Acta fabula
ISSN 2115-8037

2018
Mars 2018 (volume 19, numéro 3)
Christiane Kègle

Littérature francophone de Belgique : effets dévastateurs du Premier conflit mondial

Marc Quaghebeur, Histoire, Forme et Sens en Littérature. La Belgique francophone, Tome 2 - L’Ébranlement (1914-1944),Bruxelles,P.I.E. Peter Lang, (« Documents pour l’Histoire des Francophonies / Théorie », Vol. 45), 2017, 412 p., EAN : 9782807604575

1Deuxième tome d'Histoire, Forme et Sens en Littérature. La Belgique francophone, L’Ébranlement (1914‑1944) s’inscrit logiquement et chronologiquement dans la continuité du premier, L’Engendrement (1815-1914), dont Acta fabula a déjà rendu compte. De longueur analogue, il comporte une partie transversale qui aborde les textes dans leur historicité et leur esthétique particulière, et ce sur une période couvrant les trois premières décennies du xxe siècle (et au‑delà). Soucieux de prendre en considération les contextes historiques dans lesquels naissent les œuvres d’une époque donnée, convaincu de l’inextricable lien entre Histoire et Littérature, Marc Quaghebeur interroge les courants de pensée et les mouvements littéraires de la période étudiée, et il signe dix études monographiques portant sur Victor Serge (VIII, XVII), Franz Hellens (IX), Henri Michaux (X), Paul Nougé (XI), Charles Plisnier (XII), Maurice Maerterlinck (XXIII), Michel de Ghelderode (XIV), Hergé (XV) et Pierre Nothomb (XVI).

Effondrement des repères du xixe siècle

2Constituant une large part de L’Ébranlement (1914-1944), les sept chapitres transversaux s’avèrent essentiels à l’intelligibilité du tissu socio‑historique de l’époque étudiée. Ainsi que l’écrit ce critique littéraire féru d'histoire, ces chapitres sont consacrés « à la description et à l’analyse [des] effets sismiques […] de la déclaration de guerre allemande sur des figures de proue telles Verhaeren, Maeterlinck2 ou Destrée [...] » (p. 13). Ces derniers constituent des ponts heuristiques entre la fin du xixe siècle et les premières décennies du xxe siècle. L’essayiste aborde aussi les « conséquences de la fin de l’idéalisation de la culture allemande censée jusqu’alors faire contrepoint structurellement à la culture française. » (ibid.) Il interroge la « bascule latine » qui, après la disparition du mythe germano‑latin, « se métamorphose […] assez rapidement, en un sentiment de vassalité franco-française [...] confortée par les avancées flamandes aussi bien que par l’attitude d’une France victorieuse mais atteinte, plus que jamais soucieuse d’hégémonie. » (ibid.) La matière sociale, historique et littéraire de la partie transversale de l’ouvrage s’avère donc complexe et diversifiée. Les dix chapitres monographiques proposent pour leur part des analyses approfondies d’œuvres essentielles ayant peu retenu jusqu'alors l'attention des critiques.

