Acta fabula
ISSN 2115-8037

2020
Septembre 2020 (volume 21, numéro 8)
titre article
Fernanda Conciani

Réseaux de revues & chercheurs en réseaux : de l’Europe à l’Atlantique

Journal networks and networked researchers: from Europe to the Atlantic
Évanghélia Stead & Hélène Védrine (dir.), L’Europe des revues II (1860-1930). Réseaux et circulations des modèles, Paris, PU Paris Sorbonne, 2018, 986 p., EAN 9791023105568.

1L’Europe des revues II (1860-1930). Réseaux et circulations des modèles est la deuxième collaboration entre Évanghélia Stead et Hélène Védrine. Cette somme imposante (près d’un millier de pages) prend la suite d’un premier volume paru en 2008 sous le titre L'Europe des revues (1880-1920). Estampes, photographies, illustrations. Cet ouvrage couvrait une fourchette chronologique allant de 1880 à 1920 – tout en remettant en question le découpage rigide de la chronologie et d’autres cloisonnements qui ne rendent pas compte de la nature fluide de la revue littéraire. Il reconnaissait ainsi le flou des frontières chronologiques, géographiques, thématiques, voire idéologiques. Mais son plus grand mérite était de rendre toute sa place à l’image, dans la perspective des études médiatiques. L’accent était ainsi mis sur la matérialité et l’esthétique de ces objets culturels que sont les revues.

2Ce second volume offre un plan plus complexe et ambitieux, centré sur les réseaux et les circulations des modèles entre les périodiques. Réseau pourrait faire office de mot-clé non seulement dans l’ouvrage, mais aussi dans toute étude de société au xixe siècle, car il traduit également l’esprit de la période étudiée. En effet, dès les premières décennies du xixe siècle, de petites révolutions médiatiques voient le jour : la baisse considérable du prix de l’abonnement, la démocratisation du contenu, l’entrée dans une logique industrielle de la presse… Tous ces faits alimentent un réseau médiatique exponentiel. Il va sans dire que le développement des transports et des techniques de reproduction des images a aussi contribué à la circulation des périodiques. À la Belle Époque, de nombreux autres titres apparaissent, avec des tirages assez importants. Cet essor de la presse en France se retrouve outre-Atlantique : ainsi la période considérée coïncide approximativement avec « l’âge d’or » de la presse en langue française au Brésil, étudiée de 1850 à 1930 par Valéria Guimarães1.

3En présentant l’ouvrage, ses directrices rappellent les limitations imposées par ce qu’Olivier Corpet appelle le « positivisme statistique2 ». Les chercheurs ayant contribué à l’ouvrage ont été invités à « adopter une approche intersémiotique et interdisciplinaire » (p. 10) et proposent des panoramas de circulation des revues, des analyses transversales et des études de cas mettant en lumière la méthodologie déployée dans les recherches sur les périodiques littéraires. La tranche chronologique initiale a été élargie par rapport au premier volume : la période étudiée s’étend désormais de 1860 à 1930, ce qui permet de prendre en compte une phase plus libérale du Second Empire, à partir de 1860, ainsi que d’avancer dans la production moderniste un peu plus tardive, qui commençait à décliner après la Première Guerre mondiale.

Modèles & réseaux

4La première des six parties, « Naissance et diffusion de quelques modèles » met l’accent sur les processus de modélisation dans la presse européenne. Elle tient compte du format éditorial, en tant que contenu, forme matérielle et modèle économique. Diana Cooper-Richet inaugure cette partie en présentant le modèle britannique, comme un véritable « va-et-vient » avec les périodiques français qui illustre une pratique de transferts culturels fortement présente dans la construction des modèles médiatiques. D. Cooper-Richet conclut en faisant une juste mention de l’étude embryonnaire du marché transnational des périodiques au xixe siècle, ce qui amène de plus en plus de chercheurs à déplacer leur focale vers le « global ». Si la matrice du magazine illustré est britannique, comme le démontre D. Cooper-Richet, les trois articles suivants se consacrent à la propagation internationale de ce modèle, en insistant sur l’esthétique des revues. Marie-Linda Ortega montre par exemple la transition de la presse illustrée d’information vers la presse illustrée satirique.

