Colloques en ligne

Timothée Léchot

« Satisfaire la curiosité » : les illustrations du Mercure de France (1724-1778)

1Souvent consulté, mais peu étudié, le Mercure de France du xviiie siècle reste une publication difficile à définir autrement que par sa variété, principe rédactionnel que suit chacun de ses directeurs successifs. En 1755, Louis de Boissy (1694-1758) l’exprime nettement au seuil du premier numéro dont il assume la direction : « Les Belles-Lettres, les Sciences & les Arts, tous les genres sont de son domaine [celui du Mercure] : il doit en prendre la fleur ; elle constitue son essence, & la diversité forme son caractere. Voilà pourquoi je choisis l’une pour régle, & l’autre pour devise. »1 Les matières du périodique couvrent en effet tout le spectre de la littérature et des arts, dans toute l’étendue que ces domaines déployaient sous l’Ancien Régime, de la dissertation scientifique à la poésie légère, du mémoire technique à l’extrait de roman, de l’actualité mondaine et politique au compte rendu de livre ou de spectacle. Ce désordre apparent est organisé en vertu d’un équilibre délicat entre deux pôles, le sérieux et le frivole, l’instruction et le divertissement, qui se traduit notamment par les tentatives répétées de répartir les articles des livraisons mensuelles en rubriques définies2. De cette approche souple du journalisme résulte un effacement relatif des directeurs de la publication derrière les attentes réelles ou présumées du public, et derrière les articles que les collaborateurs attitrés ou les simples lecteurs leur transmettent chaque mois.

2Les changements de directeurs, la plasticité du journal et la dimension collaborative de son élaboration n’exclut pas la publication d’illustrations, mais elle n’encourage pas non plus la mise en place d’un programme iconographique aussi riche que celui dont rêvait Jean Donneau de Visé (1638-1710) pour le Mercure galant (1672-1710) et qu’il exposait dès 1677 dans un « Avis au lecteur »3. De fait, le Mercure de France compte relativement peu d’estampes : quelque 230 illustrations égrenées dans un demi-siècle d’articles, chiffre qui contraste avec les 450 estampes recensées dans les pages du Mercure galant, son ancêtre. Toutefois, la rareté même de ces images interpelle. Dans un périodique sans politique d’illustration affirmée, les gravures attirent d’autant plus l’attention qu’elles sont peu fréquentes. Quels sont les critères de publication qui président à ces exceptions et dans quelle mesure informent-ils les choix éditoriaux du Mercure ? Premier état de la recherche, notre étude se propose de cerner, dans le dialogue entre l’image et l’article, les principales fonctions des gravures publiées.

Les visages du pouvoir et les déclinaisons de la curiosité

3Après la mort de Donneau de Visé en 1710 et la transmission du privilège à Charles Dufresny (1657-1724), l’illustration du second Mercure galant (1710-1714) s’interrompt complètement. Par illustration, nous entendons ici l’ensemble des estampes qui représentent quelque chose de palpable, à l’exclusion des vignettes de la page de titre, des partitions gravées qui continuent de paraître régulièrement dans le Mercure du xviiie siècle4, et des schémas abstraits qui accompagnent notamment les articles de géométrie. Le périodique se passe presque complètement d’images figuratives jusqu’à sa reprise par Antoine de La Roque (1672-1744), sous le titre Le Mercure (1721-1723). Cette renaissance de l’illustration est sans doute tributaire des intérêts personnels du nouveau directeur, amateur d’œuvres d’art et de curiosités naturelles, dont le cabinet était célèbre5, mais l’image entre dans le périodique par la petite porte des ornements :

Si le Public continue à goûter cet Ouvrage, nous redoublerons nos soins pour qu’il devienne meilleur ; les correspondances que nous commençons d’établir solidement, & les secours que nous en attendons, nous font esperer que le Mercure sera encore plus interessant, les matieres plus variées & plus agreables à l’avenir. Nous comptons de l’orner de quelques Gravures & de Representations en taille-douce qui feront plaisir6.

4Selon cette perspective, l’illustration n’apparaît pas comme un élément essentiel du nouveau Mercure, mais comme un surplus agréable, offert au plaisir du lecteur, qui s’inscrit dans une logique de la variété : la diversité du medium prolonge celle des contenus. En vérité, les gravures en taille-douce se limiteront presque uniquement, pour les années 1721 à 1723, à une seule catégorie de représentations, la reproduction de médailles illustrant le jeune Louis XV et l’administration royale.

