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Appels à contributions
Tapisserie et Récit

Tapisserie et Récit

Publié le par Amandine Mussou (Source : Valérie Auclair)

ARACHNE Méthode critique de l'histoire de la Tapisserie:

Préceptes, Circulation de modèles, Transferts desavoir-faire. France - XIVe-XXIe siècles

Programme derecherche soutenu par l'ANR

(http://www.arachne-mcht.com)

Colloqueinternational

Tapisserie et Récit

De l'Apocalypse d'Angers à Alechinsky

Paris

22-23 Juin 2012

Appel à communication

La tapisserie est un art particulièrement approprié aurécit, que celui-ci se trouve dans un roman, dans un poème, dans une pièce dethéâtre, etc. Les nombreuses pièces qui composent une tenture favorisent ledéveloppement d'un récit en autant de séquences. À l'instar des décorsmonumentaux peints, la tapisserie renferme souvent de grands programmesnarratifs, mais elle se distingue des peintures sur toiles, ou des fresques,par le caractère modulable et souple de son support, qui lui permet des'adapter à chaque lieu architectural, à chaque circonstance de l'accrochage.En tant qu'art modulable, la tapisserie peut reformuler les séquences d'unrécit, et inversement, le récit représente une contrainte lors de l'élaborationdu programme, lors du tissage et lors des accrochages. Que devient alors lacohérence du récit et de la tapisserie ?

Lescommunications porteront sur les problématiques suivantes, sans limitationchronologique, ni géographique.

1 – Récits, programmes etformes tissées

L'iconographiedes tapisseries découle généralement d'un programme narratif, défini aumoment de la commande et dont témoignent des textes, des dessins modèles, oubien des cartons. Le projet intègre dans ce cas l'identité et les intérêts ducommanditaire ou ceux de la personne à qui la tapisserie est destinée. Le récitstructure la signification des grandes tentures laudatives, par exemple.

Mais qu'enest-il lors d'un changement de propriétaire ou lorsque les circonstancesexceptionnelles d'un accrochage entraînent des modifications profondes dansl'apparence de la tapisserie : par exemple, les bordures peuvent êtreretissées pour y inscrire les devises ou monogrammes des nouveauxpropriétaires, des personnages transformés, des épisodes d'une tenturesupprimés, d'autres ajoutés…

2 – Segmentation du récit -narratologie

Entant que succession de surfaces rectangulaires, la tapisserie opère descoupures, des ruptures qui non seulement desserrent le récit, mais lui donnentune nouvelle respiration, en renouvelant son rapport au temps, à lalittérature, à l'histoire, à l'actualité… La tapisserie n'est pas un mediumneutre, elle constitue un support (d'édition) contraignant qui modèle le récit.Parallèlement, la tapisserie a également servi de modèles à la littérature (parexemple, les mythes fondateurs de la tapisserie dans Les Métamorphosesd'Ovide, La Satyre Ménippée, Charles Péguy, Marie Etienne, etc) etmontre la réciprocité des échanges entre ces deux arts.

3 – Accrochage et récitmodulable

Lorsde son accrochage, une tenture s'adapte aux lieux, aux impératifsarchitecturaux, aux circonstances, à l'actualité, etc. Certaines de ses piècespeuvent être cachées derrière un meuble, un tableau ou un miroir, pliées,amputées, coupées, percées, etc. Le caractère souple et transformable de latapisserie produit un récit alternatif, et révèle le caractère modulable durécit lui-même.

Lesmétamorphoses inhérentes à la tapisserie, les altérations du récit peuventégalement révéler quelle était, à un moment, la compréhension du récit, quellemémoire en était conservée, etc. Que deviennent les différents genreslittéraires lorsqu'un récit est transposé en tapisserie : poésie,hagiographie, galerie d'hommes illustres ou de femmes fortes, roman ?Est-ce que le récit existe toujours dans la tapisserie contemporaine à partirdu moment où on tisse rarement des tentures (comme la tenture des Droits de l'Hommeà l'occasion du bicentenaire de la Révolution) et que l'on fait plutôt despièces isolées ? Quels sont les rapports entre récit et art abstrait dansune tapisserie ?

4 – Récit et liciers :trame contre trame

Destechniques particulières à certains ateliers ou à certains liciers ont-ellesdes conséquences sur la manière de figurer un récit ? Par exemple, lenombre et la nature des fils, l'emploi de telles ou telles couleurs, laspécialisation dans tel ou tel genre (portrait, chair, végétation, paysage,ciel, bordures), etc.

Le récit est-ilprimordial dans la tapisserie ? Nous devrons donc considérer les limitesde la narration dans la tapisserie. Que voit-on et que regarde-t-on dansla tapisserie ? Quelle est la spécificité du récit tissé ?

Le comité d'organisation est constitué de Pascal Bertrand(Bordeaux 3), Audrey Nassieu Maupas (EPHE), Elsa Karsallah, Stéphanie Trouvé etValérie Auclair (Paris-Est).

Les propositions de communications doivent comporter, outreles références du conférencier, le titre de la communication et un résumé nedépassant pas 2000 caractères (espaces compris). La date limite de cespropositions est le 11 novembre 2011.

Elles doivent être adressées par courriel à Valérie Auclair,val.auclair@free.fr