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Appels à contributions
Mythologie de la chauve-souris dans la littérature et dans l'art

Mythologie de la chauve-souris dans la littérature et dans l'art

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Odile Gannier)

Appel à contribution : Loxias 16, 15 mars 2007,
sous la direction de Sylvie Ballestra-Puech et Odile Gannier
Mythologie de la chauve-souris dans la littérature et dans l'art

Animal de l'ombre, la chauve-souris connaît un destin littéraire et artistique à son image : symbole de la cécité métaphysique de l'homme pour Aristote et Averroès à sa suite, elle est pourtant liée à la création artistique par la version ovidienne du mythe des Minyades, fileuses et conteuses impénitentes métamorphosées par Dionysos. Cette dimension resurgit sous la plume de Mallarmé, comparant le génie à une « chauve-souris éblouissante » dans son médaillon de Théodore de Banville, tandis que Robert de Montesquiou-Fézensac intitule Les Chauves-Souris le recueil de poèmes qu'il publie en 1892.
La chauve-souris fait surtout partie de ces animaux insolites qui relèvent de ce que Roger Caillois appelle le « fantastique naturel ». Elle apparaît à ce titre dans l'art de toutes les régions du monde, de la divinité chauve-souris sculptée par les Zapothèques et retrouvée dans les tombes du Mexique, à la représentation de la roussette sur les boucliers océaniens, en passant par les démons extrême-orientaux auxquels les diables occidentaux doivent, selon Jurgis Baltrusaitis, leurs ailes de chauves-souris à partir du XIIIe siècle. La découverte des chauves-souris hématophages d'Amérique du Sud qui reçoivent leur nom de « vampires » au XVIIIe siècle, a naturellement favorisé la présence du motif dans la nouvelle fantastique au XIXe et au XXe siècle. Mais on rencontre aussi la chauve-souris dans le registre de la dérision, avec l'utilisation satirique de l'animal en tant que symbole de l'obscurantisme, dans la tradition anti-cléricale du XVIIIe au XIXe siècles, ou le sobriquet qui donne son titre à l'opérette célèbre de Johann Strauss. La paralittérature, la bande dessinée et le cinéma ne sont pas en reste comme l'atteste le durable succès de Batman, dans la bande dessinée comme au cinéma, depuis sa création en 1939.
C'est peut-être surtout sur la notion d'hybridité qu'invitent à s'interroger les multiples avatars littéraires et plastiques de la chauve-souris. On s'attachera donc plus particulièrement aux enjeux poétiques d'un motif dont les modulations ont souvent valeur de manifeste esthétique.

Publications du CTEL (Centre Transdisciplinaire d'Epistémologie de la Littérature), Université de Nice, http://revel.unice.fr/loxias

Les propositions de contributions, d'une demi-page, accompagnées d'un rapide CV, sont attendues pour le 25 octobre 2006, au plus tard. Les contributions retenues seront envoyées pour acceptation définitive à la date du lundi 8 janvier 2007 au plus tard, dans le strict respect des indications aux auteurs, telles qu'elles figurent sur la page d'accueil de Loxias (faute de quoi le texte risquerait de ne pouvoir être mis en ligne). Nous attirons l'attention des auteurs sur les délais très courts de la publication électronique et comptons sur leur diligence à partir du moment où leur contribution aura été acceptée.
Il est rappelé que les doctorants devront, si leur contribution est retenue, fournir en même temps que leur texte l'accord écrit de leur directeur de thèse.
Envoyer les résumés à gannier@unice.fr ou ctel@unice.fr