Acta fabula
ISSN 2115-8037

2006
Printemps 2006 (volume 7, numéro 1)
Samuel Minne

Stratégies fictionnelles et littérature engagée : lesbians studies

Catrióna Rudea Esquibel, With Her Machete in Her Hand, Reading Chicana Lesbians, Austin, University of Texas Press, 2006.

1Le corpus qui sert d’objet d’étude dans With Her Machete in Her Hand, Reading Chicana Lesbians (« la machette à la main : lire les lesbiennes chicanas ») n’éveille certes pas beaucoup de résonances en France, que ce soit dans les études littéraires anglo-saxonnes, ou dans les études littéraires en général. En caricaturant, on dirait que les américanistes ne s’intéressent pas à la littérature lesbienne chicana car elle relève de la culture mexicaine, les mexicanistes la délaissent pour des motifs linguistiques, quant aux études gay et lesbiennes, elles n’ont pas vraiment droit de cité en France. La littérature lesbienne chicana apparaît alors comme le comble de la marginalité. Qu’il s’agisse de traiter d’une littérature écrite par des femmes aux Etats-Unis, mais toutes d’origine mexicaine, pose déjà un problème en soi. Qu’en outre Catrióna Rueda Esquibel se concentre sur le thème de l’homosexualité féminine accroît la difficulté. Enfin, qu’elle use d’approches culturelles achève de faire de cet ouvrage un objet purement extérieur, d’une incommensurable distance pour notre tradition critique. Mais la recherche littéraire ne consiste-t-elle pas à réduire les distances et à combler les vides ? S’appuyant sur une culture propre et usant d’une méthodologie autochtone, l’étude de Rueda Esquibel s’avère néanmoins plus proche qu’on pourrait le croire de nos traditions critiques, en particulier dans les problèmes rencontrés. Mieux, elle légitime des recherches similaires dans la littérature européenne.

2Se consacrant à l’étude des fictions lesbiennes chicanas, Catrióna Rueda Esquibel présente dans With Her Machete in Her Hand six grandes parties. Les deux premières étudient les figures féminines traditionnelles qui transparaissent dans la fiction chicana, et son traitement spécifique dans des fictions lesbiennes(« Le Mystère de la femme qui pleure » et « La Princesse Aztèque »). La troisième partie s’attache à la fortune qu’a connue une figure de lesbienne historique (« Sor Juana et la quête de héros (queer) culturels »). La quatrième s’attarde sur quatre œuvres où émerge un désir homosexuel dans la jeunesse (« Souvenirs de filles »). Les deux dernières parties explorent la portée politique de textes transgressifs en ce qu’ils abordent le sexe et la race en réaction contre une histoire aliénante, mais aussi dans leur engagement militant (« Histoires sans vergogne » et « Queer pour la révolution »).

3Le problème d’un corpus a priori restreint par de sévères critères cumulatifs n’en est pas un. Il s’agit bien d’un a priori (des critères cumulés réduirait drastiquement le nombre d’œuvres), puisque Rueda Esquibel recense une centaine d’œuvres narratives, nouvelles, romans ou pièces de théâtre, aussi bien peu connues qu’écrites par des auteures chicanas célèbres comme Sandra Cisneros, Gloria Anzaldúa ou Ana Castillo (appendice, p. 183-1901). Le problème de la naturalisation du corpus se pose cependant : les œuvres ne sont certes pas choisies en fonction de l’orientation sexuelle de leur auteure, qui peut être aussi bien hétérosexuelle, bisexuelle, homosexuelle qu’inconnue. Mais toutes sont signées par des femmes. Peut-on croire qu’aucune fiction lesbienne chicana n’ait pu être écrite de la main d’un homme, qui de plus ne serait même pas chicano, et ne puisse entrer dans ce corpus ? La question se pose, quand par exemple Elisabeth Ladenson rappelle que la tradition du lesbianisme en littérature inclut Baudelaire, Balzac, Gautier, Louÿs ou Proust2. De même que, selon Lawrence La Fountain-Stokes, on peut lire en tant que lesbienne sans pour autant nécessairement être lesbienne3. Tout en essentialisant en apparence la fiction lesbienne, cette étude parvient à sortir de la claustration.