5Toujours sous la direction de La Roque, Le Mercure change de titre en 1724 pour devenir le Mercure de France. Avec ses quatorze livraisons par an de deux cents pages ou plus, il adopte une formule qui restera stable jusqu’à la reprise du périodique par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798) en 1778. C’est toutefois pendant cette période que l’illustration va se développer, se diversifier, puis se raréfier et s’éteindre complètement, comme une enquête statistique permet de le vérifier (fig. 1)7.

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Fig. 1 Mercure de France (1724-1778), nombre d’illustrations par année et par catégorie.

6Le présent graphique a l’avantage de distinguer deux régimes d’illustration. Jusqu’au milieu du siècle, le Mercure donne un peu plus d’une image en moyenne toutes les deux livraisons. Lorsqu’on regroupe ces gravures en catégories8, on constate en outre que l’illustration du périodique s’ouvre immédiatement aux antiquités, puis aux arts mécaniques et à l’histoire naturelle. Dans le troisième quart du siècle, en revanche, on ne compte plus qu’une image en moyenne par année. Cette rupture intervient silencieusement, sous la direction de l’abbé Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796) qui reprend le Mercure au cours de l’année 1750. Il s’agit probablement d’un parti pris du nouveau directeur, mais dont on ignore les motifs. Quoi qu’il en soit, une autre constatation d’ensemble s’impose à la lecture du graphique : l’illustration porte sur le pôle sérieux du périodique, plutôt que sur la littérature de divertissement. D’une part, les récits et les pièces de poésie ne sont pas illustrés. D’autre part, le Mercure de France ne réitère pas d’expérience comparable à celle des énigmes figurées, représentations codées que Donneau de Visé soumettait entre 1678 et 1781 à la perspicacité de ses lecteurs à côté des énigmes littéraires9. Malgré cela, le périodique du xviiie siècle continue de privilégier les images qui appellent un décodage. Les catégories d’images les plus fréquentes – les médailles et les antiquités – ne sont pas des représentations à valeur purement illustrative : elles sollicitent les compétences herméneutiques du lecteur pour produire du sens.

7Les médailles, reproduites régulièrement jusque dans les années 1750, font le portrait physique et politique du roi. Beaucoup d’entre elles montrent son profil sur la face et une représentation allégorique de ses vertus ou des événements de son règne sur le revers, accompagnée d’une devise. L’exemple présenté ici célèbre la paix de 1738 entre la France et le Saint-Empire, à la fin de la guerre de Succession de Pologne (fig. 2).

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Fig. 2 [Médaille représentant Louis XV], Mercure de France,juillet 1739, p. [1618]10.

8Les jetons, « objets de petite taille, dont l’usage est quelque peu mystérieux et l’iconographie souvent sibylline »11, forment des ensembles de médailles qui sont exposés au public du Mercure pour donner une représentation de l’administration royale (fig. 3). Variant chaque année, les allégories du revers sont commentées sobrement dans le texte du Mercure. À propos de la série retenue, on lit par exemple sous « Bastimens du Roy » : « Une ruche, au-dessus de laquelle est le Roi des Abeilles, tandis que les unes sont répanduës sur les fleurs d’alentour, & les autres occupées à faire le miel. Legende. Instant operi. Elles travaillent avec empressement »12.

9Ainsi, les gravures de jetons et de médailles donnent littéralement un visage au roi, à toutes les étapes de son règne, et une représentation figurée de l’organigramme administratif du royaume. Par leur récurrence annuelle, elles forment la seule catégorie d’images qu’on puisse qualifier de périodique. On en trouvait déjà dans le Mercure galant de Donneau de Visé13, mais c’est avec La Roque qu’elles s’installent durablement dans les pages du périodique. Le directeur annonce ainsi leur publication, en 1722, dans son premier Mercure :

Les Medailles & les Jettons qu’on frappe tous les ans aux Galleries du Louvre, sont des Monumens tout à fait du ressort de notre Mercure, tous les curieux ne peuvent pas posseder ni avoir les originaux. Le Public en verra du moins, avec plaisir, les desseins à mesure que ces Monumens paroîtront. Feu Mr de Visé, ancien Auteur du Mercure, ne manquoit guere de donner non seulement les Medailles & les jettons qu’on frappe aux Galleries du Louvre, mais même des Pays étrangers14.

10Pour La Roque, on le voit, c’est toujours le plaisir du lecteur qui motive la publication d’estampes. Malgré cela, le directeur continue à répandre une imagerie du pouvoir contrôlée par celui-ci, renforçant le statut qu’a le Mercure d’un journal quasi officiel du royaume. La mention de Donneau de Visé et du Mercure galant révèle en outre la conscience d’une continuité entre les périodiques des deux siècles, y compris sur ce point particulier d’illustration. De telles gravures contribuent donc à définir l’identité du Mercure, identité par ailleurs difficile à saisir dans le foisonnement des textes publiés. À ce titre, jetons et médailles peuvent être rapprochés d’autres éléments récurrents, comme les chansons accompagnées de leurs partitions ou les énigmes en vers qui paraissent chaque mois, et auxquelles les commentateurs les plus moqueurs réduisent parfois le Mercure15.

