Fabula-LhT
ISSN 2100-0689

La mort comme hantise
Fabula-LhT n° 22
La Mort de l'auteur
Isabelle Malmon

Le tūpapa’u de Paul Gauguin : portrait de l’artiste en revenant

Paul Gauguin's tūpapa'u: portrait of the artist as a ghost

1En préface de son Essai sur l’Exotisme, Victor Segalen écrit ces mots concernant Gauguin :

Dès son arrivée dans ces îles, soit douze ans avant son cadavre, Gauguin songeait déjà à la mort, non point imagée mais à la sienne. Son existence dans ces douze dernières années est donc un poignant spectacle dont la terminaison n’est pas moins belle pour être fatale : la mort attendue, parfois désirée, parfois invitée de très près, conviée au festin du suicide et qui se dérobe… puis est là. Ce fatum du drame agonique donne à tout le drame ses puissantes couleurs et sa devise1.

2Faire de la mort de Gauguin le fil conducteur de ses escapades en Océanie, voilà qui est pour le moins paradoxal en regard des stéréotypes colportés habituellement sur sa vie et son art. Les scènes bucoliques et pastorales de ses tableaux, peuplés de vahinés alanguies, ne sont‑elles pas à mille lieues de toute considération morbide ? Quant à ce que nous croyons connaître de son existence de bourlingueur, voire d’insouciant touriste sexuel à l’affût de très jeunes beautés exotiques, cela n’atteste‑t‑il pas que Gauguin ne se préoccupait pas vraiment de sa fin ultime ? D’ailleurs, avant son premier départ, il évoquait les vertus revigorantes du voyage à Tahiti ; et son carnet de voyage Noa Noa, rédigé au moment de son bref retour en France, entend témoigner du rajeunissement physique et artistique expérimenté au contact de « la nouvelle Cythère » et de ses charmantes autochtones.

3Conforme à la vision occidentale d’une Polynésie édénique forgée par les récits de Bougainville, en accord aussi avec le mythe de l’artiste jouisseur que Gauguin propagea sur lui‑même, cette conception érotico‑exotique de son art peut cependant être très rapidement reconsidérée par un examen moins superficiel de ses créations. Ainsi est‑il possible de repérer un motif macabre qui revient de manière récurrente dans sa production polynésienne : un petit personnage encapuchonné et vêtu de couleur sombre. Identifié par l’artiste comme un tūpapa’u lorsqu’il est perçu de profil et comme un varua'ino dans sa version faciale, il s’agit d’une apparition d’outre‑tombe issue du substrat légendaire maori. Revenant tourmenter les vivants à la faveur de l’obscurité, ces mauvais esprits sont particulièrement redoutés des insulaires. Avec quelques variations aspectuelles, ces créatures ne cessent d’alimenter l’œuvre de Gauguin jusqu’au terme de sa vie en 1903, instillant de manière répétitive des connotations mortifères et ténébreuses.

4Que penser de ce mort‑vivant déplacé et intrusif dans l’iconographie du paradis perdu ? À la manière d’un rêve, dont Freud nous a appris qu’il est la figuration travestie d’un impossible à dire, d’un inacceptable pour la conscience, notre article se propose d’envisager cette revenance dans la perspective d’une psyché qui subit les effets d’une « hantise », d’une aliénation. L’entité surnaturelle n’est pas hors de soi, relative à un folklore inconnu et lointain, mais bien en soi, marquant le surgissement de forces obscures et de terreurs archaïques dont la mort constitue le pivot. D’ailleurs sa capuche, bien saugrenue dans le contexte polynésien, n’est‑elle pas la coiffe portée depuis l’Antiquité par tous les génies, démons et esprits funéraires2 ? Plus précisément, nous émettons l’hypothèse que, sous ce noir capuchon, le petit homoncule pourrait exposer de façon lancinante et incoercible le visage de la mort réelle de l’artiste : il donne un nom et des contours aux frayeurs éprouvées devant le terme fatal que le peintre‑voyageur, gravement malade, accablé par la mévente de ses tableaux, laminé par les tourments affectifs et financiers, s’évertue d’oublier sous les tropiques mais qui fatalement le rattrapent3. Une telle interprétation est à notre sens très productive dans ce cas précis, dans la mesure où la prise en compte de l’état physique et moral de Gauguin, qui l’amène à anticiper son décès, permet de voir un détail de son œuvre généralement inaperçu.

