Colloques en ligne

Thibaud Mettraux et Joël Zufferey

Introduction. Fil, tissu, texte

1Les articles regroupés ici1 sont issus de la journée d’étude « La dis/continuité textuelle », tenue à l’Université de Lausanne en juin 2021. Les communications orales ainsi que la publication marquent l’aboutissement d’un projet de recherche mené depuis 2019 par les collaborateurs de l’équipe lausannoise de linguistique française. Le projet, à son état initial, visait à définir une problématique commune, qui traverse la diversité des corpus, des objets, des unités d’analyse et des principes méthodologiques propres à chacun des collaborateurs. Dans cette optique, le binôme notionnel « continuité/discontinuité », qui a été placé au centre de la réflexion, n’a guère fait l’objet d’une modélisation préalable forte : il ne s’agissait pas d’illustrer une théorie linguistique préétablie de la dis/continuité textuelle, mais de donner, en tablant sur l’applicabilité étendue de la notion, un nouvel éclairage aux objets et aux modes d’investigation familiers aux contributeurs.

2On le comprend, la vocation de ces actes n’est pas d’aboutir à une grammaire de la dis/continuité, qui délimiterait et restreindrait le champ des unités potentiellement vouées à réaliser le phénomène. Au contraire, dans le souci de rendre compte de la dis/continuité comme d’une dimension fondamentale et constitutive de tout texte, il nous a semblé plus judicieux de la concevoir comme un phénomène observable a priori à tous les niveaux de l’analyse linguistique, et qui nécessite, pour être apprécié, la mise en faisceau de plusieurs observables relevant de deux niveaux d’organisation textuelle impliquant des planifications divergentes.

3Pour le dire en une formule synthétique, notre objet est le texte, notre problématique est d’ordre textuel, mais les unités langagières que nous traiterons ne relèvent pas nécessairement, en elle-même, de ce niveau-là. Dans cette configuration à trois termes, les deux premiers (l’objet-texte et la problématique textuelle) se retrouvent, avec des inflexions particulières, au cœur des différentes contributions réunies ci-après, alors que le troisième (les unités) varie selon les approches, sans d’ailleurs épuiser les observables qui pourraient être pris en considération et analysés. Précisons les termes et les enjeux.

4La linguistique textuelle a montré, après avoir dépassé les principes restreints de la grammaire transphrastique, que le texte est une réalité sémiotique complexe, analysable en plusieurs niveaux de composition dont les unités de structuration ne correspondent pas à celles de la langue, telles que la grammaire de la phrase les définit :

Le statut d’un texte […] relève d’une analyse à plusieurs niveaux, et on ne saurait demander à des unités de langue de se retrouver nécessairement dans le discours et le texte, c’est-à-dire de se retrouver comme unités de segmentation. (Le Goffic 2020 : 29)

5Des unités spécifiquement textuelles ont ainsi été circonscrites, toujours dans l’idée d’identifier des segments d’étendue supérieure à la phrase (et même construits indépendemment de celle-ci) ; par exemple : les macro-actions et macro-actes de langage (van Dijk 1977/1992 : 233suiv.), les macropropositions (Eco 1979/1985 : 130), les séquences (Adam 1992/2005 : 20), les types de discours (Bronckart 1996 : 121), etc. En plaçant, comme nous le proposons, la dis/continuité au centre de la réflexion, nous n’entendons pas rendre compte de la complexité structurelle du texte, mais examiner la dimension la plus fondamentale de la textualité et la décrire dans certaines de ses réalisations en discours2. Le phénomène a été minutieusement décrit, au niveau du déroulement de l’information, par la grammaire de texte : dans ce cadre, la dis/continuité textuelle est conçue comme un procédé à configurations variables qui associe liage transphrastique et enrichissement sémantique, donnant lieu à la fameuse dynamique de la répétition/progression de l’information. Il s’agit là d’une conception particulière et restreinte du principe de dis/continuité. Nous pensons qu’il convient de lui donner une extension plus large et de ne pas limiter a priori son champ d’opération à un niveau unique de l’organisation textuelle : ainsi par exemple, outre la gestion informative au-delà de la phrase syntaxique, la ponctuation (virgule, point-virgule, alinéa, etc.), les connecteurs argumentatifs, le système temporel, l’enchaînement des actes de langage, l’agencement de types séquentiels (description, narration, etc.) engagent également le principe de la dis/continuité. La dis/continuité est ainsi envisagée comme un principe élémentaire et essentiel de la textualité, présente et objectivable à tous les niveaux d’organisation du texte.

