Acta fabula
ISSN 2115-8037

2022
Octobre 2022 (volume 23, numéro 8)
titre article
Christophe Cosker

L’océan comme lieu de mémoire

Yves Clavaron et Odile Gannier (dir.), Lieux de mémoire et océan. Géographie littéraire de la mémoire transatlantique aux XXe et XXIe siècles, Paris : Honoré Champion, 2022, 259 p.

Where are your monuments, your battles, martyrs ?
Where is your tribal memory ? Sirs,
In that gray vault. The sea. The sea
Has locked them up. The sea is History.
Derek Walcott,
The Star‑Apple Kingdom (1979).

1L’Atlantique noir. Modernité et double conscience (1993)1 de Paul Gilroy a permis de mettre en lumière un certain nombre de thèmes culturels liés à la traite négrière, au commerce triangulaire et au passage du milieu. En France, Yves Clavaron et Jean‑Marc Moura proposent une Histoire des lettres transatlantiques (2017)2 qui embrasse « les relations littéraires Afrique‑Amérique », puis Jean‑Claude Laborie, Jean‑Marc Moura et Sylvie Parizet, Vers une histoire littéraire transatlantique (2018)3. Il ne s’agit pas, dans le présent volume dirigé par Odile Gannier et Yves Clavaron d’études atlantiques mais, plus largement, d’études océaniques. Dans Lieux de mémoire et océan. Géographie littéraire de la mémoire transatlantique aux xxe et xxie siècles (2022), Odile Gannier et Yves Clavaron, professeurs des universités en littérature générale et comparée respectivement à Saint‑Étienne et à Nice, problématisent les études océaniques en incorporant, à une géographie littéraire, le concept de lieu de mémoire emprunté à Pierre Nora parfois critiqué pour sa cécité envers les lieux de la mémoire coloniale. La raison en est peut‑être qu’un lieu de la mémoire coloniale ne saurait être apaisé car il est aussi lieu d’oubli et lieu de traumatisme – le mouvement Black lives matter ainsi que le déboulonnage des statues en témoignent aujourd’hui.

2Pour réparer cette hydrophasie – oubli de la mer – et tenir compte de l’Oceanic Turn – ou tournant océanique ­–, les deux auteurs relèvent le défi suivant :

Étudier l’ancrage géographique de la mémoire de l’esclavage et de la Traite atlantique, qui se fonde le plus souvent sur des lieux en creux, longtemps relégués dans le silence, ou des vides pleins de sens, sans référence comme chez Pierre Nora à un temps en fuite condensé autour de lieux, à la nostalgie d’une époque brillante mais sur le point de disparaître. En ce sens, l’océan n’est, au départ, ni un monument, ni une archive et constitue un vide à investir pour la mémoire. (p. 23)

3Bilingue, l’ouvrage se compose de treize articles – tantôt en français et tantôt en anglais – répartis en quatre parties : « Passage du milieu et Atlantique noir », « Caraïbes » et « Mémoires croisées de l’Atlantique Sud et de l’Atlantique Nord ». Pour rendre compte du présent livre, nous explorerons moins la mémoire, de façon figée, comme un lieu que, de façon dynamique, comme un espace en proposant d’abord une typologie des lieux de la mémoire de la traite négrière, avant d’envisager l’océan comme un lieu de mémoire, ce qui nous permettra, in fine, de scruter les enjeux du tourisme qui suit la trace de la mémoire de ce moment.

