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Poétiques du descriptif  dans le roman français du XIXème siècle

Poétiques du descriptif dans le roman français du XIXème siècle

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Alice De Georges-Métral)

Colloque

« Poétiques du descriptif  dans le roman français du XIXème siècle »

 

 

Université de Nice-Sophia Antipolis

Centre Transdisciplinaire d’Epistémologie de la Littérature

23, 24 et 25 Mai 2013

 

 

 

Appel à contributions

Date limite : 30 juin 2012

Comité d’organisation : Alice De Georges-Métral (Nice-Sophia Antipolis), Jean-Marie Seillan (Nice-Sophia Antipolis).

Comité scientifique : Philippe Hamon (Paris III), Alain Rabatel (Lyon 1), Marie-Françoise Melmoux-Montaubin (Université de Picardie), Jean-Marie Seillan, Alice De Georges-Métral.  

 

« L’art est à la fois surface et symbole ».

            La description dans le roman du XIXème siècle s’est vue bien souvent éreintée par la critique contemporaine. Fidèles en ce sens à la tradition rhétorique, les exégètes considéraient cet objet littéraire comme une pause dans le récit ou comme un simple morceau de bravoure. Depuis quelques décennies cependant, ses richesses sémiotiques et ses interactions avec le récit ont conduit la critique à en réévaluer la fonction. Elle interroge le phénomène du descriptif, tel que l’entendent Michael Riffaterre[1] et Philippe Hamon, à partir de ses modalités de représentation, ses configurations, sa capacité à s’approprier les atouts des arts visuels. Elle l’envisage aussi comme discours muet lorsqu’il parvient à inscrire une éthique, des valeurs ou des récits sous-jacents que l’herméneute seul peut décrypter.

            Installées au croisement du discursif et du pictural, ces fonctions revêtent une importance centrale aux yeux de certains romanciers du XIXème siècle. Conçue comme une peinture en deux strates, la description romanesque se donne pour ambition, selon Flaubert, de « faire des tableaux, montrer la nature telle qu’elle est, mais des tableaux complets, peindre le dessous et le dessus »[2]. Chaque « détail est indice, symptôme, permettant sens et interprétation »[3], si bien que le lecteur est conduit à son tour à une double lecture convoquant la perception de l’objet décrit et son interprétation. « Descriptif/décryptif, explique Philippe Hamon, [paraissent] fonctionner comme deux tendances, deux pôles opposés, mais pas forcément antinomiques, […] de l’attitude “réaliste”: un réalisme “horizontal” encyclopédique […] qui vise à l’inventaire exhaustif des surfaces […], et un réalisme “vertical” qui pense que le réel est caché sous la surface, est à décrypter pour être mis à jour »[4]. Les catégories ornementale, expressive et représentative de la description[5] s’interpénètrent harmonieusement pour que la peinture se fasse « poésie muette »[6]

            Le descriptif est ainsi une « une grammaire narrative implicite » qui « se double d’une fonction narrative seconde » ; c’« est en fait un micro-récit »[7]. À partir des probabilités matricielles qu’il propose, il déploie souvent des contrefictions consistant « à ouvrir dans le récit une branche narrative qui n’accède pas au statut de fait avéré »[8]. Un véritable feuilleté énonciatif se fait jour enfin, lorsqu’un objet décrit est construit selon différents points de vue qui se complètent ou entrent en collision. Forme oblique de discours, le point de vue est une « parole infraverbalisée »[9] qui inscrit un dialogisme au coeur du référent fictionnel. La « confrontation agonique » ou « la dimension cognitive »[10] des points de vue, « garde trace de l’épaisseur temporelle »[11] et ontologique de l’objet. C’est ce qu’autorisent les figures de style qui, par une subtile transformation du point de vue sur l’objet représenté, conservent « une trace de ce parcours, à l’instar de l’anamorphose en peinture » car « le spectateur en se décalant récupère sur la rétine une autre forme de l’objet »[12].

Ces potentialités du descriptif reposent sur le principe de sa fonction référentielle. La description, pourtant, n’a pas toujours pour finalité de représenter un référent qui lui préexiste ; elle peut aussi, au coeur même du roman, créer un effet d’hybridité générique lorsque sa fonction se fait poétique. Car parfois « c’est le son qui engendre le sens, c’est lui qui choisit les mots »[13], suspendant pour un temps le cours usuel de la signification.