11La seconde catégorie d’images la plus importante, celle des antiquités, regroupe essentiellement des trouvailles archéologiques qu’un savant ou un simple curieux signale à l’occasion d’une lettre à l’auteur du Mercure ou à un correspondant particulier. Il peut s’agir de médailles anciennes, statues, bas-reliefs, inscriptions ou autres objets découverts dans un champ, sur le mur d’un bâtiment ou dans un cabinet privé. Souvent, le correspondant et les lecteurs du journal sont invités à valider l’interprétation que le découvreur fait de l’objet représenté. Dans la première planche reproduite ici, on observe une médaille « très-singuliere » et une inscription qui prouvent, selon l’auteur de l’article Claude Génebrier, que les anciens Bretons vénéraient Neptune (fig. 4).

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Fig. 4 [Médaille et inscription antiques], Mercure de France,septembre 1731, p. [2075].

12Dans la seconde, il s’agit d’un diptyque en ivoire jugé « fort curieux » par le savant anonyme qui s’exprime, et qu’il regarde comme une représentation romaine du mariage de Titus et Bérénice (fig. 5).

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Fig. 5 [Diptyque romain en ivoire], Mercure de France, novembre 1742, p. [2399].

13Les deux objets proviennent de cabinets étrangers, respectivement celui du comte Thomas Herbert de Pembroke (1656-1733) dans le Wiltshire et celui du cardinal Angelo Maria Quirini (1680-1755) à Rome. Leur présentation textuelle et graphique dans un périodique constitue un moyen jugé efficace de les faire connaître dans la République des lettres. Pourtant, l’exposition de ces objets au lectorat du Mercure de France ne semble possible qu’en affirmant le caractère exceptionnel, énigmatique ou précieux des antiquités concernées.

14À leur tour, les sciences naturelles fournissent une riche matière illustrée au Mercure de France, mais cette catégorie recoupe différents domaines qui, pris isolément, ne comptent qu’une poignée de planches chacun : la chimie, la botanique, l’anatomie humaine, l’étude des animaux, la physique, l’astronomie et la microscopie. Comme les images d’antiquités, celles qui relèvent des sciences naturelles privilégient la représentation d’objets ou de phénomènes inaccessibles aux lecteurs. Il peut s’agir de réalités invisibles, soit dans le domaine de l’infiniment grand (mouvements astronomiques, fig. 6), soit dans celui de l’infiniment petit (cristallisation des sels, polypes), ou d’êtres exceptionnellement rares (monstre marin, génisse monstrueuse). Les planches que nous reproduisons (fig. 7, 8 et 9) révèlent le caractère spectaculaire de plusieurs créatures illustrées.

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Fig. 7 [Poisson monstrueux], Mercure de France, septembre 1730, p. 2016. 

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Fig. 8 [Génisse monstrueuse], Mercure de France,mars 1762, p. [156].

15  

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Fig. 9 [Courtilières], Mercure de France,avril 1767, t. 2, p. [115].

16Lorsqu’on joint à cet ensemble le corpus des images médicales, consacrées à des observations inhabituelles, on obtient une collection d’horreurs naturelles qui sont susceptibles d’intéresser les naturalistes, autant que d’émouvoir les autres lecteurs par leur caractère bizarre ou répugnant. En témoigne, par exemple, le dessin d’une pierre formée dans l’intestin d’une certaine Élisabeth Poisson, et ressortie par l’anus après quinze années de coliques douloureuses, dont le Mercure propose une représentation exacte (fig. 10). À l’égard des monstres, des êtres microscopiques et des anomalies médicales, l’image permet de mettre sous les yeux du lecteur un objet dont il n’a pas de représentation préalable ; elle entretient une relation de complémentarité avec la description textuelle de l’objet, qui fournit plus de détails (tels que la couleur ou la taille), mais dont le pouvoir de représentation est nécessairement moins direct. Dans un périodique destiné à un public large, notamment féminin, la fonction savante le dispute à la fonction esthétique de plaire au lecteur en l’étonnant.