Lieux de la mémoire de l’esclavage

Les îles

4Les îles figurent en bonne place parmi les lieux de la mémoire de l’esclavage. L’une des plus célèbres d’entre elles, Gorée au Sénégal, fait l’objet d’un nombre récurrent de références dans l’ouvrage en question. Dans ce dernier, l’article de Laura Carvignan‑Cassin, intitulé « Île et océan, une préfiguration des espaces de mémoire dans Images à Crusoé de Saint‑John Perse et Une tempête de Césaire », définit le lieu insulaire de la façon suivante :

L’île, image de l’entre‑deux, entre terre et mer, est le lieu où s’irruent les navigateurs, les conquérants, mais aussi un objet de découverte, au hasard des bannissements ou des naufrages des navires. Dans ce dernier cas, c’est l’océan déchaîné, la tempête qui conduit vers l’île. L’océan, avant‑goût de l’enfer, force les représentations de l’île qui sauve des eaux, l’île perdue, l’île prison ou bagne, l’île épurée que l’autochtone préfère faire sauter dans les airs plutôt que de voir anéantie par la colonisation. (p. 117)

5L’île apparaît donc comme un carrefour en terre et mer ; elle est une géographie, mais aussi une histoire en fonction des techniques de navigation et des arrivées volontaires et involontaires. Dans cette perspective, l’article de Corinne Lenlond, « Un lieu de mémoire dynamique : l’île atlantique de Marguerite Yourcenar », montre, dans le discours littéraire ici étudié, un espace insulaire mettant en scène une quête de soi dans un lieu plutôt positif tandis que l’article précédent rappelle l’histoire d’îles en colère :

L’île, place de la mémoire des luttes pour la liberté et la dignité, c’est Saint‑Domingue qui se soulève, se libère de la servitude et crée la première république nègre ; c’est Cuba qui, par une insurrection armée et communiste, combat la dictature et l’impérialisme ; c’est la Barbade et ses grandes révoltes, notamment celle de Bussa ; c’est la Jamaïque et sa guerre Baptiste ; c’est la Guadeloupe où les rebelles préfèrent se faire sauter dans les airs avec quelques‑uns de leurs bourreaux plutôt que de retrouver les fers et au moment de la Révolution, choisissent de guillotiner l’ensemble des anciens maîtres. (p. 122)

6Deux autres articles explorent ensuite des discours littéraires qui ont pour point de départ l’île de Gorée, à l’instar de Lucile Combreau lectrice de Chaque jour l’espérance et de Gorée île baobab de Tanella Boni ou encore de Véronique Corinus qui analyse Humus (2006) de Fabienne Kanor :

C’est dans un lieu de mémoire controversé, la Maison des esclaves de Gorée, que s’enracine la genèse du roman que Fabienne Kanor consacre à la traite négrière et à l’esclavage, Humus, paru en 2006 aux éditions Gallimard. Le romancière martiniquaise, alors installée à Dakar, visite l’île symbole de l’esclavage érigée au rang de « patrimoine mondial » par l’UNESCO et de « centre historique du commerce triangulaire » par l’ONU. (p. 85)

Les villes

7Les palimpsestes que sont les villes intéressent également la mémoire de l’esclavage, en particulier lorsque ce sont des villes de mer. Ainsi, dans « Visions et représentations mémorielles de Salvador de Bahia dans les romans Um defecto de cor d’Ana Maria Gonçalves et Pelourinho de Tierno Monénembo », Andreia Silva‑Mallet met‑elle l’accent sur l’ancienne capitale du Brésil, Salavador de Bahia :

L’histoire du Brésil commence à Bahia. Salvador de Bahia, « mère de toutes les villes du Brésil » selon l’écrivain brésilien Gilberto Freyre, était l’une des villes les plus importantes du Brésil colonial et impérial. Première capitale du Brésil entre 1549 et 1763, sa société coloniale était fortement structurée autour de l’esclavage. (p. 192)

8Rio de Janeiro prend ensuite le relais. C’est l’une des deux villes, avec Charleston, analysée dans l’article d’Aurélia Mouzet, intitulé « Villes et mémoire transatlantiques : mémoire(s) des ports et corps mémoire(s) dans Some Sing, Some Cry et O Crime do Cais do Valongo ». Parmi les villes françaises liées à la mémoire de l’esclavage, David Murphy ne choisit pas la capitale mais deux villes de taille différente dans « From the Atlantic to the Mediterranean Fréjus and Marseilles as alternative capitals of Black France ? ». Dans la géographie littéraire de la France noire ici proposée, l’auteur s’intéresse à Marseille et Fréjus respectivement décors de Banjo : A Story Without a Plot (1929) de Claude MacKay et de Des Inconnus chez moi (1920) de Lucie Cousturier : 