Par la description, enfin, l’art devient « à la fois surface et symbole »[14]. L’aphorisme d’Oscar Wilde redéfinit la représentation artistique dans son rapport à l’objet figuré. Si le miroir ou le tableau, dans Le Portrait de Dorian Gray, reflètent la surface d’un visage, les signes qu’ils présentent à l’herméneute sont à lire en fonction de deux perspectives. La première se présente à l’oeil dans l’immédiateté du visible, la deuxième exhibe ce que le visible cache ou recèle. Les descriptions romanesques sont, au XIXème siècle, le lieu privilégié où se noue une réflexion sur la signification de l’objet dépeint. « On croit que la description peint des objets, explique Micheline Tison-Braun, alors qu’elle propose des sens. »[15] S’y jouent implicitement les débats idéologiques et esthétiques qui déchirèrent le siècle. Les descriptions émanant d’auteurs d’obédience positiviste ou scientiste, par exemple, n’opteront pas pour les mêmes principes esthétiques que celles de romanciers spiritualistes ou idéalistes.

L’histoire des idées, de ce fait, est gravée à même la matière des objets, redéfinissant les grands axes de l’histoire littéraire du XIXème siècle. Certains liens inattendus peuvent se nouer entre des auteurs que tout oppose. Ainsi, en confrontant deux descriptions d’un même référent au sein de deux oeuvres différentes, l’on peut en dégager les analogies et les divergences. Si bien que l’une des catégories rhétoriques des descriptions selon Fontanier, le parallèle, pourrait se voir revisitée lorsqu’elle ne se contente pas de confronter deux descriptions au coeur d’une seule oeuvre mais entre deux oeuvres distinctes. La fonction sémiosique de la description et sa sursignifiance[16] en font ainsi le lieu privilégié d’une vision du monde qui excède largement la peinture du référent.[17] Enfin, et consécutivement à l’inscription de l’idéologie dans le texte, chaque description déploie un art poétique au coeur duquel l’auteur dialogue avec ses prédécesseurs pour s’inscrire dans une tradition esthétique tout en l’abolissant. 

L’éthopée de Jean Valjean est l’occasion pour Victor Hugo de définir ce lien inextricable entre le monde sensible et l’idée dont il porte les stigmates : « On ne sait pas que cet homme est un gouffre. Il est stagnant, mais profond. De temps en temps un trouble auquel on ne comprend rien se fait à sa surface. Une ride mystérieuse se plisse, puis s’évanouit, puis reparaît ; une bulle d’air monte et crève. C’est peu de choses, c’est terrible. C’est la respiration de la bête inconnue. »[18] Ce sont ces « rides mystérieuses », creusées à même les objets, personnages ou paysages représentés, qu’il nous faudrait interroger.     

 

Le colloque « Poétiques du descriptif dans le roman du XIXème siècle »[19] s’intéressera aux fonctions de la description et à ses potentialités heuristiques, en lien notamment avec l’histoire littéraire et l’histoire des idées. Plusieurs pistes – correspondant à divers domaines de la critique que l’on cherchera à articuler entre eux – pourront être exploitées en regard de cette problématique :

 

1 – Histoire littéraire

*Peut-on construire une histoire littéraire en comparant la poétique des descriptions de différents romanciers du XIXème siècle ? Les grandes lignes tracées par la critique littéraire peuvent-elles en ressortir transfigurées ?

*De quelle manière les romanciers dialoguent-ils entre eux ? Quelles polémiques peuvent s’engager au coeur des descriptions ?

 

2 – Poétique de la description

*On pourra retracer les diverses théories de la mimesis qui se dégagent des descriptions romanesques.

*Il s’agira aussi d’interroger le rapport que la configuration des descriptions entretient avec les autres domaines artistiques (peinture, sculpture, musique etc.), notamment à travers la pratique des « Salons » ainsi que les autres formes d’écriture visant à transposer les arts visuels.

*Quelle interprétation du monde contemporain se dessine en creux, à travers les lignes qui parcourent ces toiles scripturales ?

*Pourquoi décrire ? Pourquoi refuser de décrire ? Quels discours idéologiques ou théologiques sont sous-tendus par ces postures d’écrivains ?

*Quant aux portraits, on pourra se demander en quoi le corps, la physiognomonie ou la prosopographie livrent les signes du monde contemporain, s’ils sont « surface » ou « symbole ».