17L’intérêt que le xviiie siècle porte aux arts mécaniques suscite également des articles illustrés dans le Mercure de France, périodique que La Roque présentait dès 1721 comme « le Secretaire perpetuel des Arts & des Sciences »16. Plus spécifiquement, ce directeur lance en 1742 un appel aux familles susceptibles de lui fournir des informations sur « la mort des Sçavants et de tous ceux qui se sont distingués dans les Arts et dans les Méchaniques »17, avec le détail de leur vie, leurs actions et leurs ouvrages. Dans la première moitié du siècle, le Mercure apparaît donc comme une porte ouverte aux artisans d’exception pour rejoindre les artistes, les militaires et les savants dans le cercle des grands hommes dignes d’être rappelés à la postérité. Cette fois, c’est la complexité des objets décrits qui motive l’insertion d’illustrations.

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Fig. 11 [Détentes horlogères de Pierre Le Roy (1687-1762) et de Henri Enderlin (mort en 1753)], Mercure de France,novembre 1735, p. [2353].

18Il peut s’agir de comparer deux mécanismes d’horloges (fig. 11), par exemple, ou de présenter un nouveau système de poulies discuté à l’Académie des sciences (fig. 12). Dans le premier cas, l’auteur de l’article conteste la nouveauté (et la qualité) d’échappements et de détentes conçus par Pierre Le Roy (1687-1762), frère de l’horloger du roi Julien Le Roy. Dans le second cas, l’auteur du mémoire que publie le Mercure profite du périodique pour exhiber son invention, sans doute pour l’attacher à son nom, mais aussi pour la diffuser dans les domaines de la marine et de l’horlogerie où elle trouvera selon lui d’utiles applications.

19Les images d’antiquités, d’objets naturels, de cas médicaux et d’artéfacts ont en commun d’illustrer des découvertes faites dans un cadre privé, même si l’auteur tire sa légitimité d’une société savante ou d’une charge officielle. Les représentations sont généralement gravées d’après un dessin transmis par l’auteur de l’article au Mercure de France. On peut supposer que celui-ci assume les frais de la plupart des estampes, notamment les gravures sur bois, même s’il arrive que les exemplaires des planches hors-texte soient fournis au journal par le contributeur avec le manuscrit de son article, comme nous le verrons plus loin.

20Cependant, les illustrations à caractère officiel ne se limitent pas aux médailles et aux jetons. Moins représentés que les arts mécaniques dans l’illustration du Mercure, l’architecture et le reste des beaux-arts se distinguent par le luxe des planches préparées. Le plus souvent, de tels investissements interviennent au moment d’inaugurer une statue, une place ou un bâtiment en l’honneur du roi ou d’une personnalité de la haute noblesse. Le Mercure travaille alors avec des graveurs chez qui on peut se procurer la planche indépendamment du journal. C’est le cas du monument reproduit ici, le « temple de l’hymen » (fig. 13), construction provisoire faite à l’occasion des célébrations parisiennes du mariage d’Élisabeth de France, fille aînée de Louis XV, avec l’infant d’Espagne Philippe Ier de Parme en août 1739.

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Fig. 13 « Plan et Elevation geometrale de l’Edifice elevé au mois d’Aoust 1739 sur la terrasse ou est placée la Statüe Equestre de Henry IV au Pont neuf, à l’occasion du mariage de Madame de France Premiere, et de Don Philippe II Infant d’Espagne. […] », Mercure de France, septembre 1739, t. 2, p. [2277].

21Une légende contient l’adresse de deux marchands d’estampes : « a Paris a la Salle des Machine Palais des Tuilleries Et chez Baillieul Geographe ruë Galande place Maubert a côté d’un Coutelier ». Autre exemple d’illustration relevant des beaux-arts, la statue équestre de Louis XV inaugurée en juin 1763 (fig. 14) offre une représentation de ce monument officiel à une date où le Mercure ne publie presque plus d’estampes, mais où le roi devenu très impopulaire éprouve certainement le besoin urgent de diffuser une imagerie valorisante de sa personne et de son règne.

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Fig. 14 « Statue Equestre érigée dans la Place de Louis XV. À Paris, en 1763 », Mercure de France, août 1763, p. [155].

22Dans un même esprit, le reste des gravures du Mercure de France porte essentiellement sur l’actualité politique et celle de la cour. On y trouve des plans de batailles (fig. 15) et d’autres images de fêtes royales (fig. 16), auxquels s’ajoutent des gravures de mode entre 1726 et 1730 (voir plus loin), autant de motifs déjà présents dans l’illustration du Mercure galant du xviie siècle.