5Les deuxième et troisième parties forment le noyau de l’ouvrage, s’intéressant particulièrement aux réseaux eux-mêmes et à la circulation des revues proprement dite. Le chapitre « Les réseaux en revue » fait ressortir le caractère ouvert des revues, qui peuvent être redéfinies à chaque numéro. L’espace de circulation de ces titres est également ouvert, et se transforme dans la durée, comme le lecteur peut le constater à la lecture des huit articles de cette section. Daphné de Marneffe ouvre cette partie en proposant un tableau qui expose la complexité des interactions entre les revues, en apportant un regard à la fois diachronique et synchronique. D. de Marneffe atténue les logiques de rupture existant dans la construction des avant-gardes en exposant le dynamisme des revues « de seconde ligne ». Car, comme le souligne l’introduction de cette partie, « certaines revues […], pour être d’arrière-plan, n’étaient pas pour autant d’arrière-garde » (p. 167). Les articles suivants étudient la circulation des périodiques dans de nombreux pays européens, tels que la France, l’Italie et l’Autriche (Alexia Kalantzis), l’Espagne (Elisa Grilli) ou entre Bruxelles et Paris (Vincent Gogibu). Blaise Wilfert, dans « Au temps du “cosmopolitisme” ? », analyse les tensions entre le nationalisme et le cosmopolitisme présents dans la presse au tournant du xxe siècle, en traitant des enjeux de l’internationalisation des revues, comme l’accès aux textes ou le coût élevé des traductions. L’article suivant, « L’Art Nouveau des revues » (Fabienne Fravalo), resserre la discussion sur les tensions entre les singularités de chaque style national en matière d’art décoratif. Les pages de revues sur l’art servent à la construction de l’identité nationale par opposition à l’art étranger. La dichotomie national / étranger, avec toutes ses ambiguïtés et tous ses paradoxes, se poursuit dans l’étude d’Adriana Sotropa sur la presse en Roumanie et s’élargit dans l’article d’Anne Reynes-Delobel, où il est question d’un réseau entre la France et les États-Unis. A. Reynes-Delobel voit à travers ces échanges et ces relations d’interdépendance la promotion d’un imaginaire internationaliste naissant, qui serait promu par un « vaste réseau transnational formé d’éditeurs, d’auteurs (souvent actifs dans plusieurs revues à la fois), de traducteurs, de distributeurs, de lecteurs, de mécènes et de revues concurrentes » (p. 315).

6La troisième partie, « Les réseaux d’une revue », offre un contrepoint en s’intéressant au réseau interne des revues. Les chercheurs confrontent ainsi « la notion de réseau à celles de communauté, d’influence, de lien, de sociabilité » (p. 343). Comme Mateusz Chmurski le souligne dans son article sur la presse satirique polonaise, le développement de la presse en Europe, grâce à la liberté d’expression et au progrès industriel, favorise le déploiement des relations esthétiques et politiques au sein des revues.

7Quatre revues sont particulièrement évoquées ici. Jean-Louis Meunier présente la revue française Le Saint-Graal. Puis Michel Rapoport interroge les raisons de la réception tiède de The Yellow Book sur le territoire français : il décortique les relations franco-britanniques pour y voir une asymétrie non seulement sous le prisme géographique, mais aussi entre les cercles intellectuels et le soutien économique, ce qui empêche la publication d’atteindre la même popularité que d’autres revues britanniques en France. Ensuite, Sarah Jammes étudie la revue catalane à grand succès Pèl & Ploma, et Claire Popineau s’intéresse à la revue Vers et Prose, lieu de convergence entre collaborateurs, lecteurs, éditeurs et libraires, qui dépassait les frontières géographiques, générationnelles, idéologiques et artistiques.

