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Préface d'Emily Wilson à sa traduction de l'Odyssée (2017) (revue Le traducteur traduit)

Préface d'Emily Wilson à sa traduction de l'Odyssée (2017) (revue Le traducteur traduit)

Publié le par Marc Escola (Source : Sarah Montin)

Publication en français de la préface d'Emily Wilson à sa traduction de l'Odyssée (2017),

sur la revue en ligne "Le traducteur traduit":  https://ttt.hypotheses.org/799

 

 

Emily Wilson, Note de la traductrice. Préface à l'Odysssée, Norton: New York, 2017.

Traduction en français: Tiffane Levick, Isabelle Génin, Sarah Montin et Charles Bonnot,

Université Sorbonne Nouvelle.

 

Classiciste de formation, éduquée à Oxford et Yale, Emily Wilson (1971- ) est professeure au département d’études classiques de l’Université de Pennsylvanie. Traductrice de Sénèque (Six Tragedies, 2010) et d’Euripides (Greek Plays, 2016), sa traduction de L’Odyssée (2017) la propulse au-devant de la scène littéraire et médiatique. Se démarquant de la lignée illustre des traducteurs d’Homère, de George Chapman (1615), à Matthew Arnold (1861), en passant par  Alexander Pope (1725), Wilson est la seule femme parmi la soixantaine de traducteurs de L’Odyssée en anglais. Sa traduction, très bien reçue par la critique, fait date et crée la polémique, par sa diction radicalement moderne et sa réévaluation féministe (arguments philologiques à l’appui) des traductions antérieures.

Dans sa préface, Wilson admet sans ambages la nature interprétative de son texte, et plaide pour une traduction « lisible et fluide » mais non sans artifice, qui ne s’affranchirait cependant nullement des intentions premières de l’auteur. Que ce soit dans l’éradication du sexisme présent dans les traductions antérieures ou le choix de rendre dans une langue  moderne la syntaxe et le registre homérique, Wilson prend le parti d’adapter sa traduction au contexte et au goût du public contemporain. L’hexamètre dactylique grec est ainsi écarté pour le pentamètre iambique non rimé (« blank verse ») alors que l’épithète homérique est réduite à une variation sémantique afin de rendre la simplicité de la langue d’Homère par une diction poétique sans apparat. La modernité radicale du style appliquée à ce grand texte classique vise ainsi à récréer, pour le lecteur contemporain, la puissante étrangeté du texte original (« to make him newly strange »).

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La revue "Le traducteur traduit" : Ce carnet a pour objet de constituer un corpus électronique bilingue anglais-français composé de textes théoriques sur la traduction couvrant une période allant du XVIe au XXème siècle et accompagné d’un appareil critique. Préfaces de traducteurs, essais et correspondances sont  traduits, commentés et mis en contexte par des contributeurs spécialistes de chaque période afin de retracer la naissance et l’évolution de la pensée traductologique, en particulier dans le monde anglophone.

Les collègues qui souhaiteraient participer au projet en proposant des textes ou en traduisant, peuvent nous écrire à cette adresse : contact.ttt@sorbonne-nouvelle.com. Toute contribution est très bienvenue!