4En effet, le corpus s’inscrit dans deux contextes culturels très marqués : d’une part le milieu chicano d’où proviennent les auteures. D’autre part le milieu des Feminist Studies qui a vu éclore toute une tradition critique. On pourrait postuler l’émergence d’une certaine rigidité, qui causerait déjà des difficultés à choisir un sujet de travail croisant tant de problématiques. Mais une tradition de Chicana Studies existe, et Rueda Esquibel s’attache à passer en revue les premières anthologies d’écriture lesbienne chicana. Il s’agit bel et bien d’un « rétrécissement de champ » qui vise à poser des limites de travail. Mais l’auteur ne s’empêche pas, loin de là, de recourir aussi bien à des œuvres écrites par des Latinas (ne vivant pas aux Etats-Unis), que par des Européennes, ou à des hommes, homosexuels ou hétérosexuels, ou encore à des œuvres non littéraires, tableaux ou films, qu’elle convoque ponctuellement ou qu’elle analyse plus longuement.

5Ce recours aux œuvres plastiques inscrit de manière évidente With Her Machete in Her Hand dans le champ des Cultural Studies4. L’étude comparée d’œuvres d’art, d’artisanat et de littérature y est courante, comme les affiches d’associations gay et les tableaux de Chicanos atteints du sida étudiés par Juana Maria Rodríguez5, les peintures sur velours noirs révélatrices des sexualités dans l’ouvrage dirigé par Alicia Gaspar de Alba6, ou les études sur le rasquachismo (forme d’art kitsch ornant le logis quotidien) par Amalia Mesa-Bains, ou sur les chansons rancheras (chansons populaires mexicaines) par Olga Nájera-Ramírez dans l’épais volume Chicana Feminisms7. Ces approches permettent de cerner des figures ou des motifs culturels présents aussi bien dans la vie quotidienne (environnement, médias, etc.), que dans la peinture ou la littérature.

6La représentation des femmes dans la littérature chicana/o dépend en effet beaucoup d’images prégnantes, constamment relayées, à travers les calendriers illustrés pour la princesse aztèque sur le sommeil (ou la mort) de qui veille le guerrier mexica, ou à travers les contes pour enfants pour la Llorona, la femme qui pleure, incontournable au Mexique. Catrióna Rueda Esquibel montre ainsi les détournements dont ces figures souvent réifiées font l’objet. Ce sont des symboles de l’hétérosexualité, à travers la maternité douloureuse, la stabat mater colonisée que serait la Llorona mais aussi la Malinche abusée par les conquistadores, ou à travers la féminité passive de la dormeuse, la déesse Ixtacihuatl veillée par le héros Popocatepetl (il s’agit de la légende des deux volcans, tout aussi fameuse au Mexique). A travers les avatars de ces représentations dans les fresques de chicanos, la parodie gay peinte par Joey Terrill, la reprise féminine par la photographe Alma Lopez, ou les nouvelles lesbiennes, Rueda Esquibel montre la plasticité de figures perméables à tout nouveau contenu, toute nouvelle interprétation, qui contredit la fixité d’une culture8. « La Maya » de Terri de la Peña permet ainsi de poser le problème de l’identité chicana : la yucatèque qui attire l’étudiante chicana en vacances au Mexique est-elle son égale, comme elle une latina malgré les différences, ou une princesse aztèque, une autre exotique, réduite à l’état d’objet dans le champ du tourisme sexuel9 ? L’ambiguïté exige de cerner davantage l’identité chicana lesbienne, et reste un nœud de questionnement dans les Gender et queer Studies. La qualification des actes sexuels dans la littérature risque cependant d’éloigner de la critique de la fiction pour verser dans une lecture sociologique naïve. Il reste cependant à interroger l’extrême rareté des passerelles entre études sur les Chicanas aux Etats-Unis et études venant d’Amérique du Sud. Les travaux de l’historienne péruvienne Norma Mogrovejo, exilée au Mexique, ne sont ainsi jamais cités en référence dans les Chicana Lesbians Studies – alors qu’elle a déjà écrit sur la littérature10. Un désintérêt assez singulier, qui s’explique peut-être par l’éloignement croissant des auteures chicanas envers la langue maternelle espagnole. Que l’on compare par exemple le bilinguisme présent chez Cherríe Moraga (Loving in the War Years, 1983) ou Gloria Anzaldúa (Borderlands/La Frontera: The New Mestiza, 1987) et ce passage de Margins (1992) de Terri de la Peña, où dès la première page Veronica dit à sa professeure de littérature chicana : « Camille, je suis tout juste une lectrice bilingue, j’écris encore moins dans deux langues. »11