If Marseilles, as a major Mediterranée port, is already well known as an ‘immigrant’ city, long host to populations from North and Sub‑Saharan Africa (and further afield), the role of Fréjus in the history of Black France is somewhat obscured. This small seaside town might, however, lay claim to having served as the true capital of Black France in the first half of the twentieth century, for it was there, during the First World War, that the French Army created a major military base for its black African troops, the tirailleurs sénégalais (a base remained in service until the 1960s). (p. 71)

9Beaucoup d’autres lieux sont évoqués au fil des pages du recueil d’articles, comme le port de Pointe‑de‑Nègres à la Martinique dans un article de Marie Bouchereau, « ‘L’Art de tatouer l’eau des pluies’ : une traversée des lieux de mémoire transatlantiques dans l’œuvre de Patrick Chamoiseau ».

L’océan : espace d’une mémoire impossible & impossible espace de mémoire

L’espace d’une mémoire problématique

10 Les lieux de mémoire de Pierre Nora sont autant abstraits que concrets mais ils sont majoritairement terrestres, ce qui explique la difficulté à penser la mer comme un lieu de mémoire, elle que les géographes considèrent davantage comme un espace, c’est‑à‑dire ce qui se trouve en deux lieux, tantôt les séparant, tantôt les unissant. Yves Clavaron relève pourtant le défi dans son article « L’Atlantique, un océan de mémoire : les archives du passage du milieu », article dans lequel il pose le problème de la façon suivante, en déterritorialisant un concept :

Dans notre perspective, le concept proposé par Pierre Nora connaît un double déplacement : d’un espace continental et terrestre à un univers océanique, d’une part, de l’espace national français à un contexte extra‑européen et postcolonial incluant les outre‑mer, où il s’agit moins de conjurer le risque de la disparition d’une mémoire nationale (française en l’occurrence) que de ramener à la surface une mémoire longtemps empêchée et entravée, d’autre part. (p. 38)

11Aux lieux de mémoire terrestres succèdent et s’ajoutent donc des lieux de mémoire océanique et aux lieux de mémoire français des lieux de mémoire transnationaux et postcoloniaux. Mais, dans « Géographie littéraire de la mémoire atlantique : entre effacement et résurgence mémorielle des disparus dans le vortex océanique », Céline Richard se demande : « Dans le cas des « disparus » dans l’océan Atlantique, la notion de lieu de mémoire est très paradoxale. L’océan Atlantique n’est‑il pas plutôt un lieu d’effacement ou de déperdition mémorielle ? Est‑il possible de parler de lieu de mémoire de la « disparition » ? » (p. 210)

L’ impossible espace d’une mémoire effacée (The Sea is Slavery)

12L’océan en particulier, et toute mer en général, apparaissent comme des éléments liquides, fluides, sur lesquels rien ne tient et que l’on ne peut retenir. Par conséquent, ils s’apparentent davantage à l’oubli qu’à la mémoire. Pourtant, dans le contexte de la traite négrière en tant que négoce maritime, l’océan Atlantique, qui prend les apparences d’un cimetière marin est à la fois le lieu de mémoire obligatoire et impossible. C’est la raison pour laquelle nous avons placé, en épigraphe de ce compte rendu, un extrait d’un poème de Derek Walcott dont Yves Clavaron infléchit la formulation et le sens :