Instruire, plaire, émouvoir… et vendre

23Aussi limité soit-il, ce panorama laisse transparaître les principales fonctions de l’illustration dans le Mercure de France, fonctions qui transcendent toute tentative de catégorisation du corpus iconographique. La plus évidente pour un périodique disposant d’un privilège royal comme le Mercure, celle de dresser un portrait favorable du pouvoir, est particulièrement frappante dans les périodes de troubles. C’est elle qui explique, du moins en partie, le pic d’illustrations de l’année 1742. La France vient d’entrer en guerre contre l’Autriche, ce qui implique des manœuvres militaires et des efforts financiers susceptibles d’inquiéter les Français. Or, cette année-là, les médailles reproduites dans le Mercure exposent avec une intensité inédite, et comme à titre compensatoire, les vertus de Louis XV (fig. 17) ; elles célèbrent également l’élection de son allié Charles VII à la tête du Saint-Empire. La thématique du soutien militaire semble même gagner les illustrations d’antiquités : la pierre gravée romaine reproduite ici (fig. 18) ne montre pas n’importe quelle scène mythologique, mais un sacrifice au dieu de la guerre18.

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Fig. 18 « Sacrifice à Mars gravé en creux sur une Cornaline tachée », Mercure de France, août 1742, p. [1762].

24De nombreuses gravures illustrant la royauté et ses actions permettent, par le biais du périodique, de rapprocher le sujet du souverain, et le citoyen du gouvernement.

25Les médailles ont aussi la fonction d’enregistrer des événements et d’écrire l’histoire de France. Cette fonction historiographique touche les autres domaines de l’illustration, à commencer par les plans de bataille et les fêtes de la cour. De même, c’est elle qui motive la série des gravures illustrant les costumes et les coiffures à la mode (fig. 19 et 20), comme l’écrit La Roque en janvier 1726 :

Nous esperons que cette suite d’Estampes & de changemens de mode, à quoi nôtre nation est si sujette, & qu’on n’interrompra point, ne sera pas un article des moins curieux de nôtre Journal, soit pour le temps present, soit pour l’avenir. Quel plaisir n’auroit-on pas aujourd’hui de sçavoir au juste comment nos ayeux étoient habillez, & qu’elle torture ne se donne-t’on pas souvent pour le deviner19.

26Plus qu’on journal, le Mercure est un livre dont les souscripteurs relient les livraisons pour les conserver. En outre, il n’échappe pas à la pratique courante qui consiste à séparer les estampes pour les intégrer à des collections particulières ou les serrer dans des recueils factices20.

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Fig. 19 « Modes mois de Fevrier », Mercure de France,février 1726, p. [408].

27Comme pour justifier La Roque, plusieurs gravures détachées du Mercure, qui illustrent l’actualité sociale et politique, seront déposées au xixe siècle au département des estampes de la Bibliothèque nationale, parmi les estampes de la collection de Michel Hennin (1777-1863) relatives à l’histoire de France21.

28Dans d’autres cas, comme celui des antiquités, l’illustration possède également une fonction heuristique qui caractérise plus globalement la communication savante par l’intermédiaire des journaux22. En tant que publication ouverte aux contributions spontanées des lecteurs, le Mercure de France permet de lancer un appel aux savants et aux curieux pour résoudre un problème de datation ou d’interprétation de l’objet. À cet égard, la représentation graphique est parfois plus utile qu’une description textuelle détaillée. Le « Jetton singulier » du xvie siècle présenté ici (fig. 21) constitue l’exemple le plus bref d’un article réduit à une illustration et à une question. Dans le second exemple (fig. 22), qui date de 1749, un collectionneur de médailles adresse sa demande sur une monnaie ancienne à Pierre Rémond de Sainte-Albine (1699-1778), alors directeur du Mercure, pour que celui-ci la soumette à l’ensemble du lectorat : « Trouvez bon, Monsieur, que je me serve de la voye du Mercure pour demander l’explication d’une Piéce que je possede dès le tems que j’étois écolier, c’est-à-dire il y a bien 35 ou 36 ans ; c’est par elle que j’ai commencé mon petit Médailler. »23

29Bien souvent, comme c’est le cas dans ces articles, l’illustration a pour vocation le progrès des connaissances, mais cet idéal n’empêche pas toujours une utilisation publicitaire et intéressée de l’estampe. La râpe à tabac inventée par Bernard-Laurent Soumille (1703-1774), présentée successivement à l’Académie des sciences en 173524 et aux lecteurs du Mercure de France en 1736 (fig. 23), est décrite par son auteur à l’intention des artisans, pour qu’ils puissent la reproduire. Cependant, une note indique l’adresse des marchands chez qui on la trouve montée et prête à l’emploi, au prix de trente livres25.

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Fig. 23 [Râpe à tabac], Mercure de France, mars 1736, p. 454.

30Cette fonction n’est pas spécifique aux articles illustrés. Le Mercure est une plate-forme commerciale pour différents types de collectionneurs, qui publient les catalogues de leurs pièces, et pour des vendeurs professionnels comme les libraires et les marchands d’estampes.