6L’intérêt de théoriser la dis/continuité et de décrire certaines de ses réalisations en discours est au moins triple.

i. Définir la continuité comme condition d’existence du texte.

7Parmi les définitions du texte, l’une des plus anciennes, celle proposée par M. Arrivé, invitait à reconnaître la continuité comme l’une des propriétés inhérentes au texte :

Le texte de l’œuvre est un texte continu, fini, clos, enfermé entre la majuscule qui ouvre sa première ligne et le point final de sa dernière page. (Arrivé 1969 : 5 ; nous soulignons au moyen de l’italique, de même que dans les citations qui suivent.)

8Parmi les nombreuses autres définitions du texte, la continuité est présente de manière implicite, à travers des notions telles que la « succession signifiante de signes linguistiques » (Weinrich 1973 : 13), les « connections mutuelles des composantes de surface » (de Beaugrande & Dressler 1981 : 3), la « suite linguistique empirique attestée » (Rastier 2001 : 21), et la « linéarité orientée des […] textes » (Adam 2008 : 1487). Toujours présente, mais faiblement théorisée, la continuité ne se défait pas d’un flou conceptuel que l’on retrouve dans les notions auxquelles elle est associée ou à partir desquelles elle est entrevue. L’un des enjeux de notre réflexion consiste à l’appréhender à plusieurs niveaux de réalisation afin de clarifier le concept (en partie au moins).

ii. Valoriser la discontinuité comme condition d’existence du texte à l’égal de la continuité.

9En posant la continuité comme principe du texte, on pourrait laisser penser que la textualité se déroule comme un fil qu’une coupe suffirait à redimensionner en deux segments isolés — soit en deux textes autonomes. Mais la métaphore du fil a ses limites dès qu’on l’applique au texte, car le « fil du texte » est susceptible de concerner différentes unités et de traverser différentes couches du texte : un fait de discontinuité repéré à un niveau (par ex. les désignations (pro)nominales) ne suppose pas qu’il en aille de même à d’autres niveaux (par ex. temporel). Cela est dû à la complexité structurelle interne au texte qui stratifie les unités en différents systèmes d’organisation :

Le caractère polysémiotique et polysystématique de tout texte doit en effet être reconnu au principe de la théorie de la textualité. (Rastier 2001 : 64)

10C’est donc dire que la discontinuité n’est jamais absolue et que l’unité textuelle se réalise autant par le principe de la continuité que par celui de la discontinuité des unités, ces deux dimensions étant complémentaires au sein de la textualité. Ces deux phénomènes, nous voulons les saisir où ils opèrent de façon conjointe. Il s’agit donc d’identifier et décrire des lieux de tension où les forces contraires construisent la textualité dans sa double réalité d’un divers (complexe) et d’une unité (simple). On comprend ainsi que certains textes puissent miser sur une esthétique de la discontinuité, sans pour autant voir leur unité textuelle remise en cause : réunir des fragments peut faire texte. M. Charles dirait même que le texte est foncièrement réunion de fragments : « lorsque j’essaie d’analyser un objet textuel, je le regarde comme un réseau et je traite ses éléments comme des fragments de textes possibles » (2018 : 24) — le divers, quelle que soit la rhétorique de son agencement discursif, postule donc l’unité sémiotique du texte qui lui donne forme.

iii. Objectiver la dis/continuité comme une réalité linguistique descriptible et comprendre les enjeux formels du texte.

