Essai
Nouvelle parution
G. Mathieu-Castellani, Éloge de la colère. L'Humeur colérique dans l'Antiquité et à la Renaissance

G. Mathieu-Castellani, Éloge de la colère. L'Humeur colérique dans l'Antiquité et à la Renaissance

Publié le par Perrine Coudurier

Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Autopsie des émotions" (Avril 2014, Vol. 15, n° 4) : "La colère en perspective : quelques réflexions sur la colère de l’Antiquité à nos jours" par Mathilde Bernard.

 

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Gisèle Mathieu-Castellani, Éloge de la colère. L'Humeur colérique dans l'Antiquité et à la Renaissance

Paris : Hermann, coll. "Savoir :  lettres", 2012

EAN 9782705682491

406p.

Prix 35EUR.

Présentation de l'éditeur :

Cet essai retrace le parcours de la philosophie morale, de l'Antiquité à la Renaissance, lorsqu'elle s'attache à mesurer le rôle de l'humeur colérique dans le champ de l'affectivité. Les médecins de l'Antiquité, Hippocrate et Galien, qui voient dans le déséquilibre humoral la cause des maladies physiques et mentales, tiennent la colère pour responsable de graves perturbations ; les moralistes exploiteront le savoir médical pour dénoncer les dangereux effets de l'irascibilité, susceptible d'emporter jusqu'au délire quiconque ne sait pas résister à cette impulsion.
Dans le procès de la colère, toujours enflammé, Aristote, sur les bancs de la défense, est son avocat le plus ardent : elle est à ses yeux, comme l'assurait Achille, "beaucoup plus douce que le miel". S'attachant à définir la logique des passions, il a l'originalité d'arracher la colère au champ de l'irrationnel, en montrant qu'elle peut prêter l'oreille à la raison, et il la tient alors pour l'alliée efficace du courage et de la vertu.
On a prêté attention aux arguments d'Aristote lorsqu'il se dresse en défenseur d'une juste colère, et à ceux des humanistes, comme Aubigné ou Sponde, qui attestent qu'il est des fureurs légitimes : la colère qui "brûle le foie" de Juvénal devant le spectacle des injustices est assurément juste.