31À l’égard de l’estampe, le plus bel exemple d’un usage publicitaire du Mercure de France reste sans doute celui de Jacques-Fabien Gautier-Dagoty (1716-1785). Des années 1740 aux années 1770, l’artiste recourt souvent au périodique pour exposer sa technique d’estampe en couleurs, pour en défendre l’originalité contre ses détracteurs et pour annoncer les différentes planches qu’il met en vente26. En décembre 1741, ce graveur que Corinne Le Bitouzé présente comme un homme en quête permanente de légitimité27 fait publier le privilège royal qu’il vient d’obtenir pour l’impression de « Tableaux avec trois Planches »28. Il s’agit d’estampes en couleurs qui imitent la peinture, procédé que l’artiste a appris auprès de Jacob Christoph Le Blon (1667-1741) et qu’il dit avoir perfectionné par l’ajout d’une quatrième planche de couleur noire. À la suite du privilège, Gautier donne un premier catalogue d’estampes en couleurs qu’il écoule à domicile, avec les dimensions et les prix de chaque pièce. Jusqu’ici, l’artiste se comporte comme d’autres marchands d’estampes mais, à la différence de ceux-ci, il transmet au Mercure la reproduction d’une coquille turbinite (fig. 24)29, dont il a dû confier plusieurs centaines d’exemplaires30.

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Fig. 24 [Coquille turbinite], Mercure de France, décembre 1741, t. 2, p. [2928].

32Cette image, peut-être la première illustration gravée directement en couleurs dans un journal français, révèle une conscience aiguë du potentiel publicitaire d’un périodique à grand tirage. Gautier est alors en train de lancer son entreprise et il multiplie les investissements dans l’espoir – jamais satisfait – de lui donner une rentabilité. Comme l’article de la râpe à tabac, celui des estampes en couleurs reste motivé par l’intérêt public de l’invention. Gautier signale en particulier les perspectives qu’ouvre sa technique de gravure pour renouveler l’illustration dans le domaine de l’histoire naturelle. Huit ans plus tard, la seconde et dernière gravure en couleurs que Gautier publie dans le Mercure vise avant tout à détailler son procédé (fig. 25).

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Fig. 25 [Palette imprimée], Mercure de France,juillet 1749, p. [171].

33Il s’agit d’une palette dont l’impression prouve que la gravure à quatre planches est capable de reproduire toutes les couleurs en usage chez les peintres. Malgré les adversaires qui contestent l’originalité du procédé, Gautier lancera bientôt son propre périodique illustré en couleurs, les Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique, et sur la peinture qu’il publie de 1752 à 1757. À la fois « l’Historien, le Peintre & le Graveur de cette entreprise »31, il continuera donc son exploration des usages périodiques de l’image hors du Mercure de France, écrivant une nouvelle page dans l’histoire de l’illustration journalistique.

Conclusion

34Publicité privée, promotion politique, communication savante et technique, archivage des modes et des événements : la palette des fonctions que remplit l’image imprimée dans le Mercure de France mérite non seulement l’attention des numismates, des historiens de l’art, des sciences, des techniques, de l’archéologie et de la culture, mais encore celle de l’historien de la presse illustrée.

35Le paradigme de la périodicité éclaire en partie l’insertion de gravures dans le périodique : il explique la présence de représentations accompagnées d’une question ou susceptibles d’ouvrir un débat qui se développera dans la durée. Cependant, en dehors des médailles, l’illustration du Mercure n’est pas conçue sur le mode de la récurrence, mais sur celui de l’exception. Indépendamment des fonctions spécifiques qu’on peut lui attribuer, chaque image est imprimée pour « satisfaire la curiosité » du lecteur, selon la formule qui introduit l’article sur la râpe à tabac32. Les objets représentés sont eux-mêmes des curiosités, au sens muséal du terme, c’est-à-dire des choses rares, singulières ou nouvelles qui suscitent à la fois l’étonnement et l’intérêt du spectateur, et qui méritent d’être exposées dans le cabinet virtuel que forme le journal. Ce corpus rassemble un échantillon des éléments essentiels aux cabinets de curiosités de la première moitié du XVIIIe siècle, de la médaille à l’insecte, de la gravure de mode à l’artéfact technique, du coquillage à la pierre gravée, sans oublier les monstres et autres merveilles de la nature dans la tradition de la curiosité Renaissance33. Ainsi, l’image n’est pas seulement subordonnée au texte : elle exerce son propre pouvoir d’attraction sur le lecteur. Conformément à cette tradition persistante de la merveille et de la curiosité, nombre d’illustrations possèdent une double valeur épistémique et esthétique, conjoignant l’exigence savante et l’émotion de la découverte. À ce titre, elles réalisent en miniature le dessein du périodique : plaire et instruire simultanément, sinon dans chaque texte en particulier, au moins dans l’ensemble que forment les articles d’une même livraison.