11La question de la continuité textuelle peut légitimement impliquer, au titre d’effet pragmatique, la notion de cohérence, que les linguistes associent habituellement, suivant des relations de complémentarité variables, à celle de cohésion (Jaubert (dir.) 2005, Calas (dir.) 2006, Charolles 2011 et 2020, Mahrer 2017 : 406sq, etc.3). Pourtant, la cohérence ne constitue pas le socle de notre réflexion, dans la mesure où elle est vouée à construire une vision synthétique du texte. Par rapport à la saisie globale et unifiante du texte à laquelle donne lieu la cohérence, la dis/continuité se prête à une approche plus analytique et non exclusivement sémantique de la même réalité sémiotique. Autrement dit, cerner la dis/continuité ne permet pas d’appréhender le texte dans son intégralité4, mais suppose d’identifier, par confrontation de niveaux, les lieux de tension significative qui interviennent dans son déroulement5.

12La dis/continuité, irréductible donc à la problématique de la cohérence, ne doit pas non plus être assimilée aux concepts de continuité et discontinuité que la linguistique textuelle adosse aux opérations, respectivement, de liage et de segmentation. Pour J.-M. Adam, la segmentation (génératrice de discontinuité) et le liage (assurant la continuité) sont des procédés fondamentaux qui définissent les unités et leurs relations au sein du texte. La segmentation typographique (pour en rester au cas particulier de l’écrit) délimite les unités qui, en nombre limité, structurent le texte. Chaque type d’unité se caractérise par une plus une moins grande étendue (relativement aux autres unités), mais surtout par un degré de complexité interne qui lui est spécifique. Le liage, dans sa définition textuelle, solidarise des unités de même niveau qui, par regroupements, entrent dans la composition d’une unité de rang supérieur, c’est-à-dire d’une unité plus englobante et plus complexe :

Une première segmentation découpe des unités de premier rang [les propositions énoncées] qu’une première opération de liage assemble en unités d’un rang supérieur de complexité. Ces unités (périodes et/ou séquences) sont elles-mêmes l’objet d’une nouvelle segmentation qui délimite leurs bornes initiale et finale. Le liage de ces unités de second rang aboutit aux paragraphes […] constitutifs d’un plan de texte. (2011 : 48)

13Continuité et discontinuité sont donc, dans ce modèle théorique, les corrélats de deux opérations fondamentales qui définissent le texte comme une entité hiérarchiquement structurée. Sans souscrire ni rien objecter à cette conception du texte, l’examen de la dis/continuité, tel qu’il est mené dans les contributions qui suivent, adopte un point de vue décalé, qui ne consiste pas à appréhender le texte dans sa nature compositionnelle (verticalité). Il s’agit plutôt, dans nos analyses, de nous situer en-deçà d’une modélisation a priori du texte et de décrire certaines séquences dans lesquelles le déroulement textuel (horizontalité) se trouve affecté par une double instruction contradictoire, avérée sur le plan herméneutique : à un niveau donné, le texte se donne à lire dans sa progression, tout en intégrant, sur un autre plan, un signal ponctuel de rupture. Mais outre la description des agencements qui produisent ce genre de tension, nous voulons montrer qu’ils constituent un fait langagier très ordinaire, mais néanmoins décisif pour la compréhension des enjeux de sens inhérents à toute réalisation textuelle.

14On peut maintenant comprendre la formule employée en guise d’introduction : « notre objet est le texte, notre problématique est d’ordre textuel, mais les unités traitées ne sont pas nécessairement du même ordre ». En effet, aucune limite ne semble devoir être appliquée, avant observation, aux formes susceptibles de générer des effets de dis/continuité : tout, dans un énoncé textuel, peut potentiellement produire un tel effet, à condition que deux niveaux distincts d’organisation du texte soient impliqués et confrontés. La tâche qui revient à chacune des contributions consiste par conséquent à identifier deux niveaux de structuration/planification pour décrire de quelle façon les unités qui en relèvent produisent, par conjonction ou superposition, un fait de dis/continuité. Dégager ainsi une ligne de dis/continuité (quel que soient les niveaux sélectionnés) revient à mettre au jour, fût-ce de manière partielle, le cheminement progressif par lequel la lecture éprouve la textualité pour, finalement, configurer l’énoncé en texte. C’est dire que le statut textuel d’un énoncé n’est jamais, si ce n’est par hypothèse, donné préalablement à son interprétation. Le texte prend forme et advient comme résultat d’une expérience, celle de l’articulation séquentielle des signes, y compris dans ses aspects les plus problématiques et discordants.