7Le personnage historique de Sor Juana Inés de la Cruz, religieuse mexicaine du XVIIe siècle, grande intellectuelle et poétesse, s’impose tout particulièrement dans la littérature lesbienne chicana, pour d’évidentes raisons d’identification et de valorisation. Malgré les dénégations véhémentes des spécialistes, comme son biographe mexicain, un certain Octavio Paz12, ou José Carlos Gónzalez Boixo13, qui expliquent qu’elle était hétérosexuelle même s’il n’en existe aucune preuve, Sor Juana est devenue l’incarnation de la poétesse lesbienne, à cause de ses sonnets brûlants adressés à la veice-reine14. Entre artifice littéraire et transgression culturelle, ses poèmes ont permis la création d’une figure à laquelle les auteures lesbiennes chicanas peuvent s’identifier. D’une part parce qu’elle représente une femme cultivée et une créatrice. D’autre part parce qu’en tant que criolla, femme d’origine espagnole née au Mexique, elle peut marcher dans les pas du métis glorifié par José Vasconcelos au début du XXe siècle, ou incarner la métisse décentrée, située aux frontières par Gloria Anzaldúa. De plus, en tant que gloire nationale, la “dixième muse” offre un modèle valorisant. Enfin, par sa vie passionnante, qui a même inspiré un film15, le personnage de Sor Juana a immanquablement attiré les auteurs et entraîné l’écriture de fictions. Pour Estela Portillo Trambley dans sa pièce de théâtre, elle n’est pas homosexuelle mais s’ouvre à une forme de conscience sociale. Dans le film de María Luisa Bemberg, elle se place par amour pour la vice-reine comme l’Indienne colonisée, la terre conquise par les Espagnols. A travers ses nouvelles et son important roman Sor Juana’s Second Dream (1999), c’est Alicia Gaspar de Alba qui a le plus travaillé ce personnage singulier et protéiforme. En tant que femme, et comme telle opprimée, son personnage littéraire acquiert une conscience politique. De plus, elle est clairement lesbienne dans la fiction, et l’absence de toute preuve, au lieu d’empêcher les lectures lesbiennes, vient encourager les fictions. Les hypothétiques « Excerpts from the Sapphic Diaries of Sor Juana Inés de la Cruz » sont dits brûlés dans la nouvelle de Gaspar de Alba, mais survivent en tant que texte fictif. Les femmes qui aiment les femmes furent condamnées à ne laisser aucune trace dans l’histoire. Il appartient alors de les deviner et de les reconstituer, quand bien même ce serait pour les rendre en définitive à l’oubli historique. Là encore, la figure ambiguë de Sor Juana vient déplacer les limites de l’identité chicana lesbienne, pour renouveler la reconnaissance des pouvoirs de la fiction.

