Édition
Nouvelle parution
M. Du Camp, Les Académiciens de mon temps

M. Du Camp, Les Académiciens de mon temps

Publié le par Marc Escola (Source : Bourguinat )

Compte-rendu publié dans Acta Fabula (février 2022, vol. 23, n°2) : "Archives académiques & immortalité littéraire" par Jean-Louis Cabanès.

 Maxime Du Camp, 

Les Académiciens de mon temps

Éditions du Bourg

648 p. — ISBN  978-2-490650-15-6 — 39€ 

 

Au fil du XIXsiècle, depuis Barbey d’Aurevilly jusqu’à Daudet, nombreux sont les textes consacrés à l’Académie française à être marqués par un vif ressentiment à l’égard de l’institution et de ses membres. Mais aussi brillants soient-ils, ces écrits polémiques n’épuisent pas, loin de là, le genre de la littérature académicienne, au sein duquel on connaît souvent bien mal les textes que les pensionnaires de la Coupole ont consacrés eux-mêmes à leur « maison ». Élu le 26 février 1880, Maxime Du Camp commence à rédiger dès 1882 une série de portraits de ses collègues, puis il dresse ceux des nouveaux arrivants qui, au fil des années, viennent occuper les fauteuils rendus vacants par les décès. Les Académiciens de mon temps aboutit finalement à une passionnante biographie collective. Il présente une véritable tranche de vie académique permettant de saisir, de l’intérieur, les logiques qui commandent à l’existence d’une institution essentiellement tendue vers sa propre reproduction. Baudelaire, Gautier, Flaubert ou Zola n’en sont évidemment pas : les héros du jour se nomment ici Barbier, Dumas fils, Nisard ou Laprade et, pour les plus jeunes, élus dans les années 1880, Coppée, Brunetière, Lavisse ou Sully Prudhomme. Mais on voit aussi quelques-uns des «monuments littéraires » de la France du XIXe siècle tenir leur rôle, tels que Victor Hugo, Hippolyte Taine, ou encore Ernest Renan.  

Homme de lettres polygraphe, ami proche de Gustave Flaubert, Maxime Du Camp (1822-1894) mêle dans ces Académiciens de mon temps ses talents d’historien, de portraitiste et d’observateur de la vie littéraire, prolongeant ainsi les Souvenirs littéraires qu'il avait fait paraître en 1883, restés célèbres justement pour leur témoignage sur Flaubert. Cet ensemble constitue donc une importante et originale contribution à l’histoire littéraire de la France contemporaine.  

Issu du fonds Du Camp de la Bibliothèque de l’Institut, ce manuscrit inédit (augmenté de la correspondance conservée entre Du Camp et ses collègues académiciens) est présenté et annoté par Thomas Loué, maître de conférences à l’Université de Strasbourg. Spécialiste d’histoire culturelle de la France, il a notamment travaillé sur le monde des revues littéraires et politiques du XIXesiècle, consacrant sa thèse à La Revue des Deux Mondes de Buloz à Brunetière (Presses Universitaires du Septentrion, 1999).

Voir le livre sur le site de l'éditeur…