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Nouvelle parution
Jacques Baron. L'enfant perdu du surréalisme

Jacques Baron. L'enfant perdu du surréalisme

Publié le par Sarah Lacoste

Compte rendu publié dans Acta fabula : "Jacques Baron surréaliste, malgré tout" par Tania Collani.

Jacques Baron. L'enfant perdu du surréalisme.

Nantes : Dilecta, Nouvelle revue nantaise, n05, 2009.

EAN : 2916275584

23 euros

Présentation de l'éditeur :

Figure oubliée, Jacques Baron (1905-1986) fut le dernier des Surréalistes de Nantes. La Nouvelle Revue Nantaise (*) ressuscite cet écrivain à travers un ouvrage intitulé « L'enfant perdu du surréalisme ».

On connait André Breton, le pape, Philippe Soupault, son compère, Benjamin Péret, l'enragé, Aragon forcément ou le soldat Jacques Vaché, icône du surréalisme. Mais qui se souvient de Jacques Baron, dont l'oeuvre (vers, contes, articles, correspondances), pourtant bien conservée, est passée sous le pilon du temps ? La Nouvelle Revue nantaise s'emploie aujourd'hui à retracer la route de cet « enfant perdu du surréalisme ».

Le dernier des surréalistes

Même à sa mort, le 30 mars 1986 à Paris, sa disparition passe inaperçue. A Nantes, le journaliste Daniel Garnier lui consacre néanmoins une pleine page dans l'hebdo La Tribune et souligne qu'il « était le dernier Nantais a avoir vécu les grandes heures du surréalisme ». Dans La Nouvelle Revue nantaise, Jean-Louis Liters part sur la piste de Baron à Nantes. C'est au 28 rue du Port-Guichard, qui donne sur les bords de l'Erdre que le jeune homme passera son enfance. Quand son chemin croise celui d'André Breton, en 1921, celui-ci ne manque pas de lui glisser : « Si vous allez à Nantes, ne manquez pas d'aller voir Péret. Vous le trouverez au journal l'Ouest-Eclair vers cinq heures du soir ». Jacques Baron entre ainsi par la grande porte du Surréalisme en compagnie de son « pape », André Breton. « Il faillit être marin », ajoute Jean-Louis Liters mais Aragon et Breton l'en dissuaderont, le poussant à vivre la « Révolution surréaliste ». « J'ai abandonné la marine pour des …flots d'encre », écrit Jacques Baron qui vivra la plus grande partie de son existence à Paris.

Jacques Vaché

Il participe à tous les niveaux à l'aventure surréaliste avant de rompre avec le « père » et de signer le virulent pamphlet « Un cadavre » contre lui. S'il n'aime pas les Nantais fortunés ni l'égoïsme de sa mère, il garde une mélancolie pour cette ville, sa nourriture, son muscadet, l'Erdre paisible et réparatrice. Il renoue avec Nantes alors qu'il est âgé de 60 ans. En juin 1970, le Nantais Paul Perrin tient à avertir Jacques Baron que Jacques Vaché (mort d'une overdose en 1919 et "icône" de Breton et du surréalisme) ne fut pas seulement ce qu'en fit André Breton. Jacques Vaché faisait partie d'un groupe de lycéens rebelles à Clemenceau qui lancèrent un journal polycopié « En route mauvaise troupe », qui fit alors scandale... Cela poussera Baron à créer à Nantes la « Semaine du Surréalisme » du 3 au 16 mai 1972 au coeur de la très officielle Maison de la culture.