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Disparition de Malek Alloula

Disparition de Malek Alloula

Publié le par Vincent Ferré

"Poète, critique, essayiste de langue française, l’Algérien Malek Alloula, 77 ans, s’est éteint mardi soir à Berlin où il était en résidence d’écriture. Il était le frère du dramaturge et comédien Abdelkader Alloula assassiné en 1994 par les islamistes. Malek Alloula fut aussi autrefois l’époux de la romancière et l’académicienne franco-algérienne Assia Djebar qui, elle, a tiré sa révérence le 6 février dernier.

Originaire d'Oran, Malek Alloula avait fait des études de lettres modernes à la faculté d’Alger, ensuite à la Sorbonne à Paris où il a fait sa thèse sur Denis Diderot et le XVIIIe siècle. Il vivait et travaillait à Paris où il s’était installé définitivement en 1967. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poésies (Villes et autres lieux, Rêveurs/Sépultures, L’Exercice des sens, Mesures du Vent, L’accès au corps et Les Festins de l’exil). « Il est une figure discrète et essentielle de littérature algérienne », peut-on lire sur la page consacrée au poète, sur le site de son éditeur algérien Barzakh, qui a réédité l'intégralité de l'oeuvre de ce poète oranais.

La poésie d’Alloula, publiée à Paris mais aussi au Maghreb, se signale à l’attention par son écriture élégante, riche en métaphores et en symboles. Celle-ci a pour thèmes la ville, la beauté des paysages, les corps de femmes. « D’un rire qui se suspend/ En ces sentiers où vous halent/ D’équivoques compagnes/ Voici que s’inverse la fête/ Sur vos profils à contre-jour/ Naissant et mourant ici à vos corps de femmes », proclame le poète dans son plus beau recueil Rêveurs/Sépultures (1982)."

RFI

"Il est un terme où j’arrive toujours

À la tombée de la nuit

Un aveuglement ancestral

Dont je retrouvais le sens circulaire

D’où partaient ces voix

Pour parler si calmement de la mort

Comme d’une lampe éteinte avant la débâcle".

Villes et autres lieux, éd. Bourgois, Paris, 1979; réédition barzakh, Alger, 2007
Rêveurs/Sépultures, éd. Sindbad, Paris, 1982 ; réédition barzakh, Alger, 2007
Mesures du vent, éd. Sindbad, Paris, 1984 ; réédition barzakh, Alger, 2007
Belles algériennes de Geiser, éd. Marval, Paris, 2001
Le Harem colonial (images d'un sous-érotismes), éd. Slatkine, 1980 et éd. Séguier, Paris, 2001
Alger photographiée au XIXe siècle, éd. Marval, Paris, 2002
Les Festins de l'exil, éd. Françoise Truffaut Éditions, Paris, 2003
L'accès au corps, poésie, Horlieu éditions, 2005.
Le cri de Tarzan, nouvelles, barzakh, Alger, 2008

http://www.huffpostmaghreb.com/2015/02/18/malek-alloula_n_6705024.html