3L'ouvrage de Marc Quaghebeur s'avère très dense comme très documenté. Examinant dans une perspective diachronique les mouvements d’idées et les postures idéologiques qui façonnent la période située entre la déclaration de guerre allemande du 2 août 1914 et la libération du territoire de la Belgique par les Alliés à l'automne 1944, l'essayiste interroge avec acuité et perspicacité le Sens des Formes qui surgissement au sein d’une Littérature plus que malmenée par l’Histoire — qui la dépasse et dont elle cherche à transcender le tragique comme « l’impensable » (p. 29)3. Le sous‑titre du livre traduit bien l’idée de la « secousse sismique » (métaphore filée tout au long de l’argumentation) provoquée par l’invasion de la Belgique par le IIe Reich. Quelque chose de l’ordre d’un effondrement moral, symbolique, voire ontologique4 se met en place. Ce pays d’entre‑deux5 (p. 30), situé entre la France au Sud et l’Allemagne à l'Est, voit ainsi sa neutralité bafouée alors même que celle‑ci lui était garantie par le IIe Reich et par les cinq grandes Puissances depuis 18396 (p. 18, p. 26). Le viol territorial et statutaire de la Belgique par les forces armées de l'Empereur Guillaume II a pour effet de démoraliser un peuple jusqu’alors confiant dans l’idée du Progrès de l’humanité (p. 30). Les Belges réagissent aux velléités de l’envahisseur en résistant avec courage et détermination, derrière leur souverain Albert 1er et son Gouvernement (p. 25). Sur le plan symbolique, souligne Marc Quaghebeur, l'occupation territoriale et les exactions des soldats du IIe Reich contre les populations civiles viennent détruire l'idéalisation de la culture germanique et la confiance que les écrivains de la grande génération léopoldienne mettaient dans les mots7 ; il en sera de même pour les écrivains des générations suivantes et bien au‑delà8. Certaines figures réagissent avec violence, les Verhaeren9, Maeterlinck10, Destrée, Gilkin ou Eekhoud (p. 29), devant le terrible affront fait « à un pays neutre et ami » (p. 22). Le réel ainsi introduit chez un peuple qui se dit et se veut pacifiste (p. 31) vient modifier passablement le rapport des écrivains à la langue et au langage littéraire11.

Idéologie lundiste, déshistoire & survalorisation de la langue

4Ainsi que l'écrit Marc Quaghebeur, « [l]es conséquences historiques, mythiques, esthétiques et structurelles de ces années [de la Grande Guerre] dans le champ littéraire francophone belge sont considérables [...] » (p. 17). Alors que les œuvres d'Émile Verhaeren (1855‑1916)12 et de Maurice Maeterlinck (1862‑1949)13 sont reconnues sur le plan international, se produit une césure importante dans le paysage littéraire francophone belge, puisque plusieurs écrivains en viennent à renier leur appartenance identitaire et leur héritage symbolique. Le lien établi entre Littérature et Histoire par la génération léopoldienne grâce au mythe du xvie siècle14 se trouve désormais coupé dans le vif du réel. Y survit le mythe du « petit Belge héroïque » (p. 29), « [s]ynthèse des héritages germano‑latins, héritier d'un siècle d’or (1450‑1560), emblématisé par la figure de Charles Quint [...] » (p. 21‑22). Mythe qui empruntera ultérieurement les chemins de la paralittérature (Hergé, 1907‑1983)15 ; Simenon, 1903‑1989). Pour leur part, les écrivains du Groupe du lundi, déniant et dénigrant leur littérature propre, éclipsant le rapport au réel, dissociant Histoire et Formes, s’identifient à l'Autre et survalorisent la France littéraire. Ainsi, vingt‑et‑un écrivains s’alignent derrière les postures doxatiques du Manifeste du lundi (1937) rédigé par Robert Poulet, mais conçu par Franz Hellens (p. 114), véhicule contagieux de la promotion d’un universel abstrait associé « à la culture française stricto sensu [...] » (p. 58), et de la survalorisation de la langue de l’Autre. Aussi ces écrivains de la « surlittérarité »16 (p. 55) se caractérisent‑ils par un ancrage immémorial et une dénégation du Soi (p. 58‑59). L'idéologie prônée par les lundistes persiste pendant un bon demi‑siècle chez les écrivains belges francophones, alors que le Manifeste n'est pas sans influer sur le développement du mouvement Wallon et sur la Question linguistique17. S'instaure conséquemment une longue période de « déshistoire »18 qui contribue à la radiation « du corpus belge francophone dans l’enseignement secondaire [...] alors que le corpus de langue néerlandaise [est] enseigné, et parfois très bien. » (p. 58) Un désir d'autonomie nationale contribue à promouvoir l’usage de la langue française chez les Francophones de Belgique, par réaction à la culture germanique « désormais vouée aux gémonies » (p. 18).

