
L'écrivain Alain Robbe-Grillet est mort d'une crise cardiaque dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 février 2008 à Caen.
Il avait 85 ans.
" Des grands écrivains de la seconde moitié du XXe siècle, il a été sans doute le plus connu à l'étranger et le moins aimé en France. Admiré, certes, controversé, jalousé, respecté aussi pour sa vivacité intellectuelle, mais aimé non, justement parce que son intelligence était narquoise, belliqueuse. Naturellement chef d'école parce qu'il avait des convictions esthétiques fortes, il les défendait en attaquant. Le Nouveau roman, dont il s'institua le chef de file, il l'a conçu comme une manière de faire corps contre la littérature qu'il trouvait périmée, facile et qui plaisait au grand nombre. Sa formation d'ingénieur agronome lui avait donné l'idée qu'en art comme en science, il y a progrès, et que les vérités neuves s'imposent en rendant caduques les anciennes. Il pouvait donc y avoir des erreurs esthétiques, de mauvais raisonnements en art comme il y en a d'inélégants en mathématique. Et puis des révolutions. Le nouveau devait tuer l'ancien, ceci remplacer cela. Robbe-Grillet remplacer… qui, quoi ? Balzac, le roman balzacien, ses adeptes traditionnels, le romancier régnant sur sa création comme Dieu sur l'univers, éternellement, alors qu'en art tout est jeu de formes et de langage, 'remise en question permanente', 'perpétuelle renaissance'....".
Lire la suite de l'article de Michel Contat (Le Monde).