Acta fabula
ISSN 2115-8037

Dossier critique
2013
Mars-Avril 2013 (volume 14, numéro 3)
titre article
Jean‑Michel Rabaté

Est‑il bien sûr que « Beckett » rime avec « poète » ?

Samuel Beckett, Peste soit de l’horoscope et autres poèmes, traduit de l’anglais et présenté par Édith Fournier, Paris : Les Éditions de Minuit, 2012, 45 p., EAN 9782707322623.

1Édith Fournier aime les défis, et elle sait les relever. En 1991, elle avait donné une version française du texte de Beckett qui, de l’avis de son auteur, restait intraduisible. Beckett lui‑même avait renoncé. Le Cap au Pire d’É. Fournier a réussi à rendre, tant bien que mal, tant mal que bien, ce texte‑limite qui, sans discontinuer, ne veut se dire que « tant mal que pis ». Voici qu’elle tente à nouveau de relever une pareille gageure en traduisant un groupe de poèmes en anglais de son vieil ami Samuel Beckett. Ce court recueil nous offre un excellent raccourci, puisqu’il survole toute la production poétique de Beckett, depuis le premier texte littéraire qu’il ait jamais publié, le quasi mythique « Whoroscope » de 1930, jusqu’à deux poèmes de 1976, « Rondeau » et « là‑bas », en passant par des poèmes des années trente et quarante.

2Gageure donc que de vouloir traduire « Whoroscope » en français. Dès le titre, jeu de mot joycien sur « whore » et « horoscope », un traducteur non averti pourrait hésiter et trébucher. La tentation est grande de rendre le titre par quelque chose comme « Horoscopute » ou « Jérichoroscope » (écho de Rahab, la prostituée de Jéricho, qui y figure). Mais non, le temps des effets « yau d’poëlle » a passé, et ces équivalents littéraux sonneraient mal. É. Fournier a eu raison de choisir un titre performatif, qu’on serait tenté d’écrire avec un point d’exclamation. « Peste » laisse flotter un écho verbal de cette prostituée, et c’est dans une légère obscénité (« Bordel de Dieu, qu’on le couve ! » pour « hatch it, curse you ») qu’elle fait sentir sinon le blasphème du moins la parodie.

