Colloque 99, Frontières de la fiction : commentaire
Le message suivant a été posté par le visiteur BARBAUD le 28 Juin 2000 à 06:46:37: en réponse à Le Jardin des Plantes ou l'hypotypose de la place Monge posté par Michel Bernard le 19 Decembre 1999 à 22:13:55: |
La question du rapport à la réalité est centrale dans l'oeuvre de Claude Simon. Décrire dans le détail un lieu (ou un personnage) qui n'est même pas nommé (ou tout au moins pas d'emblée) traduit une vision paradoxale du monde (sans doute bien "difficile à admettre", comme vous l'écrivez). L'objet si détaillé dans les énoncés relevés est et n'est pas la place Monge. Cette pseudo-référentialité, si l'on veut, participe d'une mise en question du réel et de son objectivation par la désignation. Car le propre du réel, selon Claude Simon, c'est qu'il n'est pas tout à fait ce qu'il est. C'est ce même "pseudo-réalisme" qui fait dire à "S." qu'il n'a pas fait la guerre en mai 40. Il semble que les êtres et les choses, le vécu des personnages, comportent, dans les romans de l'auteur, un part d'obscurité ou de vide qui les fait être comme sur un autre plan.