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J. Puchol, Commentaire de planche : Jean-Claude Forest

J. Puchol, Commentaire de planche : Jean-Claude Forest

Publié le par Nicolas Geneix

Jeanne Puchol, Commentaire de planche : Jean-Claude Forest

Article publié sur le site du9.org, novembre 2015.

"(...) On voit ici comme le trait est beaucoup plus souple, beaucoup plus stylisé, et alors que Forest est quelqu’un qui connaît très bien l’anatomie, on voit comment il s’affranchit d’une certaine forme de réalisme ; on appellerait ça maintenant un « réalisme simplifié ». Mais c’est surtout la sinuosité du trait qui est intéressante, alors que par ailleurs dans le décor, restent des éléments qui sont dessinés dans son style habituel, un dessin plus anguleux et plus réaliste.
Cette évolution se poursuit avec les épisodes suivants, qui sont en couleur, et qui paraissent dans Pilote en 1972 (Hypocrite : comment décoder l’Etircopyh ?, n°667-678, sous-titré : « Grand roman hystérique » et qui tient ses promesses) puis en 1973-74 (Hypocrite : n’importe quoi de cheval, n°738-759). Vous voyez qu’il fait ici un usage de la couleur totalement psychédélique, et pousse un peu plus loin le côté « pop » qu’il a adopté depuis le début, et qui d’ailleurs effraiera tellement les lecteurs de Pilote et de Dargaud que l’on en restera là. (...) Je ne peux pas finir un commentaire de planche, vous le savez, sans parler du punctum. Qu’est-ce donc que le punctum ? C’est une notion définie par Roland Barthes dans son travail sur la photographie, où il essaye de théoriser le fait que notre œil soit attiré de manière incontournable sur un point dans une photo, alors qu’il ne s’agit pas du sujet principal. Qu’est-ce qui me point — il y a un jeu de mot sur le point, le punctum, et poindre — qu’est-ce qui m’arrête dans une image ?
Je vais revenir sur la case avec la fenêtre et les seins, mais ce qui m’y intéresse, c’est l’espèce de petit gribouillis, dans le coin droit en bas. Quand j’ai ouvert l’album pour le scanner, je me suis dit : « mais qui a griffonné sur mon album ? » Mais non, ce n’est pas griffonné, c’est imprimé. Mais qu’est-ce donc que ce gribouillis au-dessus du verre ? C’est un punctum (...)"

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