3Nous aurons besoin de deux séries de notes, celles de Beckett, et celles de la traductrice, pour suivre la série de notations obscures à propos de Descartes. Véritable « monologue dramatique » à la Browning, le philosophe français est saisi au bord de la mort, une mort inévitable causée par les horaires trop matinaux dans un temps glacial que lui imposait Christine, la reine de Suède. L’esprit fiévreux de Descartes fait défiler des images qui recouvrent certains thèmes et obsessions cachées de son œuvre. Maintenant que nous disposons de cette traduction, nous allons pouvoir relire le livre récent qu’Edward Bizub a consacré à ce poème. Dans Beckett et Descartes dans l’œuf, Aux sources de l’œuvre beckettienne : de Whoroscope à Godot1, E. Bizub présente « Whoroscope » comme un brouillon génial qui contient en germe l’ensemble de l’œuvre à venir. Bien des commentateurs ont insisté sur l’apport de Descartes à Beckett, mais E. Bizub en montre toute la force et toute  l’ambivalence. La nouvelle traduction nous permet de tester le bien‑fondé de cette thèse. Pour E. Bizub, Whoroscope joue le rôle de fondation de l’œuvre beckettienne ; loin d’être une simple parodie (l’appareil de notes fait penser aux célèbres notes de la Terre Gaste de T. S. Eliot, qui agaçait Beckett) ou un travail d’épigone joycien, il condense toute une esthétique. E. Bizub ne se contente pas de revenir vers les sources connues. Il cite Lawrence Harvey dont Samuel Beckett, Poet and Critic de 1970, révisé par Beckett lui‑même, évoque les « Débuts cartésiens» et donne un commentaire de plus de cinquante pages sur « Whoroscope ». Plus récemment, nous pouvons nous servir d’un ouvrage de grande qualité, grâce à l’édition annotée des Collected Poems de Beckett (où se trouvent de nombreux inédits2). Il existe aussi des études génétiques sur ce poème si obscur3. Beckett avait travaillé sur Descartes à Trinity College, et cela un ou deux ans avant de venir à l’École Normale Supérieure. Il se remit alors à son étude sur Descartes, guidé par son ami Jean Beaufret qui lui avait offert un recueil de morceaux choisis, Descartes : Choix de Textes4.Ce livre, retrouvé dans la bibliothèque de Beckett à sa mort, garde toute son importance. E. Bizub explique aussi que « Whoroscope » utilise l’approche du Descartes, le philosophe au masque de Maxime Leroy. Cet ouvrage, publié en 1929, correspond au moment où Beckett s’intéresse à Descartes. Leroy avait une lecture démystificatrice de Descartes, penseur « masqué » disant rarement ce qu’il pensait vraiment. Beckett développe cette idée en s’appuyant sur des « biographèmes » qui contredisent ou subvertissent les idées reçues sur le fameux rationalisme du philosophe. Montant en épingle ses superstitions au sujet de son horoscope, évoquant un amour d’enfance avec une petite fille aux yeux « louches » (en laquelle on reconnaît Lucia Joyce), et aussi ses rapports troubles avec la reine Christine de Suède, Beckett trouve son image fondamentale dans ces omelettes faites pour le philosophe avec des œufs couvés plus de huit jours. Beckett empile les détails saugrenus, et ces vignettes signifient l’échec d’un fondement absolu pour le sujet et la science. Si les anecdotes proviennent pour l’essentiel du livre de Mahaffy5 qui avait introduit le jeune Beckett à la pensée de Descartes lors de ses études à Trinity, Leroy l’incite à lire Descartes à rebours : il s’agit de le prendre par sa face cachée, soit un inconscient philosophique dont nous pouvons nous faire une idée avec ses rêves prémonitoires.

4« Whoroscope » dévoile une des sources importantes de Descartes avec le « Fallor, ergo sum » de saint Augustin. Son « je suis trompé, donc je suis » suffit à faire avorter le système cartésien, et par suite à détruire tout système. Le thème de l’avortement, rejoué de manière parodique par les œufs couvés, sera un des points de départ récurrents de ce que l’on a mal nommé l’« absurde ». Ce poème inaugural incarne l’impensé de Descartes en le mettant en scène de manière dramatique, dans un monologue fiévreux nourri de ses hallucinations juste avant sa mort. Le temps proustien est condensé en un instant crucial mais aussi vectorisé grâce à une omelette bien en chair où nagent des avortons à plumes, variation inattendue sur le balut des Laotiens, Cambodgiens et Vietnamiens. L’œuf assez avancé pour qu’on reconnaisse l’oisillon donne traditionnellement un met apprécié pour ses effets aphrodisiaques, ce qui nous ramène vers la « putain » du titre en clin d’œil. La putain incarne la Mort saisissant le philosophe qui ne l’avait pas vu venir dans son horoscope.

Quel riche arôme se dégage
De cet avorton d’oisillon !
Je vais le déguster à l’aide d’une fourchette à poisson.
Blanc, jaune et plumes.
Puis me lèverai, mouvant me mouvrai
Vers la Rahab des neiges,
Amazone confessée par le Pape, matutinale assassine,
Christine l’éventreuse. (p. 15)

