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Une histoire du plagiat universitaire, par Charles Coustille.

Du même auteur, lire également dans Acta Fabula: L'autre seconde main. Compte rendu de Hélène Maurel-Indart, Du plagiat (1999), Paris : Gallimard, coll. "Folio-essais", 2011.



Résumé: Cette histoire du plagiat universitaire comporte 5296 mots. L'auteur de cet article n'en a lui-même écrit que 61. Le reste est un agencement de «copier-coller» à partir de 36 sources et de 67 extraits référencés à la suite du texte. Ainsi, il s'agit de poser une question bien simple mais décisive pour le devenir de l'écriture universitaire: jusqu'où l'emprunt est-il légitime et comment parler d'originalité pour des productions universitaires qui reprennent toujours des travaux préexistants?

La généralisation de l'écriture informatique et la facilité des procédés d'emprunts intertextuels inquiètent les universités qui souhaitent se défendre contre le plagiat qu'elles ont tendance à percevoir comme un terrible fléau. Elles s'équipent donc de logiciels de détection du plagiat coûteux mais complètement inefficaces. Ainsi, le logiciel Compilatio n'a su repérer que 9% de texte plagié pour notre article dont on peut affirmer qu'il est plagié à hauteur de 99 %.

Si la traque des plagiaires paraît menée au nom d'une cause juste - la défense de la propriété intellectuelle, il ne faudrait pas oublier que la pratique du «copier-coller» s'inscrit dans une histoire de l'emprunt et des techniques d'appropriation. Cette dimension historique est souvent secondaire dans les publications sur le plagiat mais la masse des productions universitaires est telle qu'il a été possible d'emprunter des petits morceaux à tous ces textes et d'en écrire un nouveau en ne faisant rien d'autre que plagier. En poussant jusqu'au bout l'utilisation du «copier-coller», en donnant une profondeur historique au plagiat universitaire, en prenant en compte ses dimensions littéraire, juridique, politique, pédagogique et technologique, on pose en creux la question de l'originalité dans l'écriture académique. En expérimentant, on espère donner un premier moyen de résistance contre l'accumulation gratuite des connaissances mais aussi contre la production de nouveautés stériles. La négociation autour de la diversité des pratiques de l'appropriation, de la citation, de la répétition, de la reprise, du pastiche, de la parodie – mais aussi du plagiat – est certainement le meilleur moyen pour éviter que la «copie servile » (pour citer le code de la propriété intellectuelle) ne vienne obscurcir les possibilités littéraires et universitaires ouvertes par la textualité numérique.



Une histoire du plagiat universitaire


[…] la vérité, dont la mère est l'histoire, émule du temps, dépôt des actions, témoin du passé, exemple et connaissance du présent, avertissement de l'avenir.
Pierre Ménard

Je voudrais avoir eu la lâcheté de garder à ces pages leur blancheur vide. Lecteur, par égard pour un égaré, pour un militant naïf de la Littérature Authentique, détourne les talons. Le sujet tabou du plagiat l'est bien pis encore lorsqu'il touche à la Mère du savoir, l'Université. On sait bien que le genre littéraire du «roman universitaire» affectionne le thème du plagiat, arme de vengeance idéale entre chercheurs. Un des classiques du genre, A Frolic of his Own, de William Gaddis, confirme les vertus narratives de ce thème de fiction. Mais, à l'Université, la réalité dépasse souvent la fiction. A travers les universités et campus, tous ceux qui prennent au sérieux l'écriture sont un jour confrontés au problème du plagiat. Trop souvent ces questions sont entendues dans des termes étroits, de jugements qui laissent peu de place au professeur comme à l'élève pour comprendre les complexités d'autorisation, d'attribution, et de droit d'auteur. Les professeurs se trouvent eux-mêmes placés dans une position d'adversaires vis-à-vis de leurs étudiants, comme si tous les devoirs écrits comprenaient un risque de plagiat.

Reste que la difficulté la plus grande que l'on rencontre en écrivant un article sur le plagiat est de ne pas le commettre soi-même. Combien de fois ai-je entendu après avoir révélé le sujet de mes recherches cet inévitable conseil: «Pourquoi ne plagierais-tu pas à ton tour?» Pourquoi pas, en effet? Il est peut-être encore plus difficile de dire quelque chose de «neuf» sur ce phénomène qui, probablement aussi vieux que l'écriture elle-même, a un échantillon restreint de traitements discursifs correspondant peut-être au nombre limité des pratiques de plagiat elles-mêmes.


