Collectif
Nouvelle parution
Skén&Graphie (n°1),

Skén&Graphie (n°1), "Des écritures et des plateaux"

Publié le par Julia Peslier

Skén&graphie, n° 1, "Des écritures et des plateaux", numéro dirigé par Pascal Lécroart et Julia Peslier, Annales littéraires de Franche Comté, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2014.

  • ISBN : 978-2-84867-475-9 - Numéro ALUFC : 924
  • Prix de souscription : 9.60 EUROS jusqu'au 20/01/2014 (cf bon de souscription joint)
  • Prix public à partir du 21/01/2014: 12.00 EUROS
  • 220 pages

Revue papier semestrielle et revue électronique (mise en ligne fin 2014, sur le portail de revues.org), adossée à l'Équipe CIMArtS – ELLIADD (EA 4661) - université de Franche-Comté

Présentation de la revue

Pluralité des scènes, diversité des écritures : l’esperluette les réunit dans une traversée pluridisciplinaire et comparatiste des écritures de et pour la scène. Héritière de Coulisses et adossée à l’équipe CIMArtS, Skén&graphie se joue en trois actes. Centré sur la recherche, le Cahier critique déploie des lignes thématiques. Le Cahier de la création fait la part belle aux textes dramatiques – inédits, rééditions, traductions, des théâtres du monde à la francophonie. Le Cahier des Spectacles et des Professionnels fait la chronique des spectacles et recueille la parole des professionnels.

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Edito (extraits)

"Des écritures et des plateaux

 

De Coulisses à Skén&Graphie, ou le passage depuis les coulisses jusqu’au devant de la scène dans son interaction multiple avec l’écriture : cette nouvelle formule de la revue se propose d’explorer, de musarder et d’arpenter quelques lieux forts des Coulisses des arts du spectacle et des scènes émergentes. Elle marque l’entrée de plain pied de la création contemporaine sur le plateau papier de Skén&Graphie et l’attention portée à toutes formes de pratiques artistiques, à des retours réflexifs sur des auteurs, des œuvres et des arts, et à des actualités éditoriales comme critiques. En guise d’ouverture à plusieurs voix et pour faire un clin d’œil au lieu commun du manifeste, aussi attendu dans tout premier numéro que soigneusement scruté par l’historien des revues, le comité de rédaction s’est livré à un petit dialogue en point et contrepoint, chacun apportant en quelques lignes mélodiques sa contribution à la partition, faisant le pari que de la diversité de ses regards et de ses questionnements jailliront complétude et pluridisciplinarité fructueuses, échos inattendus et diversité esthétique. Et tout d’abord, pleins feux sur le Cahier critique et son dossier thématique !

 

Skén&Graphie. Les deux termes qu’abouche le titre de la revue en évoquent ainsi deux autres, le plateau et l’écriture, qui, depuis quelques années, ont conclu un mariage notionnel fécond. Des « écrivains de plateau » aux « écritures de plateau », la formule de Bruno Tackels a rencontré une fortune notable – n’excluant pas du reste les réticences ou les oppositions[1] –, sans doute pour sa capacité à désigner ce qui apparaissait comme un nouveau paradigme de la création théâtrale, conçue non plus dans la séparation de deux moments – le moment textuel suivi du moment scénique –, mais comme un geste unique ou du moins conjoint. À côté des « écrivains de plateau », l’écriture de plateau finit par devenir une catégorie globale désignant tout processus de création (quelle que soit l’importance de la dimension textuelle de l’œuvre) se développant en lien concret, voire en concomitance avec le travail scénique, abolissant la définition du théâtre comme un « art à deux temps » (selon l’expression d’Henri Gouhier[2]) où le texte précèderait l’œuvre scénique comme l’essence précèderait l’existence. À cette aune, elle désigne aussi bien des expériences purement spectaculaires, dans lesquelles l’idée d’« écriture » ne saurait figurer qu’à titre métaphorique tant est forte la prégnance de l’image et de l’impact perceptif envahissant du spectacle (Romeo Castellucci), que des œuvres davantage liées à l’écriture dramatique – et dont la publication postérieure du texte porte trace –, mais dont la genèse s’inscrit dès le début dans le travail concret de la scène (Joël Pommerat).

[...]

Isabelle Moindrot présente, dans un entretien avec Hanan Hashem, l’édition critique du théâtre de Victorien Sardou qu’elle dirige en évoquant notamment sa dimension de créateur scénique et les implications de son travail de metteur en scène sur la genèse des œuvres. Concluant le cahier sur l’actualité critique éditoriale, Pauline Chevalier propose de sonder quelques lieux communs et idées fortes autour des « Scènes politiques » à travers la mise en perspective de quatre volumes récemment parus, sous les plumes d’Olivier Neveux, de Bérénice Hamidi-Kim, de Noémie Villacèque et de Marie-Christine Autant-Matthieu.