8Cette partie se consacre également aux réseaux de la presse satirique en Europe. Ainsi M. Chmurski analyse la revue satirique polonaise La Mouche, née dans un contexte de retard considérable de l’Europe centrale au niveau politique, économique et technologique, ce qui entraînait une fonctionnalisation de la culture. La revue jouait ainsi le rôle de « constructeur » de l’idéal national, tout en recourant à la parodie et en ayant un « penchant pour l’absurde et l’amour du grotesque » (p. 433). Les liens idéologiques et les structures politiques sont des éléments centraux dans le réseau de La Mouche. Les choix esthétiques et politiques effectués dans la trame d’une revue, ainsi que ses contraintes matérielles, ont une relation d’interdépendance avec l’expansion de son maillage externe. C’est pourquoi la troisième partie se termine par des études de Jean-Claude Gardes sur les raisons du succès de la revue allemande Der Wahre Jacob, d’Ursula E. Koch sur les rebondissements de sa compatriote Simplicissimus, et de Xavier Galmiche sur les orientations éditoriales de la revue tchèque Šibeničky, à la fois insérée dans un réseau international et à la recherche d’un ancrage national.

Une expérimentation polymorphe

9Les revues constituent des espaces ouverts, des lieux d’expérimentation par excellence, du fait de leur caractère périodique, potentiellement redéfini à chaque numéro. Le polymorphisme des revues est au cœur de la quatrième partie, intitulée « Réseaux et échanges entre les genres et les médias ».

10Audrey Ziane ouvre la section avec une enquête sur les manifestes artistiques. En archéologue, l’auteure reconstruit les traces d’interdépendance, de ruptures, de collaborations et de querelles qui ont pris pour scène les revues artistiques et littéraires entre 1830 et 1900. Passant à la chronique étrangère, Céline Mansanti analyse les échanges culturels entre les revues américaines et françaises de l’entre-deux-guerres, soulignant des enjeux comme la traduction, dispendieuse et souvent restrictive, mais aussi l’exil, le bilinguisme, le discours critique à travers l’essai, le compte rendu ou l’éditorial. Relevant de cette dernière forme, la chronique étrangère est analysée par C. Mansanti dans la perspective d’un genre de « l’entre-deux », car il fluctue entre le national et l’international, entre différentes identités, styles et objectifs.

11Si la question du portrait est abordée par Yoan Verilhac et Pierre Pinchon, en liaison avec le symbolisme, le livre illustré est également étudié. Dorothée Pauvert-Raimbault se penche sur la production tardive du journaliste et écrivain Félicien Champsaur, en mettant en évidence les interactions entre ses journaux et ses ouvrages, entre la Première Guerre mondiale et la fin des années 1920. Les illustrateurs de son œuvre se consacraient également aux arts graphiques, si bien que les journaux illustrés humoristiques deviennent un point de convergence entre auteur et illustrateurs, comme le journal devient un espace qui conjugue texte et image. En parcourant les œuvres de Champsaur, l’auteure analyse ses motifs récurrents et sa modernité, à travers son souci de créer un art accessible, connecté à la réalité de son temps, en particulier grâce à ses liens avec le milieu du cinéma et à la mise en place de la femme en tant qu’objet médiatique – avec tout ce que cela implique.

12La revue satirique fait l’objet de l’article de Julien Schuh, qui l’associe aux dessins de style synthétiste et en établit la généalogie, en émettant des « hypothèses sur les modalités de diffusion des modèles graphiques et la structuration de l’espace médiatique fin-de-siècle » (p. 596). Quant à Markéta Theinhardt, elle se penche sur l’univers du peintre tchèque František Kupka et propose de décortiquer l’œuvre d’avant-garde de l’artiste. Enfin, Laurent Bihl se concentre sur l’image satirique elle-même, qui sort des pages du journal et occupe l’espace urbain. Sur des supports variés, l’image circule, elle est en mouvement.