Table des illustrations

  • Fig. 1 Mercure de France (1724-1778), nombre d’illustrations par année et par catégorie.

  • Fig. 2 [Médaille représentant Louis XV], article « Suite des Médailles du Roy », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, juillet 1739, p. [1618]. Dessiné et gravé par [Jean] Duvivier (1687-1761), médailleur officiel de Louis XV. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 3 « Jettons de l’année 1727 », article « Explication des Types & Legendes des Jettons frappez pour le premier Janvier 1727 », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, Guillaume Cavelier fils, N. Pissot, janvier 1727, p. [129]. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 4 [Médaille et inscription antiques], article de [Claude] Génebrier, « Explication d’une Médaille antique très-singuliere de Carausius, Empereur des Anciens Bretons au temps de Diocletien et de Maximien Hercule, adressée à Mylord Comte de Pembrok, Pair d’Angleterre &c. Par M. Genebrier, Docteur en Medecine », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, septembre 1731, p. [2075]. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 5 [Diptyque romain en ivoire], article « Monument antique, nouvellement découvert. Extrait d’une Lettre de M..... écrite le 25. Septembre 1742 », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, novembre 1742, p. [2399]. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 6 [Explication des marées], article de [Claude-Nicolas] Le Cat, « Lettre sur le Flux & Reflux [de la mer], écrite à M. Morand, Membre des Académies de Paris, de Londres, & de Boulogne, par M. le Cat, Correspondant de l’Académie des Sciences, Associé de celle de Chirurgie, Membre de la Société Royale de Londres », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, février 1741, p. 293. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 7 [Poisson monstrueux], article « Extrait d’une Lettre écrite de la Hogue en Normandie, au sujet de deux Monstres marins », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, septembre 1730, p. 2016. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 8 [Génisse monstrueuse], article « Mémoire sur une Genisse monstrueuse, élevée à Tilly-sur-Seulle, en Basse-Normandie, chez M. de Fontette, Intendant de la Généralité de Caen », Mercure de France, dédié au Roi, Paris, Chaubert, Jorry, Prault, Duchesne, Cailleau, Cellot, mars 1762, p. [156], mémoire daté de Tilly, le 15 novembre 1761. Lausanne, Bibliothèque cantonale et universitaire, B 1483.

  • Fig. 9 [Courtilières], article « Agriculture. Lettre à M. de la Place, auteur du Mercure de France, sur un moyen assuré de détruire les courtillières », Mercure de France, dédié au Roi, Paris, Jorry, Prault, Duchesne, Cailleau, Cellot, avril 1767, t. 2, p. [115]. Gravé par [Nicolas] de Launay (1739-1792) d’après Mlle [Marie ?] Parrocel (1743-1824). Neuchâtel, Bibliothèque publique et universitaire, PW 9670.

  • Fig. 10 [Pierre formée dans l’intestin], article « Lettre de M. Capperon, Ancien Doyen de S. Maxent, écrite à M. Adam, au sujet d’une Pierre formée dans le corps humain, & renduë par l’Anus », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, septembre 1729, t. 1, p. 1984. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 11 [Détentes horlogères de Pierre Le Roy (1687-1762) et de Henri Enderlin (mort en 1753)], article d’[Antoine] Thiout, « Suite de la Lettre du sieur Thiout, Horloger, à M. le Chevalier de .... en reponse de celles de M. P. le Roy, inserées au Mercure de Sept. 1733. May et Juin 1734 », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, novembre 1735, p. [2353]. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 12 [Poulies coniques], article « Mémoire sur les Poulies Coniques, présentées à Mrs de l’Académie Royale des Sciences, le 14. Fevrier 1742. par M. le Breton de la Plaichardiere, Avocat en Parlement », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, avril 1742, p. 771. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 13 « Plan et Elevation geometrale de l’Edifice elevé au mois d’Aoust 1739 sur la terrasse ou est placée la Statüe Equestre de Henry IV au Pont neuf, à l’occasion du mariage de Madame de France Premiere, et de Don Philippe II Infant d’Espagne. Sous les ordres de Monsieur Turgot Conseiller d’Etat Prevost des March.ds et Messieurs les Echevins de la Ville de Paris. Sur les dessins, et conduite du Chevalier Servandony Architecte et Peintre du Roy », article « Le temple de l’hymen ; Décoration du Feu d’Artifice, &c. sur les Desseins du Chevalier Servandoni, Peintre & Architecte du Roy », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, septembre 1739, t. 2, p. [2277]. Gravé par [Jacques-François] Blondel (1705-1774) d’après un dessin de [Giovanni Niccolò] Servandoni (1695-1766). Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 14 « Statue Equestre érigée dans la Place de Louis XV. à Paris, en 1763 », article « Monument public, Description de la nouvelle Place de Louis XV. à Paris, & de la Statue Equestre du Roi, érigée dans cette Place », Mercure de France, dédié au Roi, Paris, Chaubert, Jorry, Prault, Duchesne, Cailleau, Cellot, août 1763, p. [155]. Dessiné et gravé par [Philippe-Louis] Parizeau (1740-1801). Lausanne, Bibliothèque cantonale et universitaire, B 1483.