Fantastique réel & occultation des traces du passé

5La Belgique constitue « l'un des rares viviers francophones » (p. 18) du fantastique réel, esthétique qui selon l'essayiste « prolonge le symbolisme en le cryptant et l'atténuant [...] » (p. 14). Cette esthétique est investie « massivement » (ibid.) par Franz Hellens (1881‑1972)19 ; elle l'est aussi par Robert Poulet (1893‑1989) et Marcel Thiry (1897‑1977). Le Voyage rétrospectif, « texte majeur rarement commenté » (p. 14), qu'Hellens n'a pas publié mais qu'il a réécrit sans cesse « livre plus d'une clé pour appréhender le fantastique réel » (ibid.), alors que l'écriture de ses nouvelles intitulées « Six réalités de guerre, 1914‑1916 » se double d'un gommage du réel, symptomatique du traumatisme induit pas le premier conflit mondial. Ainsi que l'observe l'essayiste, ces nouvelles, d'abord intégrées dans la première édition des Réalités fantastiques (1923), sont retirées de la deuxième édition par l'auteur, huit ans plus tard (p. 63). « [D]escriptives » ou « expressionnistes » (ibid.), elles sont « ancrées dans la réalité de l'Yser [...] » (ibid.). L'essayiste suggère qu'Hellens les a fait disparaître en raison de leur « surcroît de réel » (p. 64), celui du « réel écrasant des dévastations » (ibid.). Par cette occultation des traces de la guerre dans les premières œuvres d'Hellens, une mémoire des combats disparaît, ce qui donne l'impression que l'esthétique du fantastique réel est « une création imaginaire presque née ex nihilo [...] » (p. 66). Paradoxalement, ce dernier « crypte ou occulte ce qui empâtera de plus en plus certaines de ses fictions : l'emprise du réel » (p. 66‑67). Pour l'auteur de L'Ébranlement (1914‑1944), le fantastique réel n'est pas sans représenter une « felûre » et une « métamorphos[e] » qui ont « très vraisemblablement, à voir avec la violence d'une guerre qui mit fin au mythe belge du xixe siècle, comme à l'idéalisation Fin de siècle [...] » (p. 65). Cette forme d'occultation et de déni de Soi « prend[ra] notamment les figures théoriques et/ou rhétoriques du Manifeste du lundi. » (ibid.) Chez un Robert Poulet, rédacteur de l'organe de l'autopromotion des lundistes, il est curieux de constater que le seul roman lié au conflit qu'il ait écrit, Handji (1931), « fait à peine l'objet d'une page » (p. 69) dans sa référence au réel (l'offensive russe, dans le finale). Ce mince élément du réel interpelle le critique au regard des « positions abstraites du Manifeste du lundi que rédige Poulet, puis à celles qu'il défen[d] politiquement dans Le Nouveau Journal – quotidien qui paraît sous contrôle allemand. » (p. 70) Dans les récits fantastiques de Marcel Thiry, Nouvelles du grand possible (1960) et Voie lactée (1961), « la question du temps [...] se trouve au cœur de l'opération fictionnelle : celle du passé qu'il s'agit de reprendre, de métaboliser » (p. 72). Autre déni de l'Histoire et du Soi chez cet écrivain « dont les positions lundistes [vont] de pair avec des convictions wallonnes presque rattachistes, peu amènes pour son pays » (p. 70).

Avant-gardes & confrontation au langage

6À l’opposé des signataires du Manifeste du lundi, les écrivains des avant‑gardes effectuent « des plongées radicales au sein du langage qui a failli [...] » (p. 18). Ainsi, Paul Nougé (1895‑1967)20 « invente à Bruxelles [...] » un « surréalisme singulier [...] » (p. 14) qui remet en question « l'autonomie du littéraire » (p. 45). Son esthétique n'est pas « dénuée de rapports avec les effets de la Grande Guerre » (ibid.), bien qu'elle soit à l'exact opposé de celle du Groupe du lundi et de la majorité des écrivains belges au regard de l'idéalisation de la langue. Se défiant du langage et rusant avec lui, Nougé manifeste sa « hantise » en produisant à deux reprises « des textes poétiques à partir de grammaires usuelles » (p. 46). Ce poète, que Marc Quaghebeur considère comme « [l'] un des plus grands maîtres de la langue française en Belgique [...] » (p. 47), reporte toutefois au sortir de la Première Guerre mondiale la publication d'« une œuvre poétique remarquable », qui ne paraîtra qu'à la fin des années 196021. Le Surréalisme de Bruxelles compte aussi parmi ses adeptes des écrivains comme Marcel Lecomte (1900‑1966) et Camille Goemans (1900‑1960). Leurs positions respectives ne sont pas les mêmes que celles de Nougé, bien que « leurs interpellations [soient] profondément ancrées dans le plus vivace de l'époque et ne [soient] pas étrangères aux bouleversement des années 1914-1918 » (p. 44).

