Questions de société
Liberté de réunion : le Tribunal Administratif donne tort à la directrice de l'ENS (28/02/11)

Liberté de réunion : le Tribunal Administratif donne tort à la directrice de l'ENS (28/02/11)

Publié le par Bérenger Boulay

Le Collectif ENS Palestine vient d'obtenir gain de cause à sa requête auprès du TA, qui a ordonné à Monique Canto-Sperber "de réexaminer la demande de salle présentée" par le collectif "dans un délai de trois jours". Il s'agissait d'une demande de salle déposée le 4 février dernier pour accueillir Omar Barghouti, Raji Sourani, la réalisatrice Simone Bitton pour la projection de son film « Mur » et un débat sur l'apartheid en Israël.

 Lire aussi:

"La direction de Normale Sup envisage d'interdire certains débats politiques" (Mediapart, 25/02/11)

Débat sur Israël : l'ENS condamnée pour entrave à la liberté d'expression - Nabil Wakim, Le Monde, 1er mars 2011

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Communiqué du Collectif ENS Palestine:

Le TA donne tort à la Directrice de l'ENS

Après l'annulation de la conférence-débat du 18 janvier à laquelle devait participer entre autres Stéphane Hessel, plus de 600 professeurs, élèves, employés et chercheurs de l'ENS avaient signé une pétition appelant la Direction à ne plus faire obstacle aux activités du collectif Palestine ENS.

Le 4 février, le collectif a présenté une demande pour réserver une salle, afin d'organiser des conférences lors de l'Israeli Apartheid Week. Le collectif voulait réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d'apartheid pour décrire la situation israëlo-palestinienne, et avait pour cela invité Omar Barghouti, Raji Sourani, la réalisatrice Simone Bitton pour la projection de son film « Mur » ainsi que des étudiants israéliens et palestiniens.

Plus de deux semaines plus tard, la Direction a rejeté cette demande sans motiver sa décision.

Considérant qu'il s'agissait d'une violation manifeste des libertés fondamentales de réunion et d'expression, le collectif a présenté le 24 février une requête au Tribunal Administratif pour faire annuler cette décision. Le tribunal a jugé en faveur du collectif, reconnaissant que « La directrice de l'ENS, dans l'exercice de ses fonctions a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion qui constitue une liberté fondamentale », et a ordonné à la Direction "de réexaminer la demande de salle présentée" par le collectif "dans un délai de trois jours".

Monique Canto-Sperber était défendue notamment par Maître Patrick Klugman, membre du comité directeur du CRIF - elle avait déclaré dans Le Monde du 27 janvier : "Je n'ai eu aucun contact avec le CRIF". Ce jugement intervient alors que, désireuse de justifier ses actes de censure répétés, la Direction a convoqué lundi 28 février un Conseil d'Administration extraordinaire, où elle souhaite faire adopter un texte restreignant la liberté d'organiser des conférences publiques à caractère politique à l'ENS.

Palestine ENS : collectifenspalestine@gmail.com