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Séminaire "Éthiques & Mythes de la Création" (Paris)

Éthiques & Mythes de la création (EMC),

Séminaire de recherche international sous la direction de Sylvie Dallet.

Le séminaire « ÉTHIQUES et MYTHES de la CRÉATION » (EMC)  explore l'imaginaire qui préside à la création des savoirs.  Pour ce faire, il conjugue concrètement des expériences artistiques  et de terrain avec des exposés théoriques dans une perspective de compréhension globale des processus créatifs. Cette confrontation transdisciplinaire associe les images, les sons avec les diverses formes de l’écrit, désormais transformés par les arts de l’enregistrement, qui, selon Pierre Schaeffer, agissent en « Arts Relais ».

Notre société démultiplie ces relais, qui sont des échos, des matières à narcissisme, mais qui, aussi réinventent des liens de proximité, enchâssés dans des processus mythiques. Il convient d'examiner cette fluidité mythique qui se transforme et perdure au travers les expressions artistiques et les médias.

Ce séminaire interdisciplinaire, issu du programme de recherche international «Éthiques de la Création » dirigé par Sylvie Dallet (CHCSC/UVSQ), propose des questionnements d’ouverture, dans une relation de contraste et de complément des connaissances.

Accueilli à l’Espace Harmattan au 24 rue des écoles, à Paris, le séminaire «Éthiques & Mythes de la Création »  (CHCSC/UVSQ) est associé à l’Institut Charles Cros  (http:http://www.institut-charles-cros.eu) et partenaire d’Innovaxiom.

 

Thème de la séance  du 4 avril 2018  (de 14 à 18 heures)

« Écritures secrètes et lectures littéraires du chamanisme ».

Déroulé de la séance :

             Sylvie DALLET : introduction du séminaire 2018 et communication «Résurgences littéraires et mutations contemporaines du chamanisme »

            Lorenzo SOCCAVO : « À la recherche du temps perdu, pour une lecture chamanique de Marcel Proust »

Résumé : Une lecture attentive de l’œuvre de Marcel Proust permet d'étayer le postulat suivant de W. G. Sebald : « Il n'y a pas lieu d'opposer ce qu'un cerveau a inventé à ce qui a réellement existé. Car le monde dont nous expérimentons quotidiennement la réalité n'est pas lui-même autre chose que le recouvrement du monde naturel par celui que le cerveau humain a produit... » (Lynne Sharon Schwartz, Conversations avec W. G. Sebald, rapporté par Jacques Rancière dans les bords de la fiction). Notre lecture chamanistique de Proust nous permettra d'approcher les passages entre les mondes des textes de fiction, et, le monde-monde naturel.

CV : Membre de l’Institut Charles Cros, Lorenzo Soccavo est chercheur en prospective du livre et de la lecture à Paris. Membre de la Société internationale de mythanalyse et collaborateur scientifique de la Revue internationale en sciences humaines et sociales M@gm@, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Gutenberg 2.0, le futur du livre (2007). Ses travaux s'orientent actuellement vers la recherche des conditions nécessaires au déclenchement d'un processus d'autonomisation des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires.

            Olga KATAEVA : « La série des dessins de Serguei Eisenstein L’âme sortant du corps (1939) ».

Résumé : À travers l’analyse de la série des dessins d’Eisenstein intitulée L’âme sortant du corps (1939) nous aborderons la question du processus de la création comme acte extatique, proche à une transe chamanique. Le corps humain y est conçu comme passeur du rythme expressif, ce rythme étant l’essence d’une image intermédiale, c’est-à-dire audiovisuelle, fondée sur un nœud des relations et de leurs entrecroisements. Selon Eisenstein, « L’art est une régression artificielle dans le domaine du psychique vers les formes plus précoces de la pensée, c’est-à-dire, un phénomène identique à toute forme de drogue, d’alcool, de chamanisme, de religion etc. La dialectique de l’art est construite à la base d’une curieuse ‘unité binaire’. L’impact de l’œuvre d’art est basé sur un processus double : une ascension rapide progressive sur la ligne des niveaux supérieurs de la conscience et en même temps la pénétration dans les strates de la pensée sensitive la plus profonde à travers la structure de la forme. Une distinction polaire de ces deux lignes crée cette tension extraordinaire de l’unité de la forme et du contenu qui distingue de vraies œuvres »

Ainsi, cette série des dessins exprime l’idée de réconciliation du conflit des tendances rationnelles et irrationnelles de la créativité. Cette image de libération de la conscience et du dépassement des limites corporelles incarne une nouvelle méthode créatrice fondée sur le montage et la synesthésie.

CV : Olga Kataeva est peintre et docteure en cinéma et études audiovisuelles. Née à Leningrad (Saint-Pétersbourg). Peintre, graphiste, professeur d’art elle est membre de l’Association des artistes, peintres, sculpteurs, architectes, graveurs, dessinateurs de la Fondation Taylor (Paris), de l’Association des Critiques d’Art (l’AIS), elle a tenu quatre expositions personnelles et a participé à plus de 40 expositions régionales et internationales de la peinture et des arts graphiques. http://kataeva-artist.e-monsite.com/ Enseignante du croquis à l’École Nationale d’Architecture de Paris la Villette (le DPEA – architecture navale). Sa thèse (direction Antonio Somaini, LIRA Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle) porte sur « Le statut de dessin dans l’œuvre de Sergueï Eisenstein : mise-en-scène, montage, intermédialité ».

La Femelle du Requin (sous réserve) : «  Une forme singulière de création : la Revue »

 CV et résumé : La Femelle du requin  (revue de littérature et cétacés) perdure depuis 22 ans dans le paysage des revues littéraires, animée par un collectif d’enseignants défricheurs qui explorent les littératures, où la spiritualité offre une multiplicité d’expressions singulières. La qualité de cette forme collective de création a été saluée par des médias tels que France Culture, Le Monde, la Quinzaine littéraire

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Site associé : http://www.institut-charles-cros.eu

[1] Izbrannye proizvedeniia v shesti tomakh, t. 2,  Moskva: Iskusstvo, 1964, p. 120 – 121.