8Les exemples précédents viennent souligner la réappropriation que se font les auteures de personnages légendaires ou historiques. L’étude de quatre romans, dont deux ne sont pas habituellement considérés par la critique générale comme lesbiens, va montrer que la lecture critique peut aussi s’emparer de personnages fictifs, et comment la réception peut aussi remodeler le corpus autour d’une identité non pas fixée, essentialisée, mais fuyante, hésitante, tiraillée entre les impératifs d’une culture et les indices textuels. The House on Mango Street (1991) de Sandra Cisneros, The Last of the Menu Girls (1987) de Denise Chávez, Margins (1992) de Terri de la Peña et Gulf Dreams (1996) d’Emma Pérez ont pour intérêt de décrire l’évolution de jeunes filles, adolescentes ou jeunes femmes, dans l’univers social des Chicanos, et dans le monde interne de leur désirs. Alors que les deux derniers romans proviennent d’auteures revendiquées, les deux premiers n’appartiennent pas selon la critique à la littérature lesbienne. Rueda Esquibel vient perturber cette vision en montrant comment le topos de l’orientation sexuelle incertaine durant l’adolescence peut générer une lecture lesbienne.

9L’originalité des oeuvres repose sur l’originalité du lien homosocial féminin parmi les Chicanas. Il s’agit du comadrazgo, amitié qui lie des femmes depuis leur enfance, au rôle à l’origine religieux (les marraines de baptême) mais surtout affectif et social. Les jeunes filles des romans étudiés se réfèrent aux comadres, mais pour en rejeter l’asexualité. Et Rueda Esquibel révèle la part d’attirance sexuelle qui naît entre l’héroïne des romans et d’autres jeunes filles, auxquelles elle s’identifie, mais qu’elle désire aussi, avec ou sans désir hétérosexuel comme contrepartie. La période entre l’enfance et l’âge adulte apparaît comme une période où les normes sexuelles et sociales se voient battues en brèche par d’autres désirs, parfois si indéfinis et évanescents que la critique n’y a vu, bien souvent, que du feu, ne reliant pas les passages entre eux ou « sous-interprétant » les hymnes au corps féminin. La présence de désir hétérosexuel suffit souvent à décourager toute autre lecture, invisibilisant la bisexualité.  

10Ce type de lecture n’est pas nouveau dans la critique lesbienne, et encore moins dans la culture gay, où la censure a favorisé un « bricolage » qui consiste à subvertir une intrigue hétérosexuelle, soit en la transformant en intrigue homosexuelle par substitution (en gros, comme si un personnage de femme était un homme travesti), soit en détectant des indices de lecture homosexuelle dans l’œuvre même. Cette dernière piste de « braconnage », pour reprendre le mot qu’emploie Michel de Certeau pour parler du détournement de la lecture16, a donné en critique littéraire lesbienne la fine lecture par Luzma Umpierre d’un roman portoricain de Carmen Lugo Filippi, et la découverte de l’intrigue lesbienne du roman Summer Will Show de Sylvia Townsend Warner, par Terry Castle17. De manière inattendue, le décryptage qu’opère Rueda Esquibel est donc la partie la moins surprenante. La même démarche avait été entreprise par Patricia Juliana Smith au sujet de la littérature féminine britannique18. Le travail de Rueda Esquibel rejoint davantage les propositions de Castle quand elle se concentre sur les récits de jeunesse dans la partie sur les souvenirs d’adolescence. Depuis Olivia de Dorothy Strachey Bussy et Jeunes Filles en uniforme de Christa Winsloe, le roman lesbien de jeunesse, d’amours adolescentes en pension, est devenu un genre qui se nourrit d’œuvres singulières et inclassables, de Thérèse et Isabelle d’Isabelle Leduc à L’Héritage de Miss Peabody d’Elizabeth Jolley en passant par Je jure de m’éblouir d’Evelyne Mahière, Le Bel Age de Miss Brodie de Muriel Spark ou Les Oranges ne sont pas les seuls fruits de Jeanette Winterson ou Les Années bienheureuses du châtiment de Fleur Jaeggy. Autant dire qu’une telle branche de la littérature lesbienne, jamais étudiée encore en France19, possède une extension internationale. L’indétermination dans l’orientation sexuelle, entre amitié passionnée et attirance physique, rappelle cependant aussi les recherches historiques menées par Carroll Smith-Rosenberg et Esther Newton à travers des correspondances réelles20. Le roman épistolaire apparaît comme une forme particulièrement intéressante de fiction lesbienne, mais n’est pas étudié ici, malgré le bel exemple (sans doute trop isolé) d’Ana Castillo, The Mixquiahuala Letters, qui propose aux lecteurs trois ordres de lecture des lettres : pour le conformiste, pour le cynique, et pour le donquichottesque21.