 

3 – Stylistique

*On s’interrogera sur les fonctions des différents points de vue dans les descriptions. La dialectique qui se noue entre point de vue du narrateur et point de vue du personnage réfléchit-elle le rapport complexe entre le sensible et l’invisible ? Est-elle sous-tendue pour les polémiques qui traversent le XIXème siècle ?

*Quelles fonctions spécifiques la syntaxe ou les tropes revêtent-elles dans la poétique des descriptions ?

 

 

Bibliographie indicative :

 

Ouvrages collectifs

* « L’Effet-liste », enjeux et fonctionnements de l’accumulation verbale en littérature, actes du colloque tenu à Metz du 24 au 26 février 2011, sous la direction de Michelle Lecolle, Raymond Michel et Sophie Milcent-Lawson, actuellement sous presse.

*Recto/Verso. Revue de jeunes chercheurs en critique génétique,  n° 7, Du descriptif, 2011. http://www.revuerectoverso.com/spip.php?page=numero&id_rubrique=96

* Figures et points de vue, Langue française n° 160, Paris, Larousse, décembre 2008.

*Description et fiction de Jean de La Croix à Vargas Llosa : l’inquiétante étrangeté de l’écriture descriptive, Presses Universitaires de Rennes, 2008.

*Le Descriptif, Polysèmes. Arts et littératures, articles réunis par Isabelle Alfandary et Isabelle Gadoin, n° 9, éd. Publibook, 2007.

* Texte/Image : nouveaux problèmes, sous la direction de Liliane Louvel et Henri Scepi, colloque de Cerisy, Presses Universitaire de Rennes, 2005.

* Mimesis et Semiosis. Littérature et représentation. Miscellanées offerts à Henri Mitterand, Hamon Philippe et Leduc-Adine Jean-Pierre dir., Paris, Nathan, 1992. 

*L’Ordre du descriptif, Jean Bessière (éd.), Paris, PUF, 1988.

* Paysages, Littérature, n° 61, Paris, Larousse, 1986.

*Le décrit, Littérature, n° 38, Paris, Larousse, 1980.

* Littérature et réalité, Roland Barthes, Leo Bersani, Philippe Hamon, Michaël Riffaterre, Ian Watt (Paris, Éditions du Seuil, 1982).

*La Description, Philippe Bonnefis et Pierre Reboul éd. (Lille, Université de Lille III, 1981).

 

Ouvrages individuels

*Jean-Michel Adam et André Petitjean, Le Texte descriptif : Poétique historique et linguistique textuelle, Paris, Nathan, 2006 (1989).

La Description, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1993.

*Lampropoulos Apostolos, Le pari de la description : l’effet d’une figure déjà lue, Paris, L’Harmattan, 2002.

*Eric Auerbach, Mimesis, la représentation de la réalité dans la littérature occidentale, traduit de l’allemand par Cornélius Heim, Paris, Gallimard, « Tel », 1968.

*Mikhail Bakhtine, La poétique de Dostoïevski, traduit du russe par Isabelle Kolitcheff, présentation de Julia Kristeva, Paris, Seuil, 1970.

*Roland Barthes, S/Z, Paris, Éditions du Seuil, 1970.

*Eric Bordas, Balzac, discours et détours : pour une stylistique de l’énonciation romanesque, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2003.

*Jérôme David, Balzac, une éthique de la description, Paris, Champion, 2010.

*Andrea Del Lungo, L’incipit romanesque, Paris, Édition du Seuil, coll. « Poétique », 2003.

*Umberto Eco, Vertige de la liste, Paris, Flammarion, 2009.

*Fontanier, Les Figures du discours, Flammarion, 1977, pp. 422-431.

*Michel Foucault, Les Mots et les choses, Paris, Gallimard, 1967.

*Gérard Genette, Figures I, Paris, Seuil, 1966.

Figures II, Paris, Seuil, 1969.

Figures III, Paris, Seuil, 1972.

*Pierre Glaudes, Esthétique de Barbey d’Aurevilly, Paris, Classiques Garnier, 2009.

*Algirdas-Julien Greimas, Du sens II, Paris, Seuil, 1983.

*Philippe Hamon, Littérature et image au XIX° siècle, Paris, José Corti, 2007.

La Description littéraire (Paris, Macula, 1991).

Du Descriptif, Paris, Hachette Supérieur, 1993.

Texte et idéologie, Paris, Quadrige, PUF, 1984.