5Nous pouvons aller encore plus loin. Le défunt encapuchonné, parce qu’il revient à la vie, crédite une existence post mortem à laquelle l’artiste, en proie à l’indifférence de la critique et de ses proches, pourrait conférer des vertus compensatoires. L’apparition d’outre‑tombe permettrait alors d’exhiber une instance créatrice imaginaire : « l’artiste revenant » qui, au‑delà de la dissolution corporelle de l’homme en chair et en os, a pour ambition d’imprimer pour l’éternité l’impact posthume de son art.

Le varua’ino ou « la mort dans les yeux »

6Pour illustrer ces réflexions, débutons par l’examen d’une gravure très sombre réalisée en 1893 et intitulée Te po (La Grande Nuit)4.

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Gauguin, Te po (La Grande nuit), gravure sur bois, 1893.

7Derrière un corps recroquevillé dans son paréo, se tiennent trois entités ténébreuses en capuche, décelables dans l’obscurité de l’arrière‑plan. Celle qui figure le plus à droite de la composition reprend la physionomie du varua'ino de la toile Parau na te varua ino, exécuté un an auparavant5. Perçu en position frontale, ce revenant se caractérise par deux yeux phosphorescents et exorbités, par lesquels il fixe sans ciller le spectateur, comme s’il voulait l'hypnotiser.

8Nous voyons dans cette face figée et hallucinée un souvenir, conscient ou non, de l’imagerie traditionnelle de la tête de Méduse. On sait que la gorgone est un monstre chtonien, fermement établi dans les Enfers ; LOdyssée nous apprend qu’elle veille au seuil de l’Hadès, en interdisant l'entrée à tout homme vivant. Or, écrit Jean‑Pierre Vernant, la figure de Méduse objective « ce que la mort comporte d'au‑delà par rapport à ce qui peut être fait ou dit à son sujet, ce reste devant lequel on ne peut que demeurer muet ou paralysé : fasciné, changé en pierre » ; elle « incarne l’attrait mortifère du vide par lequel nous sommes guettés », ce « vide qui borde l’existence » et symbolise « une mort accompagnée de panique, de sidération, de cette stupeur que paraît mimer ou induire la bouche grande ouverte du monstre6 ». Ces réflexions pourraient s’appliquer au varua'ino gauguinien : surgi de l’au‑delà, il semble lui aussi le signe de cet effroi indicible qui saisit face à l’issue fatale. Iconiser cette créature consisterait alors à représenter l’irreprésentable, aux confins des possibilités du langage iconographique.

9Le portrait que l’ethnologie moderne dresse du varua'ino confirme ces premières impressions : l’entité serait en effet bien plus effroyable que le tūpapa’uen ce que sa nocivité est non seulement absolue mais durable. Alain Babadzan écrit :

Les varua'ino frappent sans discernement, et sans qu'il soit possible, pense‑t‑on, de prévoir leur irruption ni de bloquer leur négativité : contrairement aux tupapa'u qui sont sensibles à l'action humaine, il est impossible pour les humains de se défendre des agressions venant des varua'ino...7

10En outre, précise l’ethnologue, ces mauvais esprits « se manifestent pour tuer, ou pour annoncer une mort prochaine », à l’instar des revenants dans les légendes médiévales en Occident.

