Collectif
Nouvelle parution
F. Cabaret & N. Vienne-Guerrin (dir.), Mauvaises Langues!

F. Cabaret & N. Vienne-Guerrin (dir.), Mauvaises Langues!

Publié le par Emilien Sermier (Source : Nathalie Vienne-Guerrin)

Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "La langue française n'est pas la langue française" (janvier 2015, Vol. 16, n° 1) : "Du bon usage de la mauvaise langue" par Caroline Loranger.

 

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Mauvaises Langues!

Sous la direction de Florence Cabaret et Nathalie Vienne-Guerrin

Rouen, Le Havre : Presses Universitaires de Rouen et du Havre, 2013.

374 p.

EAN13 : 9782877755672.

25,00 EUR

Présentation de l'éditeur:

Ce volume est consacré à la mauvaise langue, c'est-à-dire à l’idiome linguistique irrégulier ou incorrect mais aussi à la « malebouche » qui blesse, insulte, blasphème, invective, est instrument de commérage ou de bavardage.
En s’intéressant aux mauvaises langues, cet ouvrage montre combien les recherches des philosophes du langage, sociolinguistes, traductologues, historiens et stylisticiens font évoluer nos conceptions de la langue, au point de nous faire préférer à la bonne norme ses variations souvent condamnées et jugées indignes d’être étudiées.
Objet tout à la fois de fascination et de répulsion, la mauvaise langue semble résister à toute tentative de contrôle.
Des péchés de la langue catalogués par la culture médiévale à la mauvaise langue proscrite par l’école française de Montréal, du « flux de caquet » décrit par Montaigne à l’insulte syndicale contemporaine, de la polémique classique aux pamphlets de la guerre civile anglaise, une diversité de situations d’énonciation et de contextes sociohistoriques sont envisagés ici, qui nous permettent de mesurer à quel point dire et fer sont intimement liés.

 

Sommaire:

 

Introduction générale

Première partie – Langue incorrecte/langue correcte

Catherine Filippi-Deswelle – La « mauvaise langue » mérite-t-elle d'être étudiée ?

Nicolas Ballier – (Méta)linguistique de la mauvaise langue

Amina Askar – « An old abusing of God's patience and the King’s English ». L’émergence du « King’s English » à l’époque élisabéthaine et dans les pièces historiques de Shakespeare

Sylvaine Bataille – L’Homère de George Chapman : la bonne langue à l’épreuve de la traduction

Elatiana Razafimandimbimanana – Des mauvaises langues aux « mauvais mots » : ce qui se dénonce à l’école montréalaise en milieu plurilingue

Jean-Jacques Lecercle – « Éduquons, c’est pas une insulte ». Insulte (et) rhétorique

 

Deuxième partie – Maux de langue

Évelyne Larguèche – L’effet injure face à l’effet littéraire

Lindsay Watson – Les techniques de l’invective dans la Sixieme Satire de Juvénal

Laurence Villard – « Couronner Thersite », ou la suprême insulte entre Eschine et Démosthène

Claude Gontran – Les « énigmes » de Tirésias, miroir de la mauvaise langue d’OEdipe

Astrid Guillaume – La langue (au service) du mal(in) au Moyen Âge : Reinhart Fuchs

Mathias Schonbuch – Stratégies de la tension : le langage de la violence et la parole comme arme dans le Decameron de Boccace

Claire Gheeraert-Graffeuille – La commère et le roi : la mauvaise langue face au pouvoir dans la littérature pamphlétaire de la guerre civile anglaise (1642-1649)

Claire Boulard-Jouslin – « Scandal is the woman’s weapon » : féminité et journalisme de propagande dans The Parrot (1728)

Hélène Francoual – Bernhard imprécateur : une évidence à questionner

 

Troisième partie – Contrôle de la langue

Hélène Rabaey – Des bons et des mauvais usages de la langue selon Érasme. La Lingua et sa réception dans l’Espagne du XVIe siècle

Carla Casagrande et Silvana Vecchio – Mala lingua. Discipline de la parole et du silence dans la culture médiévale

Anne Milhou-Roudié – Du blasphème à l’insulte : le contrôle de la langue dans l’Espagne du Siècle d’or

Emily Butterworth – « Un flux de caquet ». Excès et éthique de la parole à la Renaissance (le cas de Montaigne, « Sur des vers de Virgile »)