5Le second poème traduit par É. Fournier nous permet de plonger profondément dans le moment joycien de Beckett. « On rentre, Olga », composé en forme d’acrostiche sur les lettres J A M E S J O Y C E, fut offert à Joyce en 1932. L’expression « Home Olga » était employée par Joyce et ses amis pour signifier qu’il était temps de s’éclipser d’une soirée ennuyeuse. C’est en partie un hommage mimétique du disciple à son maître complètement lancé dans la fabrication d’un idiome babélien qui donnera naissance à Finnegans Wake, en partie un adieu ironique à Joyce. Les allusions aux textes de Joyce sont innombrables ; on y reconnaîtra entre autres la devise de Stephen Dédalus prônant « le silence, l’exil et la ruse » ou des échos des poèmes de Musique de Chambre. Beckett n’arrivait pas, à cette époque, à prendre ses distances avec le style de Work in Progress, avec son polyglottisme, ses parodies incessantes et ses jeux de mots obscènes. Ainsi « emerald isle », l’Irlande, la verte Erin, la romantique île d’émeraude devient « l’île hémorroïdaire. » (p. 26) Mais Beckett, blessé par les reproches injustes lors de l’épisode douloureux de la folie de Lucia Joyce, se méfie de la tendance de son maître ès lettres à tout réduire à une histoire universelle contenant le passé et l’avenir. Les derniers vers s’orientent nettement vers la satire ou le persiflage :

Che sarà sarà che fu, c’est là plus qu’Homère ne sait en débiter, / Exempli gratia : ecce lui‑même en personne, et l’agneau dithyrambique — e.o.o.e. (p. 26)

6 Joyce, nouvel Homère, s’est changé en Ecce Homo christique qui sait susciter de manière intéressée les flagorneries des doux agneaux, disciples ou évangélistes qui l’aident à corriger ses « épreuves » (« e.o.o.e. » signifie « erreurs ou omissions exceptées »).

7C’est une semblable critique de la « réduction » mythique impliquée par la religion que satirise le poème de 1937, « Aboulez », publié dans le dernier numéro de transition. Le titre anglais vient d’une expression yiddish (« Auf Tisch », « mettez l’argent sur la table ») et revient sur l’expérience qui avait fait perdre la foi à Beckett, un sermon entendu à Blackrock en 1926. Le prédicateur avait dit :

… la crucifixion n’est qu’un début. Vous devez passer à la caisse. Quand vient le matin, espérez voir le soir. Quand vient le soir, espérez voir le matin.

8Beckett refuse rageusement cette transformation de la douleur humaine en salut. Revenant vers un autre type d’œuf, Beckett développe de manière critique l’injonction du titre : « Faites en l’offrande, bazardez tout / Le Golgotha n’était que l’œuf factice / cancer angine de poitrine tout nous est bon » (p. 30) L’éventail complet de la misère humaine est passé en revue, depuis les maladies les plus diverses jusqu’aux angoisses psychosomatiques : « l’esprit qui souffle scrotum de taureau châtré » (p. 30) Le poème critique de manière caustique les velléités chrétiennes de donner un sens positif à la souffrance, la maladie et la mort. Il faut interdire aux pasteurs et prêtres d’utiliser les agonies privées à des fins apologétiques. Les deux derniers vers combinent la volonté de métamorphoser l’absurde en sens (thème des pièces des années cinquante et soixante) et la « réduction » religieuse de toute souffrance en sang rédempteur :

nous y attacherons du sens nous mettrons cela dans la marmite avec le reste / tout se réduit alors en sang de l’agneau (p. 31)

9Pas plus que les indignités humaines ne peuvent être fondues, confondues et distillées en un court‑bouillon où l’on aura bien du mal à reconnaître le sang du Christ, on ne doit pas laisser Joyce tirer les ficelles d’une histoire mythique à la Vico, une méta‑Bible des cycles qui se répètent éternellement d’archétype en archétype.