11Confronté à cette horreur irréductible, Gauguin éprouve la tentation de s’en détourner par la peinture des jouissances offertes par l’île de Cythère. Et ce sont toutes ces toiles idylliques que la postérité a retenues de lui. Cependant ce personnage thanatique nous rappelle la persistance de cette mort qui le harponne « droit dans les yeux ». Ainsi, cette altérité radicale du monde des ténèbres incarnée par le varua'ino autorise aussi, comme par réflexion, une transformation de l’observateur en mort, opération que J.‑P. Vernant a admirablement expliquée concernant Gorgô :

La face de Gorgô est un masque : mais au lieu qu’on le porte sur soi pour mimer le dieu, cette figure produit l’effet de masque simplement en vous regardant dans les yeux. Commtūpapa’u à cheval de Paul Gauguin », dans Bulletin de la Société des Océanistes, n° 347, juin‑juillet 2019.

Meizoz Jérôme, Postures littéraires. Mises en scène modernes de l’auteur, Genève, Slatkine, 2007.

Milner Max, Freud et l’Interprétation de la littérature, Paris, CDU Sedès, 1980.

Segalen Victor, « Hommage à Gauguin », Essai sur l’exotisme, une esthétique du Divers (1955), Paris, Le Livre de Poche, 1999.

Vernant Jean‑Pierre, La Mort dans les yeux. Figure de l’Autre en Grèce ancienne (1985), Paris, Fayard, 2011.

— et Kahn Pierre, « La mort dans les yeux. [Questions à Jean‑Pierre Vernant] », dans Métis. Anthropologie des mondes grecs anciens, vol. 6, n° 1‑2, 1991.

notes

1  Victor Segalen, « Hommage à Gauguin », Essai sur l’exotisme, une esthétique du Divers (1955), Paris, Le Livre de Poche, 1999, p. 135.

2  Voir Waldemar Deonna, De Telesphore au « moine bourru ». Dieux, génies et démons encapuchonnés, Bruxelles, Latomus, 1955.

3  Carl‑Gustav Jung attribue la croyance aux esprits à la constance en nous de peurs millénaires devant l'issue inéluctable de notre existence. Ainsi, ce qui revient avec les revenants, ce sont des frayeurs universelles et archaïques. Comme l’a établi le médiéviste Claude Lecouteux, les coutumes ancestrales de nos campagnes indiquent effectivement que la crainte du retour des défunts signifie une angoisse devant sa propre mort : voir un revenant, disent les contes populaires, signale un événement funeste, le plus souvent l’imminence d’un trépas. Voir Carl‑Gustav Jung, « Fondements psychologiques de la croyance aux esprits », L’Énergétique psychique (1956), Genève, Georg, 1993 ; Claude Lecouteux, Fantômes et Revenants au Moyen Âge, Paris,Imago, 2009.

4  Paul Gauguin, Te po (La Grande nuit), gravure sur bois, 1893, Musée Pouchkine, Moscou. Pour une interprétation plus détaillée de cette gravure, voir Isabelle Malmon, « PGo ou les initiales du jouir », dans Le Pardaillan,n°4, Signatures, 2018, p. 131‑141.

5  Gauguin, Parau na te varua ino (Paroles du diable), huile sur grosse toile, 1892, National Gallery of Art, Washington.

6  Jean‑Pierre Vernant et Pierre Kahn, « La mort dans les yeux. [Questions à Jean‑Pierre Vernant] », dans Métis. Anthropologie des mondes grecs anciens, vol. 6, n° 1‑2, 1991, p. 290.

7  Alain Babadzan, Naissance d'une tradition. Changement culturel et syncrétisme religieux aux Iles Australes (Polynésie française), Paris, ORSTOM, 1982, p. 50.

8  J.‑P. Vernant, La Mort dans les yeux. Figure de l’Autre en Grèce ancienne, Paris, Fayard, 2011, p. 8.

9  Id. et P. Kahn, « La mort dans les yeux [Questions à Jean-Pierre Vernant] », art. cit., p. 297.

10  Gauguin, Lettre de mai 1896, Paul Gauguin. Lettres à sa femme et à ses amis (1946), Paris, éd. Maurice Malingue, Grasset, 1992, p. 273.

