentaire du genre de LIMAG est en réalité bien plus utile à long terme. La banque de données LITAF (Littérature africaine francophone), consacrée aux littératures francophones subsahariennes, a malheureusement été l’autre victime de ces fautes d’appréciation, et pour les mêmes raisons7.

8Une autre leçon concerne la francophonie, du moins une certaine conception franco‑centrée de la francophonie institutionnelle ; elle a fait long feu, heureusement, mais il en reste des réflexes malencontreux et des projets technocratiques intempestifs (p. 152). Inutile, me semble‑t‑il, d’y insister ici.

9Relevons, dans ce bilan, un remords, qui n’est mentionné qu’au passage, mais qui est important : il concerne l’histoire littéraire (p. 45). À lire Ch. Bonn aussi bien que le témoignage plus condensé de N. Khadda sur sa propre carrière, on réalise mieux aujourd’hui dans quel contexte les jeunes chercheurs des années 1960 et 1970 ont délaissé, dans l’enthousiasme des nouvelles théorisations de l’époque, l’essentiel du champ de la recherche historique au profit d’une course à l’interprétation des textes nourrie des autres sciences humaines. Cette négligence à l’égard de l’Histoire n’a bien entendu pas encouragé la mise en place de fonds d’archives et de dépôts documentaires dans le monde des littératures francophones du Sud, où de telles institutions étaient essentiellement à créer. C’est aussi pour cela que je ne parviens pas à trouver, contrairement à N. Khadda, une consolation dans le fait qu’aujourd’hui, avec le développement des ressources en ligne, le besoin se ferait moins sentir d’un outil comme LIMAG ; d’une part, en effet, on sait comme l’internet reste un outil inégalitaire, et, d’autre part, si la toile est en effet un lieu où les années récentes sont abondamment documentées, on ne voit pas non plus se mettre en place, dans les pays du Sud, les institutions vouées à la conservation des archives qui permettraient d’étudier sérieusement les périodes antérieures.

10Enfin, on rompt ici une lance contre le conservatisme frileux de la Société Française de Littérature Générale et Comparée ; à celle‑ci, il est reproché de rester bloquée, à quelques variables près, dans une conception du comparatisme héritée du dix‑neuvième siècle et n’envisageant d’étudier ensemble, pour l’essentiel, que des littératures européennes de langues différentes, en fonction d’un schéma qui reste marqué par une certaine conception à la fois eurocentrée et datée de la nation. Or, il y a longtemps que cette conception étriquée a été dénoncée, notamment par le regretté Albert Gérard en son temps8, et on peut se demander si quelqu’un y croit encore, même parmi les comparatistes français qui sont, par vocation, gens d’ouverture. En réalité, me semble‑t‑il, le débat d’idées cache plutôt mal, en ce cas, une lutte concurrentielle pour des postes et des départements universitaires, sans même parler des fameux sujets d’agrégation ; et le fait est aussi que les spécialistes des littératures francophones n’ont pas été très nombreux à soutenir Ch. Bonn quand il a tenté d’y faire valoir que les États, voire tous les territoires, étaient des « aires culturelles mouvantes » (p. 161 ; voir aussi, p. 94, 154). La discussion sur le fond, avec le plaidoyer qu’on peut lire ici en faveur de la prise en compte des littératures francophones du Sud dans les questionnements comparatistes, est cependant intéressante : elle tend moins, en effet, à justifier cette intégration par une identité culturelle différente, provenant notamment d’une histoire singulière et d’un adstrat linguistique non français (ce qui introduirait le risque d’un retour aux pratiques « ethnographiques » des premiers temps ; cf. p. 81), que par l’intertextualité intrinsèque de ces littératures, ouvertes sur des mondes divers tout comme les sociétés dont elles sont supposées être l’émanation. On comprend que l’appel à les situer dans une perspective comparatiste ne vise donc pas seulement les comparatistes français, mais aussi tous les défenseurs de lectures en quelque sorte indigénistes des littératures francophones, lectures qui sont à la fois légitimes et même nécessaires, mais qui peuvent présenter le risque d’un enfermement localiste et méthodologique à la fois, notamment le risque d’une occultation de leur littérarité.


*

11En somme, il s’agit d’un ouvrage dont la lecture est très stimulante. On y apprend en effet bien d’autres choses encore que ne peuvent le suggérer les quelques réflexions plus théoriques qui précèdent. On y lit notamment nombre de considérations concernant la génération des grands auteurs du Maghreb à l’œuvre desquels Ch. Bonn s’est surtout consacré (Kateb, Dib, Farès, et dans une moindre mesure Assia Djebar, Rachid Boudjedra). On y trouve aussi les anecdotes de la vie universitaire vécue d’un établissement à l’autre : Constantine, Fès, Lyon 3, Paris 13, Lyon 2. D’autres comptes rendus les ont mises en évidence : elles témoignent des aléas, des conditions de possibilité, des coups plus ou moins tordus mais aussi des initiatives et des collaborations généreuses qui constituent, les unes comme les autres, une carrière universitaire, a fortiori lorsqu’elle est, comme celle de l’auteur, « impliquée ».