10Entre 1932 (Beckett était alors revenu dans le giron des « apôtres » de transition) et 1937‑1938, c’est « Précepte », un poème très différent et lui aussi assez programmatique, qui signale autant un renoncement qu’un nouveau départ. C’est le seul poème dont la traduction ne m’a pas convaincu. Ce « Gnome » dans l’original fut publié dans le Dublin Magazine en 1934, à une époque où Beckett vit à Londres, à mi‑chemin de Dublin qu’il fuit, refusant et la voie familiale et la vie universitaire qui lui était destinée, et de Paris, que la brouille avec Joyce avait rendu moins attrayant. Ici, prenant exemple sur les courts « Xénies » de Goethe et Schiller, Beckett nous donne un quatrain satirique qui vise aussi au « gnomique ». Mais le satiriste retourne ses armes contre lui‑même et déplore son manque de courage. Ce quatrain rimé en -ing constitue une seule phrase, ce qui lui donne une grande fluidité, mais pose de redoutables problèmes de traduction :

Spend the years of learning squandering
Courage for the years of wandering
Through a world politely turning
From the loutishnes of learning (CPB, p. 55)

11Ceci est rendu par É. Fournier comme :

Passe les années d’études à gaspiller
Le courage qu’il faut pour les années d’errance
Dans un monde qui se détourne poliment
Des incongruités de l’érudition (p. 27)

12L’interprétation la plus courante de ce poème est qu’il condense le refus de la carrière universitaire et le choix d’une vie errante. C’est à la fois le poète qui se détourne de l’érudition et qui choisit le « monde » contre la bibliothèque. Le savoir renfermé s’oppose au vaste monde où le sujet peut partir vagabonder à l’aventure afin d’assouvir sa Wanderlust germanique (et de fait, il ira parcourir l’Allemagne.) La « politesse » du monde contraste avec la paradoxale « grossièreté » du savoir (learning), terme répété — mais il ne peut guère être repris tel quel en français — afin de suggérer une certaine circularité. S’il faut errer dans un monde qui se détourne poliment de la rustrerie du savoir, quel est le « gnome » du titre ? L’érudit studieux marqué par l’arrogance des « pédants », ou le voyageur qui apprend à se perdre pour découvrir la liberté supérieure d’un non‑savoir qui n’aura rien de servile ? La réponse consiste en ce mélange de savoir (gnome renvoie à « gnose ») et de condensation gnomique du proverbe qu’on peut mâcher et remâcher tout en marchant, comme un koan bouddhiste.

13La question pourra être repensée en termes proches de ceux de Goethe (et l’on verra dans le choix de Beckett un nouveau pacte faustien) ou ceux de Bataille, poète‑philosophe‑écrivain que Beckett fréquentera après la guerre. Ayant choisi l’université de la vie, Beckett sera plus que « servi » par les épreuves subites lors de la guerre, avec sa fuite de Paris et sa survie précaire dans le Lubéron. Avant de connaître de telles épreuves qui marqueront l’écriture à jamais, une autre des sources régulières du renouveau sera toujours donnée par l’occasion de la rencontre amoureuse. C’est une telle expérience que chante « Cascando », un des poèmes les plus lyriques du recueil. Il fut publié dans le Dublin Magazine en 1936. Son titre initial était « Is it better abort than be barren ? » (« Ne vaut‑il pas mieux avorter que d’être stérile? »), quatrième vers dans la version définitive et premier vers dans cette version. C’est un poème atypique parce qu’il ressemble fort à un simple poème d’amour. La jeune femme qui l’inspira se nommait Betty Stockton ; elle venait de Boston et avait passé un été en Irlande. L’attrait immédiat qu’elle exerça sur Beckett ne fut pas réciproque. Les lettres enflammées qu’il envoya à Betty restèrent sans réponse. Le poème s’insurge contre l’absence cruelle éprouvée juste après le départ de l’aimée. Les heures deviennent « de plomb », tout semble lourd et vide pour lui. Neuf jours passés ensemble semblent neuf mois, d’où les allusions à l’engendrement et à l’avortement, ou mieux neuf vies. « Cascando », notation musicale avec un effet de diminution rythmique, implique l’inéluctable chute qui se produit dans le retournement final :

moi et tous les autres qui t’aimeront
s’ils t’aiment

3
à moins qu’ils ne t’aiment (p. 28)

