Essai
Nouvelle parution
S. Genand, La Chambre noire. Germaine de Staël et la pensée du négatif

S. Genand, La Chambre noire. Germaine de Staël et la pensée du négatif

Publié le par Marc Escola (Source : Société des études staëliennes)

Compte rendu publié dans Acta fabula (Novembre 2017, vol. 18, n°9) : Sébastien Baudoin, "La chambre noire de Germaine de Staël"

 

Stéphanie Genand, La Chambre noire. Germaine de Staël et la pensée du négatif, Genève, Droz, collection "Histoire des idées et critique littéraire", 2017. EAN13 : 9782600047388 — 384 p.

Longtemps associée à l’excès ou à un enthousiasme incompatible avec l’exercice de la pensée, l’œuvre de Germaine de Staël découvre, au cœur de l’existence comme de l’identité, un manque. La formule désigne le vide ouvert par la disparition de l’Ancien Régime et la difficile refondation de l’autorité politique, le vertige qui s’empare du sujet face à l’obscurité de ses désirs, la mélancolie enfin qui saisit l’âme au milieu de la vie, lorsqu’elle doit descendre la route après avoir fait le deuil de l’innocence et levé le voile sur les coulisses de la famille. Que faire alors ? Désespérer des passions qui traversent la trajectoire humaine et leur imposent un gouvernail devenu fou ? Ou tenter d’analyser ces failles pour en neutraliser les dangers ? Staël choisit l’aventure de l’élucidation : avec courage et lucidité, elle autopsie, dans toute son œuvre, l’envers de la conscience et nous apprend que la liberté commence avec la pensée du négatif.

Stéphanie Genand est MCF-HDR à l'Université de Rouen et présidente de la Société des études staëliennes.

 

Table des matières

Prologue. Le malentendu staëlien

Première partie : Partitions

Chapitre premier. Louise volubile
L’infante Suzanne
L’enfant des salons
La fille de l’air
Louer
Louise et l’homme qui parle
Naître éloquente
Le chant de Louise
Romances
Paroles et musiques

Chapitre II. Paraître et disparaître
La langue liée
Dépaysements
Traductions
La femme coupée
Pétrifier
Décapiter
Se composer
« Jeter au feu »
« Sans mon aveu »

Chapitre III. Soi-même comme une autre
La désobéissance
La fille en prescrira la lecture à sa mère
« Le large fleuve de la belle parole »
Débrouiller le chaos
L’aventure archéologique
Le roman des origines
La langue de l’âme
La libre biographie
Deuxième partie : Médiations

Chapitre IV. L’arbre et le fruit
La fille de Montesquieu
Un monde d’eunuques?
« Trouver la langue »
La cure
La force de l’âge
Morale ou politique ?
L’origine du mal
Vie et aventure d’un couple

Chapitre V. Donner au jour les rêves de la nuit
Le bonheur des sots
Fictions du père
La filiation imaginaire
L’atelier mutilé
Quel réel ?
Le monde sauvage de Delphine
Les jouissances du simulacre
Troisième partie : Sublimations

Chapitre VI. La solitude des forêts
Mériter son exil
« Apprécier ceux qu’on hait »
Le choix de l’invisible
« Ma littérature métaphysique »
L’insurrection mélancolique
La cathédrale

Chapitre VII. La force comique
La dérision
La médiation scénique
Les Français n’ont pas d’humour
Staël actrice
La femme qui rit

Epilogue
Bibliographie
Corpus
Etudes critiques
Index

*

On peut lire sur le site www.stael.org un autre compte rendu de cet ouvrage, par Cyrielle Peschet.