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Les géographies imaginaires de l’esclavage dans la littérature, les arts et les musées (Bénin, Ouidah)

Les géographies imaginaires de l’esclavage dans la littérature, les arts et les musées (Bénin, Ouidah)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Benaouda LEBDAI)

Colloque international 

Les géographies imaginaires de l’esclavage dans la littérature, les arts et les musées

Université du Mans, France / Université d’Abomey-Calavi, Bénin

11 - 12 – 13 mai 2022

Université d’Abomey-Calavi & Ouidah, Bénin

Appel à communications

 

La traite négrière définit une « route » dans la géographie du monde dont les traces sont matérielles et immatérielles, représentées à la fois par des lieux de mémoire (forts, plantations, navires, architectures) et des histoires singulières (réelles ou imaginaires). On entendra ici par géographie imaginaire l’approche de ce concept selon Édouard Glissant qui écrit : « Dans les pays composites, et par exemple pour les cultures créoles des Amériques, l’avancée se fait par traces. L’essentiel de la population est arrivée nue, c’est-à-dire après avoir été dépouillée des artefacts de sa culture originelle, de ses langues, de ses dieux, ses objets usuels, ses coutumes, ses outils, et il lui a fallu recomposer par traces, ‘dans les savanes désolées de la mémoire’ ».L’analyse des géographies imaginaires explore la dialectique entre mémoire et espace telle qu’elle s’inscrit dans les réalités quotidiennes des esclavisés et dans les transmissions qui alimentent les imaginaires. Les histoires de l’esclavage se singularisent en fonction des géographies (politiques, sociales, culturelles, humaines) locales et les œuvres qui en découlent traduisent la différenciation de l’espace à toutes les échelles. Ainsi, la migration de retour vers l’Afriquepourra être explorée à travers l’ancrage géographique réel et imaginaire que l’espace romanesque laisse entrevoir. 

Cette rencontre scientifique se concentrera sur les analyses des représentations et des imaginaires géographiques de l’esclavage dans les arts contemporains, en l’occurrence la littérature, les films, la photographie, les arts plastiques et les discours historiographiques. Les approches critiques pourront porter sur l’étude du passage des réalités géographiques (l’espace Atlantique,sillonné de bateaux négriers qui voyagent entre les côtes d’Afrique, du continent européen et des terres américaines) aux géographies imaginaires de ces lieux tragiques. Les représentations des routes du « commerce triangulaire » et la formation d’une identité diasporiqueentre Afrique, Europe et Amériques (Paul Gilroy) pourront être étudiées à travers des œuvres qui participent à la construction de cette géographie imaginaire de l’esclavage. Dans le contexte d’une littérature croissante qui documente la façon dont les événements passés influencent le présent mémoriel, quelle représentation géographique a été donnée de l’héritage de l’esclavage sur l’évolution socio-économique des descendants ? Les répartitions géographiques ont créé des différences de statut social et de perception des esclavisés et ceci pourra être analysé à travers les réminiscences géographiques imaginaires.

Les puissancescolonisatrices (Portugal, Royaume-Uni,Espagne ouFrance) se sont développées grâce à la traite et de nombreux projets artistiques et littéraires interrogent cette mémoire longtemps occultée. Dans lespays destinataires de la traite, ce sont également des monuments qui ont été construits grâce aux profits tirés du commerce de l’esclavage. Les pratiques de sociétés structurées sur la mise en esclavage d’hommes et de femmes transplantés du continent africain aux Amériques y ont été les facteurs de la construction de nouveaux espaces de vie qui restent dans les mémoires transmises. Ces lieux qui nourrissent les géographies imaginaires méritent d’être revisitéspour considérer la manière dont ils incarnent le destin de l’esclavisé. Il s’agira de mettre en relief une géographie de la servitude (zones de kidnapping, d’emprisonnement et de déplacement), qui là aussi est transmise comme géographie humaine tragique. 

  Les musées, en tant que lieux de mémoire proposant un filtre de perception de la culture de l’Autre, esquissent une géographie mémorielle que l’on pourra également interroger. Du Mémorial de l’Abolition de l’esclavage à Nantes, de la Maison des esclaves de l’Ile de Gorée, au Musée de l’esclavage de Ouidah et au Fort de Cape Coast au Ghana, les musées expriment différentes approches de cette géographie imaginaire. Ce colloque international sur les géographies imaginaires de l’esclavage soulignera justement la difficulté à parler de l’histoire locale de la traite dans les territoires européens, dans les Amériques, mais aussi en Afrique. Tous ces lieux seront à explorer dans le cadre de ce colloque international qui vise à construire une réflexion sur les géographies imaginaires de l’esclavage à travers les textes et les images de l’époque coloniale à l’époque postcoloniale et ce, à partir d’un site à forte charge symbolique, celui de la route des esclaves de Ouidah, au Bénin.

Comité d’organisation

Pr Okri Pascal Tossou

Pr Benaouda Lebdai

Pr Delphine Letort

Dr Charles Ligan

Pr Eliane Elmaleh

Dr Alfred Djossou

Dr Atavikpo Vincent

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Conditions de participation :

Le colloque est ouvert à toutes les personnes venant des sphères scientifique, culturelle, politique, artistique, spirituelle ainsi que de tous ceux qui aspirent à une meilleure connaissance de la traite des esclaves et des acquis ou inconvénients hérités par les pays impliqués. Les activités du colloque sont prises en charge par le Comité d’organisation. Toutefois, après la lettre d’acceptation délivrée par le Comité scientifique, les participants doivent verser une contribution minimum au plus tard le15 février 2022. Le montant forfaitaire de participation se présente comme suit :

  • 40 euros pour les internationaux,
  • 50.000 F CFA pour les autres participants nationaux
  • 10.000 F CFA (15 euros) pour les doctorants et étudiants

Les frais de participation doivent être envoyés sur le Compte N°003833780001 (BOA) de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Communication (FLLAC). Après versement des frais, chaque participant devra envoyer la copie scannée du récépissé par courriel à colloque_lemans_fllac@uac.bj

Le montant couvre le kit du participant, les pauses-café, les déjeuners. Au dernier jour du colloque, un dîner de gala sera offert. Le billet d’avion et les frais d’hébergement sont à la charge des participants. 

Pour tous renseignements complémentaires, contactez Charles Ligan au : 00229 97870144

et/ou Alfred Djossou au : 0022966046505.

Principales activités 

Durant les trois jours du colloque, il est prévu une diversité de manifestations qui permettent aux participants d’échanger mais aussi de s’offrir des moments de détentes. Ainsi, la tenue du colloque englobe entre autres :

  • Communications / débats.
  • Prestations artistiques.
  • Visites des sites de Ouidah et Porto-Novo.
  • Musique, danses & chorégraphies du Bénin.
  • Exposition d’œuvres d’arts et d’ouvrages à Ouidah. 
  • Foire de produits made in Benin à Ouidah.

La cérémonie officielle d’ouverture du colloque est prévue le mercredi 11 mai 2022 à 9h à l’Université d’Abomey-Calavi.

Ensuite le colloque se déroulera à ‘l’Hôtel des diasporas’ dans la ville historique de Ouidah.

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Les propositions de communications (en français) sont à envoyer au plus tard le 15 décembre 2021 aux adresses suivantes :

Benaouda LEBDAI : benaouda.lebdai@gmail.com                  

 Okri Pascal TOSSOU :  topas4fr@yahoo.fr

ETen Cc :

Charles Ligan : charles.ligan@flash.uac.bj

Eliane Elmaleh :eliane.elmaleh@univ-lemans.fr.