Du côté du Cahier de la création et à l’occasion du centenaire de l’entrée en guerre de 1914, nous retrouvons la tension contenue et l’agitation frénétique qui précèdent tout conflit dans les coulisses du pouvoir. Faire l’histoire et choisir le champ de bataille ou faire la paix et préférer la tranquillité des peuples, l’empereur doit prendre sa décision à l’issue d’entretiens particuliers avec ses deux conseillers, son ancien professeur Cassius et son chancelier Anker. L’écrivain et dramaturge suédois Hjalmar Söderberg trouve avec force les mots pour nous plonger dans la veille inquiète de jours où le sommet de l’État entraîne ou non le Basculement, selon le titre programmatique de cette pièce à laquelle rend honneur la traduction collective dirigée par Elena Balzamo (publiée chez L’Harmattan, septembre 2013). Auteur, metteur en scène et actrice martiniquaise, Pascale Anin est la jeune dramaturge invitée du carnet de la création pour le champ contemporain. Elle nous confie ici les méditations et les lyrismes, les douceurs et les douleurs, les exils intérieurs et les séparations du couple de « Jeu d’ombres », fraîchement formé par Dzambi et Ophélie, dans la rencontre anxieuse entre l’Afrique et l’Occident, en un texte inédit et extrait d’un projet plus étendu, initialement intitulé Le Spasme du sanglot.

Outre les chroniques fouillées et denses sur les spectacles de Joël Pommerat et de Romeo Castellucci respectivement rédigées par Jérémie Majorel et de Rafaëlle Jolivet Pignon à propos de La Réunification des deux Corées et de la trilogie Le Voile noir du Pasteur, le Cahier des spectacles et des professionnels fait la part belle à deux rubriques nouvelles. L’une présente un focus autour de la vie des compagnies et des rencontres avec des professionnels de la scène : c’est François Berreur qui répond aux questions de Pascal Lécroart à propos du spectacle Tribulations d’une étrangère d’origine, écrit et joué par la comédienne Élisabeth Mazev. L’autre souhaite proposer un parcours réflexif et souple sur l’histoire des revues : et qui de mieux indiqué ici pour inaugurer ces portraits de revues, que la fondatrice de la revue Coulisses, Lucile Garbagnati ? Elle nous raconte à bâtons rompus l’époque de la création de Coulisses, aventure qu’elle a dirigée près de quinze années, se remémorant pour nous péripéties, trouvailles et aléas qui l’ont toujours poussée à faire preuve d’invention au côté des étudiants et du collectif de la revue pour aller de l’avant. Elle passe ensuite le relais aux directeurs successifs, qui marquent brièvement en écho les quelques infléchissements et nouveautés qu’ils y ont apportés."

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Sommaire


Édito par Pascal Lécroart, Julia Peslier et Romain Piana 9


Points et contrepoints : en guise de manifeste… par le comité de rédaction 13

Carnet Critique


Dossier : « Des écritures et des plateaux », coordonné par Romain Piana


« Le texte n’est pas l’aboutissement, il est l’impulsion primordiale ». Entretien avec Ariane Mnouchkine.
Propos recueillis par Mathieu Dosse avec la complicité de Romain Piana 23


Marion Cousin : « L’écriture de plateau d’Angélica Liddell : un théâtre de la contagion » 31


« Si je respire du poison, ma pièce sera du poison, si je respire du gaz, ce sera du gaz ». Entretien avec Angélica
Liddell. Propos recueillis et traduits par Marion Cousin 37


Pénélope Dechaufour, « Kossi Efoui en compagnonnage avec le Théâtre Inutile » 41


« Un gueuloir de luxe. » Entretien avec Kossi Efoui. Propos recueillis par Pénélope Dechaufour 47


Cécile Schenck, « Maguy Marin, Denis Mariotte : ‟un mot à mot avec les moyens du plateau” » 53


Pascal Lécroart, « Paul Claudel au contact du plateau : interrogations poétique, esthétique et axiologique » 73


Autour de l’actualité critique en librairie


« Sardou barrait, corrigeait, biffait dans un but unique : l’effet scénique ». Entretien avec Isabelle Moindrot.
Propos recueillis par Hanan Hashem 93


« Scènes politiques », recensions par Pauline Chevalier de quatre ouvrages récents d’Olivier Neveux, de
Bérénice Hamidi-Kim, de Noémie Villacèque et de Marie-Christine Autant-Matthieu 101


Carnet de la création

Traduction


Présentation par Elena Balzamo 113


Hjalmar Söderberg, Basculement (Pièce en trois Actes), 1922 117
 

Inédit


Présentation par l’auteur 133


Pascale Anin, Le Spasme du sanglot, 2013 135
Extrait : « Jeu d’ombres »


Carnet des spectacles et des professionnels

Chroniques


Rafaëlle Jolivet Pignon : « Montrer ce qui est caché, expérience d’une trajectoire théâtrale »
[à propos de la trilogie : Le Voile noir du pasteur, une création de Roméo Castellucci] 159

Jérémie Majorel : « Hymen »
[à propos de : La Réunification des deux Corées (2013) de Joël Pommerat] 169

Vie des Compagnies


« L’autobiographie au risque du plateau : Les Tribulations d’une étrangère d’origine d’Élisabeth Mazev ».
Entretien avec François Berreur. Propos recueillis par Pascal Lécroart 183
 

Histoire des revues


Coulisses, 1990-2004, de la revue du théâtre universitaire de Franche-Comté (TUFC) à la revue de théâtre par Lucile Garbagnati

suivi des Regards croisés sur la revue, par Frédérique Toudoire Surlapierre, David Ball et Julia Peslier 191

Liste des contributeurs 207