11Catrióna Esquibel confirme le féminisme de sa démarche en soulignant aussi bien les violences sexuelles masculines et la pression hétérosexuelle qui transparaissent dans ces quatre romans que le désir lesbien. Elle rappelle la tension qui existe entre les définitions concurrentes de la littérature lesbienne : l’une est davantage féministe, s’inscrit dans le « continuum lesbien » d’Adrienne Rich et privilégie le genre, alors que l’autre ne perd pas de vue la sexualité. C’est cette dernière, plus restrictive mais aussi plus rigoureuse, qui guide ces travaux.

12L’enracinement social dans le genre appelle aussi l’attention sur les autres formes de traits sociaux, souvent stigmatisés aux Etats-Unis, des lesbiennes chicanas : l’origine et la classe. L’auteure de With Her Machete étudie ainsi trois récits qui confrontent l’histoire d’un couple de femmes à l’histoire des Chicanos, les Mexicains qui sont devenus des habitants des Etats-Unis après l’annexion du Texas en 1845 puis la cession en 1848 d’une grande partie du Mexique. Toutes deux illégitimes, l’histoire collective des Chicanos et l’histoire individuelle des lesbiennes ne se mêlent pas sans heurt. Homophobie et racisme composent le lot quotidien de femmes comme la « María Littebear » de Jo Carrillo, la marimacha22 de « Historia de un marimacho » de Gloria Anzaldúa, et les Gloria Stories de Rocky Gámez. L’orientation sexuelle n’est donc pas séparable des origines sociales et géographiques des personnages, et engage une réflexion sur les résistances aux idéologies racistes et homophobes, mais aussi sur les formes adoptées : histoire orale, corrido (type de chansons mexicaines de la Frontera, historiquement daté) ou « pulp fiction » (littérature populaire). Toutes mettent en jeu une littérature populaire, délégitimée, qui répond au manque de légitimation des immigrés chicanos et des lesbiennes, exilées où qu’elles soient, mais partout chez elle : « As a woman I have no country », rappelle Virginia Woolf. Les fictions lesbiennes ont aussi pour rôle de revendiquer des existences niées à la fois pour leur provenance et pour leur sexualité, pour faire de l’expression sinvergüenzas non plus un stigmate mais l’affirmation d’une fierté. With Her Machete s’achève sur une longue étude de deux pièces de théâtre de Cherríe Moraga, où Rueda Esquibel retrouve un engagement résolu sur des affaires précises de racisme dans les années 1980, et sur le sexisme et l’homophobie présents au sein même du mouvement chicano.

13Explorant un ensemble de fictions marginalisées, Catrióna Rueda Esquibel parvient à mettre en lumière des courants forts en regroupant des œuvres diverses, toujours sous l’éclairage de l’orientation sexuelle et du genre féminin. Employant des méthodes éprouvées et privilégiant l’interdisciplinarité pour mieux approcher un objet littéraire, With Her Machete in Her Hand fait aussi œuvre engagée. Avec une rigueur toute universitaire, elle révèle la richesse d’une littérature méconnue, qui lutte contre plusieurs sources de mépris et d’indifférence. Elle dévoile également une communauté d’auteurs, dont elle est souvent proche, et de lecteurs bien vivants – même s’ils ont peu en commun.