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Les Cahiers Vassilis Alexakis 3, «Vassilis Alexakis et le romanesque»

Les Cahiers Vassilis Alexakis 3, «Vassilis Alexakis et le romanesque»

Vassilis Alexakis et le romanesque

Le romanesque, nous disent les dictionnaires, c’est : « 1- Ce qui est propre au roman en tant que genre littéraire (…), 2 – Ce qui évoque le roman  par son côté sentimental, par  la complication des péripéties, le caractère extraordinaire des faits qui s’y déroulent. 3- Ce qui évoque un personnage de roman que l’exaltation des sentiments, la rêverie débridée,  le caractère chimérique des idées éloignent de la réalité (…)». Dans ces définitions se mêlent des aspects thématiques (amour, péripéties, merveilleux), psychologiques (voire ontologiques : la vie peut être «romanesque ») et plus ou moins étroitement génériques (le genre romanesque étant  protéiforme, comment le caractériser ?).

Lorsque l’on confronte ces définitions avec l’œuvre de Vassilis Alexakis, on s’aperçoit que cette dernière répond aux différentes acceptions du terme « romanesque ». La troisième livraison des Cahiers Vassilis Alexakis se propose d’étudier les facettes du romanesque chez cet auteur en croisant différentes approches critiques des textes qui permettront de préciser une notion qui reste assez floue. Au cours de l’histoire littéraire, le romanesque n’est pas réduit aux stéréotypes d’une époque, mais renvoie à un grand nombre de textes depuis les premiers romans grecs jusqu’à nos jours en passant par le roman de chevalerie. Et Vassilis Alexakis n’a pas cessé d’explorer les différentes formes du romanesque depuis ses premiers romans (Le Sandwich, La Tête du chat) où la rêverie débridée et la fantaisie l’emportaient, puis dans des romans plus traditionnels comme Talgo ou Le Cœur de Marguerite. Le côté sentimental du roman et surtout le comportement des personnages relevaient bien du « romanesque ». Enfin et surtout, Alexakis a exploré de nouvelles voies en s’éloignant parfois de la réalité avec des incursions dans le fantastique, en jouant avec l’autobiographie sans toutefois satisfaire à la mode de l’autofiction. Cette conception plus large du romanesque, principe même de la création littéraire, se rapprocherait alors des analyses de Bernard Pingaud, dans L’Expérience romanesque [1].

La critique a été sensible à ce renouvellement du genre lors de la sortie en 2012 de L’Enfant grec : entre rêverie et réflexion, autobiographie et fiction, ce roman est aussi un hommage du romancier grec aux auteurs français qu’il a découverts à travers les « classiques illustrés » de son enfance. Dans L’Enfant grec, D’Artagnan, Cyrano de Bergerac, Jean Valjean et Cosette, Don Quichotte et Michel Strogoff s’intègrent habilement à une fiction contemporaine où la fantaisie et les péripéties relèvent bien du romanesque. Du premier roman, Le Sandwich jusqu’au dernier paru à ce jour, La Clarinette, Alexakis en offre ainsi de multiples variations : ce troisième numéro des Cahiers Alexakis abordera l’œuvre sous un angle encore inédit, en étroite collaboration avec le Centre d’études du roman et du romanesque (C.E.R.R.) de l’Université de Picardie Jules Verne.

Les propositions d’articles doivent parvenir au comité de rédaction avant le 31 décembre 2015 avec un résumé de 10-15 lignes environ. Contacts : bernard.alavoine@wanadoo.fr ou martial.lengelle@me.com. Les articles rédigés (30000 signes environ maximum, espaces et notes compris) seront acceptés jusqu’au 29 février 2016. Ils seront soumis au comité de rédaction de la revue Les Cahiers Vassilis Alexakis (Bernard Alavoine, Marianne Bessy, Claude Debon et Martial Lengellé) pour une publication au printemps 2016.

 

[1] Bernard Pingaud, L’Expérience romanesque, Gallimard, Idées, Paris, 1978.