13La cinquième partie se consacre à l’« Émergence des revues spécialisées » au tournant des xixe et xxe siècles, en privilégiant les revues d’art, de la scène, du cinéma et de la photographie. Cette époque a connu un essor des revues spécialisées dans les domaines les plus variés, tels que les récits de voyage, la géographie et les sociétés savantes en général. Sans prétendre à l’exhaustivité, le découpage proposé par cette partie semble être justifié par l’intérêt plastique de ces revues, principalement européennes mais avec quelques clins d’œil à d’autres continents.

14L’article inaugural de cette partie, signé Marco Consolini, est consacré aux périodiques de théâtre. Il vise à dresser le portrait méthodologique de ce champ de recherche, jusqu’ici plutôt négligé par les études théâtrales, en revendiquant pour la périodique de théâtre un statut d’objet à part entière, ayant joué un rôle important dans les débats de la vie théâtrale. Point de vue confirmé par Sophie Lucet et Romain Piana, qui parcourent la trajectoire de la revue L’Art et la scène afin d’expliquer les causes de son échec : le titre est ainsi représentatif de l’émergence difficile de ces revues spécialisées, même si elles sont de plus en plus nombreuses.

15S. Lucet et R. Piana concluent leur étude par la notion de « revue-carrefour » qui serait, en somme, un point de convergence entre les artistes graphiques et les écrivains, les artistes de la scène et les critiques, la création théâtrale et la presse spécialisée. Cet aspect hybride se retrouve dans l’article de Fabienne Fravalo sur la revue d’art, située à mi-chemin entre le livre et le journal, et ouverte au dialogue avec des domaines voisins tels que l’archéologie, la photographie et l’architecture. Cet objet hétérogène ouvre ainsi une voie aux relations dialectiques entre l’individuel et le collectif, ce qui ramène à l’enjeu central de l’ouvrage : les interactions en réseau.

16Force est de constater que la pluralité est omniprésente au sein des revues d’art. Tel est le cas des revues de photographie françaises et américaines étudiées par Paul Edwards, où la dichotomie entre l’individuel et le collectif est encore présente. L’auteur propose de classer ces revues photographiques en trois catégories, selon leur public (les professionnels, les grands amateurs et les petits amateurs), tout en ayant conscience du caractère flexible de ces délimitations. De son côté, Ada Ackerman se consacre aux revues photographiques soviétiques en soulignant leur rôle à la fois artistique et idéologique : il s’agit d’éduquer la population et de l’encourager à participer à la construction de la nouvelle société socialiste.

17Faisant un pas vers l’image en mouvement, Christophe Gauthier offre au lecteur un panorama de la presse cinématographique dès ses origines, au début du xxe siècle, jusqu’aux années 1930. Initialement dédiée à un lectorat composé de professionnels du septième art, la revue de cinéma devient, notamment à partir de la Première Guerre mondiale, de plus en plus accessible au grand public. Cet article rend ainsi évident le rôle de vulgarisation des revues spécialisées, qui dépassent les cercles savants et voient leur contenu diffusé au sein des périodiques généralistes.

Réseaux & outils numériques

18Consacré à la numérisation des périodiques, la partie finale joue le rôle d’épilogue. Elle ouvre la voie à de nombreuses enquêtes à venir, en offrant quelques amorces et quelques angles d’approche possibles. De plus en plus courante dans la communication scientifique, la question du numérique garde dans les publications un aspect inachevé, comme si elle était en construction, toujours ouverte à de nouveaux débats, à de nouveaux déploiements techniques et méthodologiques.

19Jean-Didier Wagneur aborde le plus important fonds numérisé du monde francophone : celui de la Bibliothèque nationale de France, avec son site de diffusion et de consultation Gallica. L’auteur se concentre sur la méthodologie de ce travail colossal (débuté dès 1992, ce qui le rend quasi contemporain de la naissance du World Wide Web, comme il est rappelé p. 775) en parcourant ses différentes phases et ses difficultés en termes de conservation des documents ou de financement des travaux. Il traite aussi d’enjeux tels que l’évolution des techniques de numérisation et la fidélité aux documents, en tenant compte, notamment, des particularités des périodiques, qui demandent des mesures spéciales, dues aux spécificités du support, comme l’encre typographique et le papier acide. Face au volume de périodiques déposés auprès des institutions de conservation, J.‑D. Wagneur ne peut que constater que « toute bibliothèque est aussi une hémérothèque » (p. 783).

