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F. Bercegol, J.-Y. Laurichesse, P. Marot (dir.), L’événement révolutionnaire et ses figures emblématiques dans les littératures européennes: regards croisés

F. Bercegol, J.-Y. Laurichesse, P. Marot (dir.), L’événement révolutionnaire et ses figures emblématiques dans les littératures européennes: regards croisés

Publié le par Université de Lausanne (Source : Jean-Yves Laurichesse)

Fabienne Bercegol, Jean-Yves Laurichesse et Patrick Marot (dir.), 

 

L’événement révolutionnaire et ses figures emblématiques dans les littératures européennes: regards croisés,

Publications en ligne de l'Université de Bonn, 2020.

 

Cet ouvrage collectif, en libre accès sur le site de l'Université de Bonn, est issu du colloque organisé les 11, 12 et 13 avril 2018 à Toulouse dans le cadre du Réseau international de recherche "Cultures européennes - identité européenne?" associant les universités de Bonn, Paris-Sorbonne, Florence, Salamanque, Fribourg, Varsovie, Saint Andrews, Sofia, Toulouse et Ivrine-CA.

Présentation

L’histoire moderne de l’Europe est jalonnée de convulsions politiques : révolutions anglaises du XVIIe siècle, Révolution française, révolutions européennes du XIXe siècle, révolutions russes de 1905 et 1917, révolution espagnole de 1936, journées révolutionnaires de mai 1968 en France, « révolution des œillets » au Portugal en 1976, révolutions entraînant l’effondrement du bloc de l’Est dans les années 1980 : autant d’épisodes le plus souvent violents, dont plusieurs sont évoqués dans ce volume. L’objectif est de prendre la mesure, à l’échelle européenne, de ces événements fondateurs pour notre Histoire commune, en ce qu’ils ont transformé en profondeur les institutions, les structures sociales, l’économie, les mentalités de nos différents pays, qui ne les ont pas oubliés et qui continuent de les convoquer pour penser leur présent.

De fait, l’idée de révolution est dans une large mesure liée à la modernité – une modernité conçue comme l’investissement par des formes et par des forces nouvelles d’un ordre ancien (politique, religieux, idéologique) qu’elles font craquer violemment. Le modèle révolutionnaire, pour autant, a semblé ne plus devoir être à l’ordre du jour d’un Occident largement mondialisé. Significativement, la notion de « postmodernité » (développée par Jean-François Lyotard) a été pensée en lien avec l’affaiblissement contemporain de l’imaginaire révolutionnaire, à la suite de la fin de la guerre froide, et dans le domaine de l’esthétique en lien avec le reflux des problématiques de l’avant-gardisme. Dans une époque détachée du politique, méfiante à l’égard des idéologies, la révolution ne pourrait plus être l’inusable mot d’ordre des métamorphoses successives de l’humanisme moderne.

Et pourtant, il est évident que la révolution, aujourd’hui encore, reste un paradigme et un imaginaire fortement opératoires. Outre qu’ils peuvent configurer – peut-être fallacieusement d’ailleurs – notre lecture de certains événements contemporains, comme on l’a vu lors des « printemps arabes », ils refigurent rétrospectivement notre histoire culturelle. La mémoire collective a en effet retenu certains événements particulièrement saillants, certaines figures emblématiques dont la littérature s’est saisie à son tour, parfois dans la chaleur de l’actualité, plus souvent avec la distance du temps. Elle a ainsi fortement contribué à les inscrire dans un légendaire européen, noir ou lumineux, enthousiaste ou révulsé, mais toujours passionné. De plus, loin de rester confiné dans les frontières nationales, l’écho des révolutions s’est propagé à travers l’Europe entière – et souvent au-delà – de sorte que c’est l’ensemble des littératures européennes qui a pu leur servir de caisse de résonance, multipliant les modulations en fonction des histoires et des cultures nationales.

Lire en ligne…

Table des matières

Fabienne Bercegol, Jean-Yves Laurichesse, Patrick Marot (Toulouse) - Introduction

Peter Frei (Irvine, CA) - L’Affaire des Placards de 1534: la Renaissance et les signes d’une révolution à venir 

Fabienne Bercegol (Toulouse) - Chateaubriand face au spectacle révolutionnaire: la fabrique de la popularité

Remigiusz Forycki (Varsovie) - Novus Ordo Sæclorum et la Révolution française

David Matteini (Florence) - Enthousiasme, désillusion, révolution: le cas Adam Lux

Michael White (St Andrews) - Révolution et caractère: Egmont de Goethe

Maria Erben (Bonn) - Le peuple acteur: Le Théâtre de la Révolution de Romain Rolland

Mario Domenichelli (Florence) - Dix jours qui ébranlèrent le monde et les lieux communs de la révolution entre histoire et roman historique

Jean-Yves Laurichesse (Toulouse) - Désenchantement de la révolution espagnole chez Claude Simon

Julien Roumette (Toulouse) - Romain Gary ou l’inconfort idéaliste face à la révolution:
« Une révolution qui triomphe, c’est encore une révolution de foutue. »

Miryana Yanakiéva (Sofia) - Révolution et censure: un scandale littéraire des années 1950 en Bulgarie

Thomas Hunkeler (Fribourg) - La révolution assassinée de Ramón Mercader, alias Thierry Jonquet

Lydie Parisse (Toulouse) - Lagarce et les révolutions

Michael Wetzel (Bonn) - Richard Wagner: les années d’apprentissage d’un « rebelle transfuge »

Patrick Marot (Toulouse) - Barthes, Derrida, Kristeva: de la révolution à la subversion