Colloque 99, Frontières de la fiction : commentaire
Le message suivant a été posté par le visiteur Cécile De Bary le 27 Mai 2001 à 12:33:33: en réponse à La vérité en peinture? posté par Deneault, Jean-Philippe le 30 Octobre 2000 à 18:40:41: |
Monsieur, Je vous prie de m'excuser de ne pas vous avoir répondu plus tôt. Je ne pensais pas que quelqu'un me poserait encore une question à l'époque où vous l'avez fait. Tout d'abord, votre question me semble dépasser mes compétences, et concerner plutôt votre spécialité, la philosophie. Il y a un livre intitulé La Vérité en peinture... Je me suis plutôt intéressée au mensonge et à l'illusion du trompe-l'¦il, et donc à ce qu'il peut y avoir de mensonger et/ou d'illusoire dans toute représentation picturale. (C'est-à-dire que je me suis intéressée à cette question à travers ce qu'un texte en disait, texte auquel je vous renvoie.) De ce point de vue, une vérité serait à rechercher dans la remise en question de cet effet d'illusion, avec par exemple les trompe-l'¦il abîmés, vieillis, qui touchaient tant Perec. Je soumets à votre réflexion une remarque de Max Milner, qui parle de : « l'effet de sidération que l'image provoque, dans la mesure où elle s'ajuste trop bien à notre désir de posséder, sans avoir besoin d'y engager notre liberté et d'y risquer notre intégrité, un équivalent sans faille du réel. En face de cette tentation, qui est pour la pensée religieuse celle de l'idolâtrie, l'art ne réagit pas en fermant les yeux, mais en nous dotant d'un autre regard, qui, comme l'écrit Didi-Huberman, « déchire l'image » ou, selon la belle expression d'Henri Michaux, crève « la peau des choses » (Max Milner, On est prié de fermer les yeux, Gallimard, coll. « Connaissance de l'inconscient », p. 264.) Cordialement, Cecile De Bary