Fred d’Aguiar, écrivain britannique d’origine guyanaise, affirme dans son roman Feeding the Ghosts : « The Sea is Slavery » en référence au trauma de la traversée du milieu et en écho à une formule célèbre de Derek Walcott que nous verrons plus tard « The Sea is History ». L’océan apparaît comme une métonymie de l’histoire pour la diaspora africaine : l’espace liquide et infini de l’océan est historicisé et transformé en espace‑temps dans lequel se construit la modernité. L’océan Atlantique constitue le lieu de formation l’impérialisme maritime, un espace de commandement pour les nations européennes, une « hydrachie » pour reprendre le terme de Peter Linebaugh et Marcus Rediker. Les puissances européennes n’ont de cesse de faire de l’océan un territoire spatialisé avant de convenir d’une liberté de circulation, ce qui, ironiquement facilitera le commerce négrier. (p. 38‑39)

Écrire l’océan : invention de lieux de mémoire originaux

13Par conséquent, face au défaut de mémoire de l’esclavage et à l’espace dans lequel il a lieu, l’imagination humaine doit trouver des moyens originaux d’inventer des lieux de mémoire qui écrivent l’océan. Dans cette perspective, l’œuvre littéraire apparaît comme un remarquable tombeau qui superpose l’encre de la mémoire à la mer de l’oubli :

Dans Humus, la Seine fonctionne comme une figuration euphémisée des ports négriers français. Aux abords de ses eaux répugnantes, tout projet d’écriture semble devoir sombrer. À son retour d’Afrique, l’héritière est en proie au désarroi, l’écriture en panne, impuissante à rendre compte de l’histoire tragique de quatorze inconnues. (p. 89)

14Pour l’écriture, la mer apparaît comme un nouveau défi, non plus seulement un thème possible de l’œuvre littéraire, mais un rhème, un paradigme à prendre en compte. C’est ce que fait Martha Asuncion Alonso dans « ‘Les Esprits n’enjambent pas l’eau’ : sur l’ambivalence de l’océan et des lieux de mémoire dans la poétique condéenne ». Mais au‑delà de l’auteur analysé, ce sont surtout les législations relatives à la mémoire qui retiennent notre attention. En 2001, la loi Taubira fait de l’esclavage un crime contre l’humanité. À ce texte juridique s’ajoutent bientôt des dates symboliques qui résonnent comme autant de lieux de mémoire dans le calendrier :

Les dispositions de la loi mémorielle en question prônent la reconnaissance non seulement des faits historiques, mais aussi des espaces où ceux‑ci se sont déroulés et de leur inclusion dans les programmes scolaires. C’est dans cet esprit que le gouvernement de Jacques Chirac, en 2005, a décidé consacrer la journée du 10 mai à la commémoration de la Traite, de l’esclavage et surtout de leur abolition. Dans les îles de la Guadeloupe et de Saint‑Martin, en outre, on fête l’abolition tous les 27 mai (22 mai en Martinique, 10 juin en Guyane, 9 octobre à la Saint‑Barthélémy et 27 avril en Mayotte). (p. 135)

15C’est dans cette perspective qu’Odile Gannier relit Small Island d’Andrea Levy, La Viajera de Karla Suarez et En attendant la montée des eaux de Maryse Condé, mettant l’accent sur les convergences entre les histoires racontées et la trajectoire des auteurs.

À propos d’un certain type de tourisme : sur les traces de la mémoire de l’esclavage

Quel tour pour la mémoire de l’esclavage ?

16La mémoire de l’esclavage fait l’objet d’un tourisme, en particulier pour les Afro‑Américains. On rappellera que l’île de Gorée a fait l’objet d’une polémique car le lieu baptisé maison des esclaves s’apparente à une fraude étant donné que la dernière esclavagerie est en fait la demeure d’Anna Colas Pépin, une commerçante métisse. Dès lors, la « porte du voyage sans retour » garde une dimension symbolique, mais perd son authenticité.