  • Fig. 15 « Bataille de Fontenoy, le 11. May 1745 », article « Journal des opérations de l’armée du Roi », Mercure de France, dédié au Roi, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, mai 1745, p. [157]. Gravé par [Jean-Michel ?] Papillon (1698-1776). Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 16 [Fête donnée pour la naissance du dauphin Louis de France], article « Description de la Fête & du Feu d’Artifice tiré sur la Riviere, à Paris, entre le Pont-Neuf & le Pont Royal, au sujet de la Naissance du Dauphin, par ordre du Roy d’Espagne, & par les soins de MM. le Marquis de Santa-Cruz & de Barrenechea, Ambassadeurs Extraordinaires & Plenipotentiaires de S. M. Catholique », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, février 1730, p. [399]. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 17 [Médaille représentant les qualités de Louis XV en 1721, à l’occasion de l’ambassade de Mehmet Effendi], article « Ambassade Solemnelle de la Porte Ottomane à la Cour de France », Mercure de France, dédié au Roy. Contenant l’Ambassade solemnelle de la Porte Ottomane à la Cour de France, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, juin 1742, t. 2, p. [958]. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 18 « Sacrifice à Mars gravé en creux sur une Cornaline tachée », article « Extrait d’une Lettre, écrite à M. le C. D. L. R. au sujet d’une Pierre antique, trouvée dans l’Enclos du Monastére des Religieuses de la Fidelité d’Angers », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, août 1742, p. [1762]. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 19 « Modes mois de Fevrier », article « Modes », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, Guillaume Cavelier fils, Noël Pissot, février 1726, p. [408]. Gravure attribuée à Charles-Antoine Coypel (1694-1752) d’après un dessin d’Anne-Claude-Philippe de Caylus (1692-1765). Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, EST-368 (402).

  • Fig. 20 « 1726. May. Coeffures Nouvelles », article « Modes », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, Guillaume Cavelier fils, Noël Pissot, mai 1726, p. [953]. Gravure attribuée à Charles-Antoine Coypel (1694-1752) d’après un dessin d’Anne-Claude-Philippe de Caylus (1692-1765). Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, EST-368 (405).

  • Fig. 21 « Jetton singulier », Mercure de France, dédié au Roi, Paris, André Cailleau, veuve Pissot, Jean de Nully, Jacques Barrois, décembre 1748, t. 2, p. 178. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 22 « Lettre à M. Remond de Sainte Albine, sur une Monnoye singuliere », Mercure de France, dédié au Roi, Paris, André Cailleau, veuve Pissot, Jean de Nully, Jacques Barrois, septembre 1749, p. 141. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 23 [Râpe à tabac], article de [Bernard-Laurent] Soumille, « Perspective de la nouvelle Rape de M. l’Abbé Soumille, avec la Description et la Proportion de chaque Piece, pour satisfaire la curiosité des personnes qui ne l’ont pas vuë, et mettre les Ouvriers en état d’en faire de semblables », Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, mars 1736, p. 454. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 24 [Coquille turbinite], article « Extrait des Registres du Conseil d’Etat » [et catalogue des estampes en couleurs du sieur Gautier], Mercure de France, dédié au Roy, Paris, Guillaume Cavelier, veuve Pissot, Jean de Nully, décembre 1741, t. 2, p. [2928]. Dessiné et gravé par Jacques-Fabien Gautier-Dagoty (1716-1785)34. Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.

  • Fig. 25 [Palette imprimée], article de [Jacques-Fabien] Gautier-Dagoty, « Lettre à M. de Boze, de l’Académie Françoise, & Honoraire de l’Académie de Peinture & Sculpture, Garde des Médailles & Pierreries du Cabinet du Roi, &c. », Mercure de France, dédié au Roi, Paris, André Cailleau, veuve Pissot, Jean de Nully, Jacques Barrois, juillet 1749, p. [171]. Dessiné et gravé par Jacques-Fabien Gautier-Dagoty (1716-1785). Paris, Bibliothèque nationale de France, 8-LC2-39.