11  Id., Lettres de Paul Gauguin à Georges‑Daniel de Monfreid, Paris, Georges Crès et Cie, 1918, p. 186. Dès 1887, alors qu’il se trouve en Martinique, Gauguin raconte à sa femme qu’il a contracté des fièvres et lui avoue : « Ah ! Ma pauvre Mette, que je regrette donc de ne pas être mort. Tout serait fini ! » (id., lettre d’août 1887, Paul Gauguin. Lettres à sa femme et à ses amis, op. cit., p. 127).

12  Il raconte cette tentative de suicide à Monfreid dans une lettre de février 1898 : id., Lettres de Paul Gauguin à Georges‑Daniel de Monfreid, op. cit., p. 199.

13  Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de l’imaginaire, Paris, Dunod, 1984, p. 135. Ce type de réaction a été décrit par Max Milner en ces termes : « C’est là, nous dit Freud, l’effet de ce qu’on appelle en psychanalyse, une formation réactionnelle, c’est-à-dire le remplacement d’une chose par son contraire engendré par le désir. Nous désirons fortement quelque chose, nous nous heurtons à une réalité qui nous refuse cette chose, et nous imaginons alors une histoire dans laquelle notre désir se trouve réalisé par le contraire de cette chose, et dans laquelle par conséquent la résistance de la réalité au désir se trouve déniée. L’homme sait qu’il est voué à la mort, mais en réaction contre ce savoir, il fait de la femme qui représente la mort la plus belle et la plus désirable. Ce qui est pour nous la réalité la plus hostile devient par une formation réactionnelle une réalité belle et attrayante » (Max Milner, Freud et l’Interprétation de la littérature, Paris, CDU Sedès, 1980, p. 238).

14  M. Milner, Freud et l’Interprétation de la littérature, op. cit., p. 313.

15  Voir C. Lecouteux, Les Nains et les Elfes au Moyen Âge, Paris, Imago, 1997.

16  Gauguin, Avant et Après (1923), Tahiti, Avant et Après, 2003, p. 57.

17  Id., Lettre à Sérusier, 25 mars 1892, Papeete, dans Daniel Guérin (éd.), Oviri. Écrits d'un sauvage, Paris, Gallimard, 1997, p. 80.

18  Voir Nathalie Heinich, Être artiste. Les transformations du statut des peintres et des sculpteurs, Paris, Klincksieck, 1996, p. 38.

19  Voir José‑Luiz Diaz, L’Écrivain imaginaire. Scénographies auctoriales à l’époque romantique, Paris, Honoré Champion, 2007.

20  Voir Jérôme Meizoz, Postures littéraires. Mises en scène modernes de l’auteur, Genève, Slatkine, 2007.

21  Lettre de G.‑D. de Monfreid, citée dans Alain Buisine, Passion de Gauguin, Villeneuve d’Ascq, PU du Septentrion, 2012, p. 161‑162.

22  Ibid, p. 162.

23  Gauguin, Avant et Après, op. cit., p. 29.

24  Id., lettre à Mette de juillet 1891, Paul Gauguin. Lettres à sa femme et à ses amis (1946), op. cit., p. 250.

25  Ibid., p. 180.

26  Gauguin, Cavaliers sur la plage I, huile sur toile, 1902, musée Folkwang, Essen ; Cavaliers sur la plage II, huile sur toile, 1902, collection privée.

27  G. Durand, Les Structures anthropologiques de l’imaginaire, op. cit., p. 135.

28  Nous avons analysé les tūpapa’u à cheval dans l’œuvre de Gauguin dans l’article suivant : « D’Hellequin à Arlequin. Variations autour du tūpapa’u à cheval de Paul Gauguin », dans Bulletin de la Société des Océanistes, n° 347, juin‑juillet 2019.