20Les rapprochements entre la recherche scientifique et les outils numériques permettent la présence d’un genre nouveau : le blog. Dans cet esprit, Mikaël Lugan offre un aperçu de sa trajectoire personnelle en tant qu’auteur du blog Les Petites Revues. Il y décrit les motivations qui l’ont mené à le créer, ainsi que ses choix méthodologiques. Le ton personnel, quasi intimiste, commun à l’écriture des blogs, est perceptible dans cet article, ce qui le rend tout aussi léger que riche en informations sur les études médiatiques et la numérisation.

21L’article de Lorraine Janzen Kooistra sur The Yellow Book trace un parallèle entre l’histoire du livre et celle de la numérisation. Elle y présente la plateforme bâtie autour de l’édition numérique de cette revue — travail collaboratif autant que dynamique. Le soin apporté à l’écriture et au design de la base de données font honneur à la qualité visuelle de la revue, car ses éditeurs scientifiques estiment que sa forme est étroitement liée à sa méthodologie. Selon l’auteure, les technologies du xxie siècle nous permettent ainsi de réinterpréter les objets médiatiques du passé.

22Dans le domaine italien enfin, Giorgio Bacci, Veronica Pesce, Davide Lacagnina et Denis Viva présentent le programme entrepris par quatre institutions (la Scuola Normale Superiore de Pise, les universités de Gênes, Sienne et Udine) pour mettre en place une plateforme qui rassemble diverses banques de données. Les chercheurs insistent sur les applications pratiques du projet, sans se concentrer exclusivement sur les aspects théoriques et méthodologiques.

23Conclure l’ouvrage sur une section entièrement dédiée au numérique rend évident le caractère dynamique et mondialisé des études médiatiques. L’article de J.‑D. Wagneur sur les écosystèmes revuistes attire l’attention sur le fait que la numérisation des périodiques devient essentielle pour les programmes de recherche en cours et à venir. Selon le chercheur, « toute bibliothèque numérique cherche à organiser et à restituer des écosystèmes documentaires latents et le poids des périodiques dans la communication imprimée est énorme » (p. 777). Il trace un parallèle intéressant entre la « civilisation du journal », qui naît sous la monarchie de Juillet, et notre « civilisation de l’Internet », née « d’initiatives très nombreuses dont plusieurs ont été non seulement novatrices, mais fondatrices » (ibid.).


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24L’Europe des revues II a pour objectif d’analyser les revues en prenant en compte leur portée dans l’histoire des médias, sans négliger le rôle qu’elles ont également joué dans les histoires littéraire et artistique. Avec près de cinquante chercheurs de nationalités variées et quarante-deux articles organisés selon un plan dont la complexité est imposée par l’ampleur de l’entreprise, l’ouvrage aborde les questions littéraires, artistiques et culturelles de manière comparée et contextualisée. L’étude des réseaux de la presse du xixe siècle exige une approche intersémiotique, interdisciplinaire et, force est de le constater, collaborative à un niveau international. Ce travail monumental donne la mesure de l’état de la recherche médiatique. La conclusion de l’ouvrage nous mène à croire que l’avenir de ce travail chemine vers un usage accru des nouvelles technologies et des dialogues transatlantiques, étant donné que le pont entre l’Europe et d’autres continents, notamment les Amériques, est établi au sein même des corpus médiatiques et ne peut pas être négligé dans la recherche à l’ère du numérique. Dans ces conditions, peut-être L’Europe des revues aura-t-elle droit à un troisième volume, visant à analyser les dialogues entre le marché éditorial européen et les autres continents ?