17Dans son article « L’Atlantique, un océan de mémoire : les archives du passage du milieu », Yves Clavaron conclut sur les dérives de la mémoire de l’esclavage :

La mémoire atlantique se situe dans le registre du pathologique de la mémoire blessée oscillant entre le trop plein des manifestations organisées dans les trente dernières années et le trop peu – voire le quasi oubli – des périodes antérieures. L’engouement pour la mémoire de l’esclavage et la transformation des lieux patrimoniaux en « packages » touristiques de la souffrance et de la mort alimentent ce que d’aucuns appellent tourisme noir ou sombre, tourisme macabre, ou « thanatourisme ». Mais le voyeurisme et la mise en marché de la mort peuvent constituer des outils de résilience émotionnelle. (p. 48‑49)

18Le tourisme culturel embrasse ici une nouvelle forme de culture dont l’auteur rappelle les différents noms critiques, en particulier le concept de Charles Forsdick de thanatotourisme. Néanmoins, les critiques de cette forme de voyage ne sont pas exclusives étant donné que le voyeurisme et capitalisme ne s’opposent pas à la résilience d’une mémoire traumatique.

Critique des Black History Tours

19Dans « “Les Esprits n’enjambent pas l’eau” : sur l’ambivalence de l’océan et des lieux de mémoire dans la poétique condéenne », Martha Asuncion Alonso s’intéresse à l’une des étapes possibles des Black History Tours en Afrique du sud :

Robben Island (gérée par le Département pour les Arts et pour la Culture du Gouvernement de l’Afrique du Sud) constitue l’une des attractions les plus importantes de Cape Town, voire du pays : lieux de pérégrination obligée pour les adeptes de cette modalité de tourisme que certains auteurs qualifient comme « sombre »/ « obscur », « morbide » ou encore « douloureux » (en anglais « grief tourism »). (p. 139)

20Mais l’auteur s’intéresse moins au lieu et à sa symbolique qu’à son profit pour les touristes. En effet, cette forme de pèlerinage semble avoir, pour l’auteur quelque chose de pathologique. Ses nuances psychologiques sont le « sombre », l’« obscur », le « morbide » ou encore le « douloureux » selon les quatre adjectifs présents dans la citation. En d’autres termes, ce tourisme a bien quelque chose de circulaire qui renvoie à un cercle, non pas vertueux, mais vicieux, remplaçant la progression par la stagnation d’un ressassement qui peut impliquer ressentiment et délectation morose.

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21En conclusion, nous avons d’abord classé les lieux de la mémoire de l’esclavage que sont les îles et les ports, lieux d’une mémoire postcoloniale absente du discours historique de Pierre Nora. Nous avons ensuite problématisé non pas le lieu, mais l’espace de mémoire de la traite négrière que constitue l’océan Atlantique mais, dans la perspective des études océaniques, il est également apparu que d’autres océans, des mers et des fleuves sont également liés à cette mémoire. Placé sous le signe du mouvement, ce compte rendu s’est enfin intéressé au déplacement des hommes sur les traces de cette mémoire, conformément à la forme contemporaine du tourisme. Le premier but de l’ouvrage était de penser le lien entre géographie littéraire et mémoire de l’esclavage. Ce faisant, l’interface choisie était celle du concept de lieu de mémoire dans le cadre des récentes études océaniques. Ouvrant cette espace de réflexion à partir de la mémoire postcoloniale, de l’esclavage et du passage du milieu, le présent ouvrage cherche aussi à inaugurer une nouvelle manière de penser la nuance, celle qui consiste à penser non avec le ferme, mais avec le labile représenté par l’élément liquide :

La conception que l’Homme a de l’Océan a radicalement changé depuis une quarantaine d’années, et on pourrait qualifier ce changement de conception de véritable « révolution ». Sur le plan géophysique, l’océan, considéré jusqu’au troisième tiers du xxe siècle comme une entité très ancienne et Permanente, s’est révélée être la structure la plus jeune et la plus fugitive du monde. Sur le plan des liquides, où a été dévoilée la circulation des eaux profondes [entre 1 500 et 4 500 mètres] et des eaux de fond [tapissant le fond des océans, eau la plus dense], alors que l’on croyait les masses liquides immobiles en profondeur : sur le plan du vivant, où de nouvelles et incroyables sources de vie détachées de la photosynthèse apparurent à nos yeux incrédules4.

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