15Sur un plan méthodologique, il nous paraît judicieux de distinguer les faits de dis/continuité qui relèvent de l’articulation des unités (et qui se définissent par le fonctionnement sémiotique de ces dernières), de ceux d’ordre stylistique qui consistent, en discours, à ménager (ou non) des effets de rupture plus ou moins puissants. Si les premiers sont, par nature, inhérents à tout texte, les deuxièmes s’avèrent intimement liés à des normes et gagnent à être situés dans ce que l’on peut appeler, de manière la plus large possible, leur cadre esthétique de signifiance — qu’il s’agisse de normes historiques, génériques ou situationnelles. G. Philippe (2021 : 77ss) montre par exemple que la fin des années 1950 connaît l’apogée du patron stylistique de la discontinuité, ce qu’il vérifie dans les jugements esthétiques autant que dans les pratiques littéraires (et plus largement artistiques). Cela se manifeste alors par le rejet des conventions stylistiques les mieux instituées et, corrélativement, l’instauration de nouvelles normes de traitement de la composition textuelle (non réductibles à l’articulation fonctionnelle des unités de la langue).

16Toutes les analyses proposées ci-après se donnent pour objectif d’examiner certains faits de dis/continuité jugés particulièrement significatifs au sein de textes littéraires, en considérant les niveaux sémiotique (articulation des unités de la langue qui sont impliquées) et stylistique (réalisations en discours dans des conditions normées). La problématique traditionnelle, et souvent étudiée, des enchaînements sémantico-référentiels (dont l’anaphore est le parangon) ne sera pas privilégiée. Ce choix résulte directement de l’un des enjeux du projet, à savoir l’élargissement maximal de la prise en compte des unités génératrices de dis/continuité. À ce titre, tous les observables retenus sont porteurs d’une pertinence textuelle, au moins par le système de relations qu’ils instaurent à large échelle ; mais, répétons-le, cela ne signifie pas que chaque unité, prise pour elle-même, soit de nature textuelle.

17Les deux premières contributions retiennent les temps verbaux comme unité de base de l’analyse. Timon Jahn propose, en partant des instructions aspectuelles, d’étendre la notion de rupture, traditionnellement rattachée à certains usages de l’imparfait, à d’autres formes verbo-temporelles. Dans le principe, la rupture reposerait sur l’ellipse d’une phase du procès (due, dans des contextes adéquats, à l’imperfectivité de l’imparfait ou à la valeur d’accompli des temps composés), ce qui aurait pour effet d’intégrer le procès par un à-coup dans la trame narrative : la discontinuité, manifestée au niveau de la temporalité, se trouve ainsi compensée par une continuité forcée au niveau du sens, observée, notamment, sur le plan de la progression thématique. Le phénomène est illustré par des incursions dans les romans de Zola.

18Gilles Philippe considère également les temps verbaux. Partant de leur fonction a priori textualisante, il décrit des emplois inhabituels, producteurs de dyschronies audacieuses, dans les romans de Ramuz. Au-delà du fait, en lui-même bien connu, G. Philippe met en évidence une pratique de la marqueterie aux allures « cubistes » et avant-gardistes, qui repose sur différentes unités linguistiques et qui supplante, dans les années 1940, une esthétique continuiste encore fortement dominante vingt ans plus tôt. Dans le cas de Ramuz, la discontinuité textuelle s’inscrit, avec une force spectaculaire, dans une nouvelle norme esthétique : l’évolution vers la marqueterie temporelle apparaît ainsi comme la variante singulière de changements stylistiques qui gagnent à être observés à une échelle bien plus large.