7Le père du Surréalisme belge est demeuré en Belgique ; Henri Michaux (1899‑1984), lui, choisit de s'exiler à Paris dans la ferme intention de « s'inscrire au sein du système littéraire français auquel il prétend en même temps échapper. » (p. 47) Dans un poème de 1936 « jamais repris par la suite » (p. 48), Michaux fait « advenir [...] une Forme et un Langage qui paraissent répondre à ce que la guerre a miné. » (ibid.) On trouve des traces du gommage « des sources dans le réel de ses métamorphoses littéraires [...] » (p. 48, note 21) dans ses textes écrits à partir des textes de Magritte.22 (Une toile de ce peintre illustre par ailleurs la page couverture du livre).23 L'essayiste analyse en outre la « Lettre de Belgique » que Michaux fait paraître à Paris, en 1924. Étant une « [r]emarquable synthèse de la jeune littérature belge des premières années 1920 [...] » (p. 44), cette lettre parue dans Transatlantic Review, vol. II, no 6« constitue un document assez extraordinaire pour découvrir le terreau dans lequel plonge un écrivain qui se cherche encore, avant qu'il ne s'ingénie à en effacer les traces. » (p. 47) Qui je fus, Lettre de Belgique et autres textes de Michaux sont analysés dans le chapitre monographique qui lui est consacré.24

Récits de guerre & de témoignage

8La guerre des tranchées, qui dure quatre ans, a pour effet d'affaiblir « l'imaginaire épico‑héroïco‑burlesque [...] » rattaché à la figure d'Ulenspiegel (p. 77)25, mais on la retrouve encore au xxie siècle dans un récit de guerre de Colette Cambier, Un fil à retordre (2010). Le conflit de 1914 donne lieu à une autre mémoire que celle de l'épique, elle se met progressivement en place dans des récits qui témoignent de la dure réalité des tranchées et de l'expérience des combattants. Ainsi des « livres-journaux » (p. 77) de Max Deauville (1881‑1966) : Jusqu'à l'Yser (1917) et La Boue des Flandres (1922), ou encore du récit de Jules Destrée (1863-1936) : Souvenirs des temps de guerre (1980). Ce dernier « insiste [...] sur la gravité et l'"accent de décision" du discours royal [du 4 août 1914]. » (p. 79) Lors d'un entretien avec le roi Albert 1er, ce dernier avait demandé à Destrée « de fédérer, à côté de la résistance armée, les intellectuels et les écrivains pour la défense de la Belgique. » (ibid.) Dans sa Lettre au Roi (1912), Destrée « rappelle [...] l'échec de la visée allemande consistant à dresser l'une contre l'autre les parties germanophone ou latine du pays, et s'étend sur le refus commun de l'invasion et de la collaboration. » (p 80) Il définit quelque chose de subtil impliquant Flamands et Wallons qui fait de la Belgique "indiscutibilmente una nazione" » (ibid.). Cette notion de nation « suscitera [...] des résistances par la suite, à l'heure de l'exacerbation totalitaire des nationalismes identitaires européens. » (ibid.) Par ailleurs, se donnent à lire chez de « jeunes soldats écrivains » (Christophe, Paquot, Boumal, Vivier, Daye, Ryckmans) (ibid.) une « intériorisation de la gravité du désastre [... et] une méditation sur le sort à réserver à l'humain au terme d'une guerre faite par devoir [...] » (ibid.). Lucien Christophe (1891‑1975) et Robert Vivier (1894‑1989) « consacrent un opuscule en 1962 » aux « Cahiers du Front » (p. 81). Le premier témoigne des années 1917‑1920 dans Aux lueurs du brasier (1921) ; l'interpellent le quotidien des troupes tout comme les valeurs qui sortiront de l'après-guerre (p. 81). Pour sa part, Pierre Nothomb (1887‑1966)26 écrit en 1915 deux œuvres qui font dyptique et « "constitue[nt] [selon lui] le panorama complet de l'occupation allemande dans ce malheureux pays". » (p. 84‑85) Ce sont Les Barbares en Belgique et La Belgique martyre ; Nothomb ne veut « relater que les lieux, dates et faits des exactions allemandes contraires au droit international [...] » (p. 85). Il publie aussi, en 1917, La Bataille de l'Yser (16‑30 octobre 1914) et Villes meurtries de Belgique27. Environ une décennie et demie plus tard, un écrivain ayant été déporté à l'hiver 1916‑1917, Francis André (1897‑1976), donne Les Affamés (1931), livre au style dépouillé qui témoigne entre autres « de la déportation des travailleurs dans les camps sordides de l'empire [...] » (p. 87), ces « formes d'abjection qui ne sont pas sans préfigurer les conditions de vie dans les camps du IIIe Reich » (p. 88).

