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La symbolique du blanc et de ses avatars en Europe (XIXe-XXIe s.) : conséquences historiques, représentations artistiques (Paris Sorbonne)

La symbolique du blanc et de ses avatars en Europe (XIXe-XXIe s.) : conséquences historiques, représentations artistiques (Paris Sorbonne)

Publié le par Marc Escola (Source : Aurélie Rouget-Garma)

Colloque international

La symbolique du blanc et de ses avatars en Europe (XIXe-XXIe siècles) :

conséquences historiques, représentations artistiques
 

Vendredi 16 février 2018

Maison de la recherche, 28, rue Serpente, 75006 Paris, salle D 035

9h30 - Mot de bienvenue du directeur de l’UFR d’Etudes slaves, Stéphane Viellard  
9h40 – Introduction par Agnieszka Grudzińska et Luba Jurgenson (Sorbonne Université)

I.    Lumière blanche
Présidente de séance – Agnieszka Grudzińska
10h30 - Michel Masłowski (Université de Varsovie/Sorbonne Université), Esthétique du blanc chez Norwid. Vision d’une École polonaise de littérature.
11h - Magdalena Renouf (Sorbonne Université), Le blanc ambivalent. Lumière blanche chez Miłosz.
11h30 - Joanna Pawelczyk (Université Paris Sciences et Lettres), La recherche d’intégrité et les blasphèmes (refoulés ?) de Jerzy Grotowski.  

12h -  discussion et pause déjeuner

II.    Pages blanches et silences
Présidente de séance – Maria Delaperrière
13h30 - Anna Synoradzka-Demadre (Université Lille 3), Noir sur blanc ou presque – le récit de Jόzef Czapski sur sa biographie intime.
14h -  Pawel Rodak (Centre de civilisation polonaise/ Sorbonne Université), L’espace laissé blanc dans les journaux intimes de Maria Dąbrowska.
14h30 - Mateusz Chmurski (Université Humboldt), Du blanc typographique aux lignes critiques : l’exemple des Documents sur la vie et la mort de Dezső Kosztolányi.

15h – discussion et pause-café

Présidente de la séance – Anna Saignes
15h30 - Matylda Taszycka (Institut Polonais, Paris), Rien à voir ? L’art de faire du vide au XXe siècle.
16h - Thibault Deleixhe (Université Libre de Bruxelles), L’angoisse de la page blanchâtre. Par-delà l'autocensure dans La Pulpe de Jerzy Andrzejewski et La petite apocalypse de Tadeusz Konwicki.
16h30 - Agnès Thomas-Myara (Sorbonne Université), Les Łemki, page blanche dans l’histoire polonaise.

17h - discussion et pause-café

17h30 – projection du film Trois couleurs. Blanc (1994, v.o.s.f., 92’) de Krzysztof Kieślowski, présenté par Mathieu Lericq (Université Aix-Marseille).

Samedi 17 février 2018
En Sorbonne, Salle des Actes, 54, rue Saint Jacques, 75005 Paris

III.    « Lave plus blanc que blanc »
Président de séance – Piotr Biłos
9h30 - Paulina Kwiatkowska (Université de Varsovie), L’évanescence de l’image dans le cinéma de la mémoire d’Alain Resnais.
10h - Jean-Yves Potel (Université Paris 8), Touche pas à la femme blanche (1975) de Marco Ferreri. Un western dans le trou des Halles ou la peur du migrant.

10h30 - discussion, pause-café

11h - Anda Rottenberg (Commissaire d’expositions, Varsovie), Blanc, propreté, santé.
11h30 - Katarzyna Bojarska (Académie polonaise des sciences, Varsovie), Saleté du passé ou passé comme saleté.

12h – discussion et pause déjeuner

IV.    Crise moderne de la symbolique du blanc
Président de séance - Xavier Galmiche
14h30 - Aleksandra Wojda (Sorbonne Université), Du blanc classique aux silences du discours fragmenté : l’invention du paradigme moderne.
15h - Jana Kantorikova (Sorbonne Université), Les idéaux philosophico-anthropologiques et la symbolique du blanc. Une perspective tchèque vers 1900.
15h30 - Malgorzata Smorag-Goldberg (Sorbonne Université), Wanda Melcer, Terre noire ou l'inversion des codes. Décrire les quartiers populaires pauvres de la Varsovie des années 1930 à travers les codes ethniques coloniaux.

16h – discussion et pause-café

V.    Traces blanches
Présidente de la séance – Annie Mollard-Desfour
16h30 - Judith Lyon-Caen (EHESS), Retour sur un espace blanc.
17h - Alina Molisak (Université de Varsovie), Les traces blanches de la mort, les traces blanches de la vie. Les couleurs dans la littérature polonaise de la Shoah.
17h30 - Kinga Siatkowska-Callebat (Sorbonne Université), Blanc comme neige. De la symbolique hivernale dans la prose polonaise contemporaine (Andrzej Stasiuk, Olga Tokarczuk).

18h -  discussion et clôture du colloque

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Renseignements et inscription : centre-civilisation-polonaise@paris-sorbonne.fr
En raison du dispositif de sécurité, prière de confirmer votre présence à ce même mail et de vous munir de votre pièce d’identité.

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Colloque organisé par Agnieszka Grudzińska, Kinga Siatkowska-Callebat (Sorbonne Université, UMR Eur’Orbem)

Coordination : Anna Ciesielska-Ribaud (Centre de Civilisation polonaise)

Comité scientifique : Agnieszka Grudzinska (Sorbonne Université), Pawel Rodak (Sorbonne Université, Centre de civilisation polonaise), Kinga Siatkowska-Callebat (Université Sorbonne), Judith Lyon-Caen (EHESS), Iwona Kurz (Université de Varsovie), Alina Molisak (Université de Varsovie).

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Les racines symboliques du blanc – l’innocence, la lumière divine, la virginité, la pureté – sont universelles et remontent très haut dans le temps. En effet, la couleur blanche et ses nombreuses variantes, malgré leur ambiguïté, sont habituellement connotées positivement. Or, on constate que l’utilisation du concept du blanc, que ce soit dans l’espace publique/politique, celui des lettres, de la peinture ou du cinéma, peut revêtir une signification tout autre.

Ainsi, on s’attachera à questionner le prolongement du concept du blanc vers l’idée de la pureté, qui est associée à l’hygiène et au progrès à l’époque moderne. Depuis les Lumières, cette idée faisait partie du mythe fondateur de la modernité, où l’on s’efforce de construire un monde nouveau, meilleur et plus convenable à l’Homme blanc, rationnel, vigoureux et sain. Le combat pour la pureté et pour un blanc immaculé qui garantirait un univers parfait, « propre » et donc exempt de tout élément « sale » (maladie, handicap, faiblesse, altérité…), a conduit l’humanité à « l’ingénierie sociale » et aux crimes que l’on sait.

Si l’obsession de la pureté en tant que symbole d’une science qui dégénère peut être aisément analysée dans la sphère politique, voire idéologique et/ou sociale, outre l’examen de ce concept dans le domaine religieux, on pourra l’étendre aux phénomènes artistiques. Comment sont représentées les différentes nuances du blanc avec son appel à la pureté dans l’espace public (architecture, affiches de propagande, publicités…) ? Comment s’en sont saisis les écrivains, les peintres, les cinéastes dans le contexte européen ? Il sera également intéressant d’examiner « ce que le blanc veut dire » dans le discours (où il est associé à l’absence, au manque, au silence), et donc d’analyser sa dimension linguistique, pouvant concerner différentes langues…