*Patrick Imbert, Sémiotique de la description balzacienne, Ottawa, éd. De l’Université, 1976.

*Roman Jakobson, Essai de linguistique générale, Paris, Minuit, 1983.

*Vincent Jouve, L’Effet-personnage dans le roman, Paris, PUF écriture, 1992.

*Eric Le Calvez, La Production du descriptif : exogenèse et endogenèse de L’Education sentimentale, Amsterdam-New York, Rodopi, 2002. 

*Gotthold Ephraim Lessing, Laocoon, Paris, Hermann, 1990 (1766).

*Boris Lyon-Caen, Balzac et la comédie des signes. Essai sur une expérience de pensée, Saint-Denis, PUV, 2006.

*Louis Marin, Utopiques : jeux d’espaces, Ed. de Minuit, 1973.

* Henri Mitterand Le Regard et le signe, Paris, PUF, 1987.

*Mona Ozouf, Les Aveux du roman, le dix-neuvième siècle entre Ancien Régime et Révolution, Paris, Fayard, 2001.  

*Gilles Philippe et Julien Piat, La langue littéraire : une histoire de la prose en France, de Gustave Flaubert à Claude Simon, Paris, Fayard, 2009.  

*Alain Rabatel, Homo Narrans, Pour une analyse énonciative et interactionnelle du récit, Tome I, Les points de vue et la logique de la narration, Tome II, Dialogisme et polyphonie dans le récit, Limoges, Editions Lambert-Lucas, 2008.

La Construction textuelle du point de vue, Paris, Delachaux et Niestlé, 1998.

*Jean Rousset, Forme et signification, Paris, José Corti, 1962.

*Jean-Yves Tadié, Le récit poétique, Paris, Tel, Gallimard, 1994.

*Micheline Tison-Braun, Poétique du paysage (Essai sur le genre descriptif), Paris, Librairie A.-G. Nizet, 1980.

*Bernard Vannier, L’Inscription du corps. Pour une sémiotique du portrait balzacien, Paris, Klincksieck, 1972.

* Bernard Vouilloux, La Peinture dans le texte. XVIIIe-XXe siècle, Paris, CNRS édition, 1994.

Le tournant « artiste » de la littérature française. Ecrire avec la peinture au XIX° siècle, Paris, Hermann, 2011.  

 

Articles

*Maxime Abolgassemi, « La description expérimentale chez Balzac et Musil », Poétique, n° 145 (Paris, Seuil, 2006, pp. 59-82).

*Jean-Michel Adam et Sylvie Durrer, « Les avatars rhétoriques d’une forme textuelle : Le cas de la description », Langue française, 79, septembre 1988.

*Roland Barthes, « L’Effet de réel », Communications, n°11, 1968.

*Dominique Combes, « La stylistique des genres », (Langue française, vol. 135, 2002, pp. 33-49). 

*Lucienne Frappier-Mazur, « La description mnémonique dans le roman romantique », Littérature, « Le décrit », n° 38, Paris, Larousse, mai 1980, pp. 3-26.

*Pierre Glaudes, « Le Réalisme », Esthétique de Barbey d’Aurevilly, Paris, éditions Classiques Garnier, 2009, pp. 45-70.

*Gothot-Mersch, « La description des visages dans Madame Bovary », Littérature, n° 15, Paris, Larousse, 1974.

*Philippe Hamon, « Qu’est-ce qu’une description ? », Poétique, n°12, 1972, pp. 465-485.

« Pour un statut sémiologique du personnage », Littérature, n° 6, mai 1972, pp. 86-110.

*Patrick Imbert, « Sémiostyle : la description chez Balzac, Flaubert et Zola », Littérature, « Le décrit », n° 38, Paris, Larousse, mai 1980, pp. 106-128.

*Philippe Ippolito, « Police du descriptif », Polices du langage, Romantisme, Armand Colin, 2009/4, n° 146, pp. 101-111.

* Liliane Louvel, « Nuances du pictural », Poétique, Paris, Seuil, avril 2001, n° 126, pp. 175-190

*Jacques Neefs, « La figuration réaliste. L’exemple de Madame Bovary », Poétique, n° 16, Paris, Seuil, 1973, pp. 466-475.

*Jean Peytard, « Sur la description », Poétique, n° 43, Paris, Seuil, 1980, pp. 293-333.