29  Michel Foucault, « Le corps utopique », conférence radiophonique sur France Culture de 1966.

30  Gauguin, Avant et Après, op. cit., p. 100.

31  C. Lecouteux, Fantômes et Revenants au Moyen Âge, op. cit., p. 162.

32  Régis Boyer, « Postface », dans ibid., p. 238.

33  Voir ibid., troisième partie, chapitre I, « Les revenants, la mort, l’au-delà », p. 153‑170.

34 R. Boyer, « Postface », art. cit., p. 235.

35  Idée évoquée par Gauguin dans son manuscrit L’Église catholique et les temps modernes (1897), où l’artiste rappelle que Pythagore y croyait déjà. Il faut ajouter qu’à la fin du xixe siècle, la possibilité de survivre après le décès n’est pas simplement l’objet de croyances religieuses, mais aussi le thème de très nombreuses discussions scientifiques ou parascientifiques qui se font fort de communiquer avec les âmes des disparus ou de se livrer à des expériences sur les têtes des suppliciés à l’échafaud. La science avoue même son impossibilité à prouver que la mort est une nécessité absolument rationnelle et inéluctable, ce qui relance les débats autour des revenants et autres fantômes.

36  Gauguin, Avant et Après, op. cit., p. 101.

résumés

Le motif du revenant encapuchonné, nommé selon les cas tūpapa’u ou varua'ino, nourrit une grande partie de l’œuvre polynésienne de Paul Gauguin. Personnage macabre issu du folklore maori, il enserre l’œuvre de manière répétitive dans un processus morbide. Cette créature nous semble la forme choisie par l’imaginaire gauguinien pour extérioriser une terreur innommable et irreprésentable : celle de la mort, que l’artiste, usé par la maladie et d’innombrables tourments, sent approcher prématurément. Mais ce personnage est aussi une image fantasmatique par laquelle Gauguin met en scène sa revenance : mort pour l’art européen, il revient à la vie sur la terre tropicale revigorante, passant des ténèbres de l’oubli à la lumière de la gloire posthume.

The character of the ghost wearing a hood, named “tūpapa’u” or “varua'ino” according to the different art pieces, feeds much of Paul Gauguin's Polynesian work. This macabre figure, that takes its origin from the Maori folklore, fully surrounds his art in a repeated and morbid process. This creature seems to be the form chosen by his imaginary in order to exteriorize an unspeakable and unrepresentable terror: the one he feels towards death. This terror is reinforced by Gaugin’s feeling of a prematurely approaching death, due to illness and countless torments. But this character is also a phantasmatic image by which the artist sets up his future “coming back”: considered as dead as far as European art is concerned, the artist returns to life via the invigorating tropical land, passing from the darkness of oblivion to the light of posthumous glory.

mots clés

Gauguin (Paul), Image de l’artiste fin-de-siècle, Mort de l’auteur, Surnaturel polynésien

auteur

Isabelle Malmon

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EA DIRE – Université de la Réunion

Courriel : Isabelle.Malmon@ac-aix-marseille.fr

pour citer cet article

Isabelle Malmon, « Le tūpapa’u de Paul Gauguin : portrait de l’artiste en revenant », dans Fabula-LhT, n° 22, « La Mort de l'auteur », dir. Jean-Louis Jeannelle et Romain Bionda, June 2019,URL : http://www.fabula.org/lht/22/malmon.html/docannexe/image/2264/docannexe/image/2280/docannexe/image/2280/images/docannexe/image/2264/images/docannexe/image/2280/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/docannexe/image/2280/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/docannexe/image/2280/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/docannexe/image/2280/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/docannexe/image/2264/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/docannexe/image/2264/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/images/docannexe/image/2280/images/images/docannexe/image/2280/images/images/images/images/images/logo-lht.jpg, page consultée le 24 June 2025. DOI : https://doi.org/10.58282/lht.2280