19Thibaud Mettraux revient sur la catégorie de l’épithète d’ornement — également rangée par la tradition sous l’appellation d’ « épithète rhétorique » — et propose de reconstruire le parcours interprétatif suscité par la figure, à partir d’une compréhension de la continuité comme condition herméneutique du texte. Son hypothèse est que l’effet de redondance associé au caractère ornemental de l’épithète génère un sentiment de discontinuité par excès de proximité sémantique au sein du syntagme nominal. En s’appuyant alors sur la réception d’un extrait du Lutrin de Boileau au xviiie siècle, il montre combien l’appréciation de la participation autonome de l’épithète à la configuration isotopique plus large d’une séquence permet de mesurer la plus-value expressive de l’épithète, contrecarrant l’effet de rupture induit par son caractère pléonastique dans le syntagme.

20Jean-Daniel Gollut et Joël Zufferey envisagent un cas de rupture énonciative radical, qui intervient dans le cours de la phrase : c’est lorsque le discours indirect libre prend place dans les limites d’une proposition subordonnée (relative ou circonstancielle). Le programme de la continuité syntaxique est alors contrecarré par la redéfinition des ancrages énonciatifs. Les auteurs examinent, à partir du corpus des Rougon-Macquart, de quelles manières une proposition autonomisée sur le plan modal (par le fait de l’indirect libre) peut assumer le statut de subordonnée, ainsi que les enjeux de sens qui peuvent en résulter.

21Ilaria Vidotto se penche sur les frontières d’une unité narratologique, l’anachronie (prolepse/analepse), dans quelques réalisations particulières qu’en donne Proust. En tant que segment de l’histoire délimité par une rupture chronologique, l’anachronie est généralement considérée comme une pièce qui prend place dans le récit et en complexifie la structure. L’analyse menée ici vise à décrire certains moyens langagiers par lesquels des reprises sont effectuées afin d’assurer un liage avec le récit de base. Elle montre aussi que l’intégration du morceau anachronique est réalisée à des degrés variables selon que l’information livrée dans le bloc anachronique est introduite pour la première fois ou, au contraire, fait l’objet d’un simple rappel.

22Rudolf Mahrer et Gilles Merminod commencent par expliciter les conditions requises pour que des signes langagiers puissent être saisis selon un ordre continu, donnant ainsi son assise à une appréhension processuelle des textes (en cela divergente du traitement habituel de la cohérence textuelle). Les dispositifs de la progression à thème dérivé, de l’épexégèse et de la digression sont ensuite étudiés en tant qu’ils délivrent des instructions de suspension de programme (par ex. clôture > ouverture) saisissables uniquement dans la mesure où elles sont appréhendées dans la dynamique de leur déploiement.

23On l’a compris, les quelques études présentées ci-après n’ont pas l’ambition de soutenir une théorie unifiée du texte, mais cherchent, plus modestement, à élargir les perspectives linguistiques traditionnellement adoptées sur le texte. Sans nier que le texte puisse être considéré comme un système d’unités hiérarchisées, il s’agit plutôt ici de l’appréhender dans le fil de son déploiement en valorisant son caractère multidimensionnel. Les contributeurs ont ainsi sélectionné quelques observables langagiers (parmi un nombre indéfini de possibles), pour les décrire en tant que facteurs de textualité. Mais leur participation au déroulement de la séquence textuelle est toujours apparue travaillée, à des degrés variables, par des faits de rupture. De ce constat, nous ne voulons pas conclure qu’il existerait des unités de la continuité auxquelles s’opposeraient des unités de la discontinuité. Nous pensons plutôt que la séquentialité textuelle est une réalité multidimensionnelle construite par des faisceaux d’unités qui, prises individuellement, opèrent à différents niveaux. Du fait de la non-concordance de leur fonctionnement, ces unités innervent le texte des deux principes fondateurs et complémentaires que sont la continuité et la discontinuité.