1) Du «plagiarus» au moine copiste

On pense souvent que le concept de plagiat date de l'époque moderne, produit du culte romantique pour l'originalité mais c'est inexact: les anciens avaient un concept de plagiat, même s'il n'était pas identique au notre. Le mot latin, «plagiarus», duquel le mot français plagiat dérive, a été utilisé pour la première fois (dans un document qui a survécu – le véritable premier document pouvant avoir été bien antérieur) dans un sens proche du sens actuel par le poète romain Martial au premier siècle avant Jésus Christ. Un plagiarusétait quelqu'un qui avait volé l'esclave d'un autre ou rendu esclave une personne libre. Dans son épigramme 52, Martial applique métaphoriquement le terme à un autre poète, qu'il accusait de s'être déclaré créateur de vers qui étaient en réalité les siens. De fait si les Anciens se traitaient de plagiaire, ils ne connaissaient pas la propriété littéraire au sens juridique du terme. Selon Caillemer, aucune législation ne sévissait dans ce domaine, seule l'opinion: «Si le plagiat fut une habitude assez répandue chez les Grecs, l'habitude d'en accuser tout le monde fut plus répandue encore»[1]. En matière de discours, la tolérance était de mise et chacun empruntait sans vergogne aux orateurs réputés: dans sa Vie de Lysias (tome XVII), Demosthène recopie ici et là des passages de son maître Isée. En revanche la poésie est sujette à susceptibilité. La citation était d'ailleurs peu considérée des anciens, on remarquait déjà, avec éloge, qu'Epicure eût écrit trois cents volumes sur différents sujets sans alléguer un seul auteur.

L'école que Platon fonda dans les jardins d'Académos, près d'Athènes, constitue le premier institut véritablement organisé pour accueillir des élèves. Bibliothèque, salle de cours, chambres, etc., confèrent aux études philosophiques un caractère nouveau. L'école travaille selon des programmes et de toutes parts on vient suivre les cours. De nombreux élèves sortis de l'académie iront répandre, un peu partout dans le bassin méditerranéen, les idées de Platon et peut-être surtout ses idées politiques. N'oublions pas que Platon tient à présenter l'écriture comme une puissance occulte et par conséquent suspecte. Comme la peinture, à laquelle il la comparera plus loin, et comme le trompe-l'œil, et comme les techniques de la mimesis en général. L'écriture est intrinsèquement coupable d'imitation, elle n'a pas la puissance de vie du discours oral.Depuis Aristote, l'imitation est plus un rapport entre les œuvres qu'une imitation de la nature.«Oratio publicata res libera est» dit l'adage qui légifère les comportements d'écriture. La chose dite, écrite, publiée tombe aussitôt dans le domaine public: c'est une chose, res et non un mot, verbum d'auteur. Tout le monde peut imiter sans qu'il faille rendre hommage à un sujet, lui payer tribut. Horace dans l'art poétique définit ainsi le travail du poète:«Vous ferez d'une matière prise au domaine public votre propriété privé si vous ne vous ne vous attardez pas à faire le tour de la piste banale et ouverte à tous, si vous ne vous appliquez pas à rendre, traducteur trop fidèle, le mot par le mot, si vous ne vous jetez pas, en imitant, dans un cadre étroit d'où la timidité ou bien l'économie de l'œuvre vous interdiront de sortir».

Au Moyen-âge, l'imitation joue un rôle spirituel d'enseignement et la foi chrétienne préfère les prophètes aux auteurs. L'auteur n'est jamais perçu comme un créateur puisqu'il n'y a de création que divine. Son rôle est d'augmenter, d'amplifier, de développer ce qui existe. La fonction des moines est assez étonnante vue d'aujourd'hui : hommes de lettres et copistes à la fois, ils rendent hommage à Dieu en recopiant toutes les œuvres inspirées par le seigneur. A une époque où peu de manuscrits circulent, la copie est un acte de charité chrétienne. Il n'en reste pas moins qu'au 15ème siècle, l'enthousiasme pour les œuvres de l'antiquité incitait certains au plagiat: pour les auteurs soucieux de s'assurer une gloire personnelle, la tâche pouvait être aisée. Souvent, en effet, il ne restait qu'un seul manuscrit des ouvrages anciens; le larcin se trouvait facilement caché. L'administration scolaire relève de la compétence de l'évêque. S'édifient, à la fin du 12ème et au début du 13ème siècle, les premières corporations enseignantes ou, si l'on préfère, les premières universités. Ce terme ne devient officiel, à Paris, qu'en 1261, mais la situation qu'il désigne est préparée par la création, à partir de la fin du 10ème siècle, de nombreuses épiscopales dont certaines (Angers, Laon, Orléans, Reims) s'érigent au cours des 11ème et 12ème siècles en centres de haut enseignement; le quartier latin délimité par ces établissements devient grâce à la présence de maîtres réputés comme Pierre Abélard, le berceau de la plus prestigieuse université du Moyen-âge. La forme des examens, dominée par la dispute, par l'art d'argumenter et de réfuter, reflète bien l'esprit scolastique de la pédagogie médiévale. Il s'agit même à propos des disciplines scientifiques, de bien connaître non les choses elles-mêmes, mais ce que des auteurs consacrés ont dit de ces choses. La pédagogie scolastique se justifie selon Emile Durkheim si l'on tient compte de la pensée scientifique du Moyen-âge[2]. Faute d'une maitrise suffisante du raisonnement expérimental, on s'efforce d'atteindre la vérité en confrontant les opinions des hommes, en ayant recours aux œuvres consacrées. En ces temps, des textes que nous appellerions aujourd'hui littéraires étaient valorisés sans que soit posée la question de leur auteur. En revanche, les textes que nous dirions maintenant scientifiques, n'étaient reçus au Moyen-âge, et ne portaient une valeur de vérité, qu'à condition d'être marqués du nom de leur auteur.


