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Th. Groensteen, Commentaire de planche : Sergent Laterreur

Th. Groensteen, Commentaire de planche : Sergent Laterreur

Publié le par Nicolas Geneix

Thierry Groensteen, Commentaire de planche : Sergent Laterreur

Article publié sur le site "neuvième art 2.0", avril 2016.

"Le sergent Laterreur porte bien son nom, lui qui s’ingénie à brimer et tyranniser l’unique homme de troupe qui compose sa compagnie, la « 5e » (on voit ici ce souffre-douleur sans nom dresser la table pour d’autres soldats ; mais ceux-ci n’apparaissent jamais, alors que des généraux et autres officiers supérieurs font, de temps à autre, de la figuration). Le couple est physiquement désassorti : un petit nerveux et un gros au physique imposant ‒ un peu à la façon d’Astérix et Obélix ‒, doué d’un naturel aussi jovial qu’accommodant. (...)

Si la mise en page est sobre et « carrée » (presque parfaitement symétrique, mais pas tout à fait ; ce léger décalage vers la gauche est-il volontaire ?), la ligne de Touïs, elle, est dansante, particulièrement le contour des bulles. Mais c’est avant tout la pile d’assiettes qui dynamise la page. Le soldat la manipule avec la dextérité d’un artiste de cirque, s’amusant à lui faire épouser la courbe d’une voûte en plein cintre, puis à la rattraper dans le dos. On songe aux piles de crêpes récurrentes dans des séries enfantines comme Petzi, de Hansen, ou Jojo, de Geerts, mais ici il s’agit d’assiettes, par définition cassables, et, à cet égard, l’espoir du sergent est clairement exprimé dans la deuxième case : il attend que la vaisselle se brise, afin de pouvoir punir son subordonné avec sa férocité coutumière. Il en sera pour ses frais et, de rage, mordra dans une nappe à pleines dents. (...)"

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