*Alain Rabatel, « Liste et effets-liste. Enumération, répétition, accumulation », Poétique, n° 167, Paris, Seuil, septembre 2011, pp. 259-272. 

*Michael Riffaterre, « Système d’un genre descriptif », Poétique, n° 9, Paris, Seuil, 1972, pp. 15-30.

« Le tissu du texte », Poétique, n°  34, Paris, Seuil, 1978, pp. 193-203.

*Emile Zola, « De la description » [1880], dans Le Roman expérimental, Paris, Garnier-Flammarion, 1971.

 

 

 

Les propositions de communication (titre, résumé de 5 000 signes maximum, bibliographie, court CV) sont à adresser à Alice De Georges-Métral (degeorgesmetral@aol.com) en précisant dans quel(s) axe(s) s’inscrit la réflexion. Elles devront être envoyées au plus tard le 30 juin 2012.

 


[1] Philippe Hamon estime que Riffaterre « a lancé, le premier, la notion de système descriptif » (Entretien avec Philippe Hamon par Guillaume Bellon, « Le Descriptif, “ce délaissé de l’impérialisme narratologique…” », http://www.revuerectoverso.com/spip.php?article205).

[2] Lettre à Louise Colet, 6 avril 1853.

[3] Philippe Hamon, « Un discours contraint », Littérature et réalité (Paris, Éditions du Seuil, 1982, p. 160).

[4] Entretien avec Philippe Hamon par Guillaume Bellon, ibid..

[5] Lire à ce sujet Jean-Michel Adam et André Petitjean, Le Texte descriptif : Poétique historique et linguistique textuelle (Paris, Nathan, 2006 (1989)).

[6] Plutarque explique que « Simonide appelle la peinture une poésie muette et la poésie, une peinture parlante (346 f) » (De Gloria atheniensium, Presses Paris-Sorbonne, 1985, p. 113).

[7] Algirdas-Julien Greimas, Du sens II, Paris, Seuil, 1983, p. 154.

[8] Maxime Abolgassemi, « La description expérimentale chez Balzac et Musil » (Poétique, n° 145, Paris, Seuil, 2006, p. 77).

[9] Alain Rabatel, Homo Narrans, Pour une analyse énonciative et interactionnelle du récit, Tome II, Dialogisme et polyphonie dans le récit (Limoges, Editions Lambert-Lucas, 2008, p. 350).

[10] Alain Rabatel, « Figures et points de vue en confrontation » (Figures et points de vue, Langue française n° 160, Paris, Larousse, décembre 2008, p. 12).

[11] Michèle Monte, « Le jeu des points de vue dans l’oxymore : polémique ou reformulation ? » (Figures et points de vue, op. cit., p. 42).

[12] Geneviève Salvan, « Dire décalé et sélection de point de vue dans le métalepse » (Figures et points de vue, op. cit., p. 80).

[13] Jean-Yves Tadié, Le récit poétique (Paris, Tel, Gallimard, 1994, p. 186).

[14] Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray (Paris, Flammarion, 1995, p. 42).

[15] Micheline Tison-Braun, Poétique du paysage (Essai sur le genre descriptif) (Paris, Librairie A.-G. Nizet, 1980, p. 28).

[16] Lire à ce sujet Jean-Michel Adam. Il précise que c’est « en mettant en relation les plages descriptives et les différents niveaux textuels dont parle P. Imbert qu’apparaissent les fonctions sémiosiques de certaines descriptions dans l’économie interne d’un récit réaliste » (op. cit., p. 48).

[17] Nicolas Wanlin, explique que la « question est de savoir si l’on considère que la description vise un donné ou construit son objet. C’est sans doute cette alternative qui permet d’approcher l’historicité de la notion de descriptif, en particulier à l’articulation du XIXème et du XXème siècle. Outre la théorie du descriptif, il reste en effet à faire une histoire littéraire (et extra-littéraire) du descriptif » (« Remarques sur les problématiques actuelles de la théorie du descriptif. En relisant Philippe Hamon », Le Descriptif, Polysèmes. Arts et littératures, articles réunis par Isabelle Alfandary et Isabelle Gadoin, n° 9, éd. Publibook, 2007, p. 181).  

[18] Les Misérables (II, Paris, Gallimard, 1995, p. 836).

[19] Philippe Hamon explique que, pour le titre de son ouvrage Du Descriptif, il aurait « préféré quelque chose comme Poétique du descriptif » (Ibidem).