9La mémoire de la guerre coloniale n'est pas en reste dans cet essai de Marc Quaghebeur. Demeurée « hors champ littéraire » plus que d'autres textes, la littérature coloniale de Belgique a été reléguée aux oubliettes de l'Histoire ; elle porte pourtant les traces d'« un réel comme [d']un imaginaire quelque peu différent de ceux de l'Yser » (p. 89). Il s'agit « d'une mémoire de conquête militaire, vecteur peu présent dans l'imaginaire belge [...] » (ibid.), et qui correspond à celle des combattants de l'Afrique centrale. Pierre Ryckmans (1891‑1959) et Pierre Daye (1892‑1960) témoignent de cette guerre coloniale. Le premier, des campagnes du Cameroun, du Ruanda‑Urundi et du Tabora, à travers son journal publié à titre posthume par son biographe Jacques Vanderlinden (p. 89). Le second, qui a combattu à Tabora à partir de 1916, publie Avec les vainqueurs de Tabora (1918) et Les Conquêtes africaines des Belges (1918), livres qui se complètent et fournissent, au-delà des « souvenirs personnels », « de[s] chapitres documentés, y compris sur la campagne des années 1915-1916. » (p. 91) L'auteur « décrit le détail des opérations militaires belges menées par les officiers supérieurs Tombeur et Molitor ; [il] s'attache [...] aux perspectives d'avenir de la Belgique dans les territoires conquis. » (ibid.) Il donne ensuite un « ouvrage historique, descriptif et prospectif [...] », L'Empire colonial belge (1923) prolongé par Congo et Angola (1929) (p. 92). Dans le premier, il développe ses « convictions colonialistes » (ibid.), alors que dans le second « il pointe la menace qui continue de peser de la part des grandes Puissances (France ou Grande-Bretagne) sur les empires coloniaux des petits pays. » (ibid.)


10Bien d'autres aspects des effets dévastateurs du Premier conflit mondial sur les écrivains belges francophones sont abordés dans la partie transversale de l'essai de Marc Quaghebeur : par exemple, des analyses des discours historiens, des manuels d'enseignement de la littérature, et de la vie culturelle de la capitale, Bruxelles, etc. Quant aux dix chapitres monographiques28, la longueur impartie à cette recension ne permet pas de s'y attarder... Portant sur des œuvres majeures mais peu étudiées jusqu'à présent, ils manifestent la même rigueur et la même érudition. Aussi ne fait‑il aucun doute que cet ouvrage remarquable ne manquera pas d'intéresser les chercheurs de l'Association européenne des Études francophones, de même que tous ceux de la Francophonie de par le monde.