14L’énergie déployée par cet amour neuf ressuscite un instant d’anciens fantômes. En un flash, Beckett évoque Peggy Sinclair, sa fiancée allemande, morte en 1933, pour donner à la première section une tonalité de carpe diem : le temps presse, car « tout toujours vaut‑il mieux trop tôt que jamais » (vers 10). La deuxième partie développe le thème des « dernières fois », ces dernières occasions offertes à l’amour. L’amour est présenté comme un processus physiologique, un « barattage de mots rances dans le cœur », ce qui l’identifie au rythme cardiaque. L’amour, né des forces vitales, conserve son aspect terrifiant, ce qui est développé dans la litanie syncopée qui suit :

terrifié encore
de ne pas aimer
d’aimer mais pas toi
d’être aimé mais pas de toi
de savoir qu’on ne sait faisant semblant (p. 29)  

15Il semble que cet amour manque de la résolution conférée par l’unique ou l’absolu ; il y a les autres, rivaux, admirateurs et prétendants inévitables. Si ceux‑ci sont plus sûrs d’aimer, le poète en proie à ses doutes leur cèdera la place. La chute finale de « à moins qu’ils ne t‘aiment » laisse place à l’exception et sépare la subjectivité malheureuse de tous les autres. Il restera toujours la solution de l’écriture pour dépasser tant la stérilité que l’avortement et progresser vers une cascade de mots plus littéraire qu’érotique.

16Un court poème, un autre quatrain, suffit à évoquer l’horreur de la guerre. « Saint‑Lô » publié en 1946, correspond au travail de Beckett dans cette ville détruite par les bombardements alliés avec la Croix‑Rouge irlandaise. Encore une fois, la tendance « gnomique » des poèmes de Beckett pose d’insurmontables problèmes aux traducteurs. L’original, souvent considéré comme le meilleur des poèmes de Beckett, est :

Vire will wind in other shadows
unborn through the bright ways tremble
and the old mind ghost-forsaken
sink into its havoc  (CPB, p. 105)

17Le premier mot, le nom de la rivière qui passe à Saint‑Lô, joue aussi sur le verbe anglais to veer, employé à propos des vent, qui eux‑mêmes sont suggérés par wind, même s’il est employé dans le sens verbal de « passer de manière sinueuse ». On rebondit de raccourci en raccourci. Ce sont des ellipses combinées et visées ensemble que la version d’É. Fournier ne peut que déplier et expliciter :

Les méandres de la Vire charrieront d’autres ombres
à venir qui vacillent encore dans la lumière des chemins
et le vieux crâne vidé de ses spectres
se noiera dans son propre chaos (p. 32)

18Cette traduction figure sur un monument de pierre que marque l’entrée du centre culturel de Saint‑Lô, et elle a donc été consacrée par l’histoire et il serait difficile d’y changer quoi que ce soit.

19Les trois derniers textes des années soixante‑dix sont aux antipodes car Beckett avait alors appris à combiner son minimalisme avec un lyrisme plus ample. Beckett travaille toujours en syntaxier, ce qui rend le passage au français aussi délicat, mais il assouplit son style gnomique par des fréquentes mélopées répétitives. Ainsi ce passage de « thither », titre rendu par « là‑bas » :

then there
then there

then thence
daffodils
again
march then
again
a far cry
again
for one
so little (CPB, p. 206)

20devient :

puis là
puis là

puis de là
narcisses
encore
mars alors
en marche encore
surprenant
encore
pour un être
si petit (p. 37)

21La belle trouvaille de « mars alors / en marche encore » est tout à fait conforme à l’esprit du poème.


***

22Grâce à ces derniers textes, nous pouvons constater à quel point le travail de Beckett sur la langue peut être dit « poétique » — et ceci indépendamment du format. Beckett est plus souvent poète en prose, c’est tout. Et donc, pour répondre à la question initiale, oui, il semble que « Beckett », ce nom qui évoque au Spectateur d’Eleutheria cet absurde commentaire : « Béquet, ça doit être un juif groenlandais mâtiné d’Auvergnat6 » rime bien avec « poète ».