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Décès de Jorge Semprún

Décès de Jorge Semprún

Publié le par Vincent Ferré

lemonde.fr

L'écrivain espagnol Jorge Semprún est mort

L'écrivain et homme politique espagnol Jorge Semprún est décédé à Paris à l'âge de 87 ans, ont rapporté plusieurs médias espagnols mardi 7 juin au soir.

Né en 1923 à Madrid, Semprún a quitté l'Espagne en 1936, sa famille s'exilant au début de la guerre civile espagnole. Pendant la guerre, il s'engage dans la résistance française et adhère au Parti communiste espagnol. Arrêté par les Allemands, il est envoyé au camp de Buchenwald où il survit jusqu'à sa libération par les troupes américaines.

Après la guerre, Jorge Semprún milite contre le régime de Franco, en tant que militant communiste, mais il est exclu du parti dans les années 1960. S'il se consacre par la suite en grande partie à l'écriture, il ne renonce pas pour autant à la politique et accepte d'être ministre de la culture de 1988 à 1991, dans le cabinet du président du gouvernement socialiste Felipe Gonzalez.

Couronné en France pour son oeuvre écrite en grande partie en français, il a reçu le prix Fémina en 1969 pour La deuxième mort de Ramon Mercader. Il avait rejoint l'Académie Goncourt en 1996.

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liberation.fr

L'écrivain et ancien ministre de la Culture espagnol Jorge Semprun est mort mardi soir à Paris, a-t-on appris auprès de son petit-fils Thomas Landman. Jorge Semprun, qui s'est exilé en France avec sa famille après la guerre civile espagnole (1936-39), s'est éteint «très paisiblement» à l'âge de 87 ans à son domicile parisien, a précisé M. Landman.

L'écrivain, scénariste et homme politique a été un résistant au nazisme, déporté au camp de Buchenwald, et un activiste communiste anti-franquiste avant de devenir un écrivain reconnu. Né le 10 décembre 1923 à Madrid, Jorge Semprun Maura est élevé dans une famille de la haute bourgeoisie espagnole. Son père, avocat, a été gouverneur civil de Tolède et Santander, puis diplomate. Bien que catholique pratiquant, il soutient la République.

Quand la guerre civile éclate en Espagne en 1936, la famille Semprun s'exile en France, en Suisse, aux Pays-Bas, puis à nouveau en France en 1939. Jorge Semprun y entreprend des études de philosophie et d'histoire à la Sorbonne, mais rejoint vite la Résistance française et adhère en 1942 au Parti communiste d'Espagne (PCE). En septembre 1943 à 19 ans, il est arrêté par la Gestapo et déporté à Buchenwald où il restera 15 mois.

A partir de 1953, Jorge Semprun dirige la coordination de l'action clandestine du PCE, mais des divergences l'opposent au chef du parti, Santiago Carrillo. En 1964, il est exclu du Comité exécutif du PCE. Une deuxième vie commence alors, dédiée à l'écriture (en français et en espagnol). Il écrit des récits autobiographiques et de nombreux romans. En 1969, «La deuxième mort de Ramon Mercader» obtient le prix Femina.

Adaptateur et dialoguiste des films «Z» (1969) et «L'aveu» (1970), il est alors le complice au cinéma d'Yves Montand et du réalisateur Costa-Gavras.

Semprun est notamment l'auteur du «Grand voyage» (1963, récit d'une déportation), de «Netchaïev est de retour» (1991), «Adieu, vive clarté» (1998, bilan de sa vie), et de «L'homme européen» (2005) avec Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur. Il s'est surtout attaché à un travail de mémoire et à la dénonciation de la guerre, en particulier des camps de concentration.

En 1988, Jorge Semprun est nommé ministre de la Culture dans le gouvernement socialiste espagnol de Felipe Gonzalez, qu'il quittera en 1991. En 1996, il est élu à l'Académie Goncourt.

(Source AFP)