2) L'apparition des guillemets: l'école de la citation contre l'école de «plagianisme»

La généalogie de la notion d'auteur scientifique est néanmoins beaucoup plus complexe qu'un simple renversement de l'auctoritates vers l'anonimité. Premièrement, au Moyen-âge et à la Renaissance, une grande part du discours qu'on peut qualifier de «scientifique» puisqu'il procure une connaissance des phénomènes naturels, ne rentrait pas dans la catégorie canonique d'auctoritates mais faisait partie d'un savoir collectif et anonyme. C'était le cas des livres de secrets, les kunstbüchlein ou manuels d'artisanat, comme leslibri di bottegaqui étaient des manuels techniques manuscrits qui servaient dans les ateliers. C'était aussi le cas des livres sur des sujets communs qui neutralisaient l'individualité des noms propres de leurs compilateurs ou des auteurs cités, en faveur d'un corps anonyme de connaissances universellement acceptées.

A l'autorité scientifique ou littéraire, Ramus veut substituer la raison, et la raison de l'autorité, selon un mouvement qui paraît un véritable retour à la gnomé grecque et à son fondement logique. Pendant la période scolastique, la grande machine du commentaire, une fois qu'elle eut délaissé l'Ecriture, s'est appliquée en priorité au texte aristotélicien. C'est à elle que Ramus déclare la guerre: à Aristote comme commentaire et au commentaire d'Aristote. «Quaecumque ab Aristotele dicta essent commentitia esse» que Compagnon traduit par «Tout Aristote est commentaire»[3]. Tout le pouvoir de l'Eglise et de l'Université, (du savoir) est bousculé. Le retour au texte, le rejet de l'auctoritas, accompagnent et déterminent la contestation d'un pouvoir effectif. Réfuter la puissance de l'auctoritas comme modèle et matrice de toute écriture, cela revient à se séparer de l'institution qui la reconnaît. Ramus et Montaigne appartiennent pleinement à cette trouble période de la transition vers un nouveau pouvoir, un nouveau contrôle, une nouvelle institution de l'écriture, dont le concile de Trente et l'âge classique définiront les règles.

Il est nécessaire d'accorder toute son importance au développement de l'imprimerie dans la démarche intellectuelle du 16ème siècle. La nouvelle pratique du texte, de l'écriture et de la lecture, ne pourrait être appréhendée dans son originalité si l'on ne prenait en compte l'effet de l'imprimerie. Cette révolution technique va bouleverser l'enseignement et l'éducation en leur donnant une ampleur de moyens de diffusion jamais atteinte. Les livres imprimés se multiplièrent à Rouen, Caen, Rennes, Tours, Angers et surtout Lyon. Ils allaient révolutionner l'enseignement d'abord par leur bas prix comparé à celui des manuscrits, et ensuite par la possibilité de faire apparaître un nouveau type d'élève: celui qui s'enseigne lui-même, l'autodidacte.La découverte de l'imprimerie en 1436 et du papier en 1440 met les ouvrages entre toutes les mains, aussi promptes à plagier qu'à dénoncer. La dissertation de Thomasius énumère avec soin les accusations de plagiat, en se gardant d'ailleurs de faire intervenir un jugement personnel. A la décharge des pilleurs, rappelons que l'Antiquité fraîchement redécouverte au 16ème siècle s'offre en proie aux écrivains. Ecrire, c'est souvent traduire: Marot traducteur de Martial et Ronsard d'Horace, d'Anacréon.

Ce n'est qu'avec l'imprimerie que s'introduisent dans le texte des indicateurs de la citation, ce n'est qu'à partir de cette invention que la citation acquiert son sens propre, moderne, plénier, et qu'elle définit une catégorie spécifique dans la pratique du texte. Dès la première édition française de la Dialectique de Ramus, parue en 1555 chez Wechel à Paris, toutes les citations insérées dans le texte sont distinguées par la typographie: quand elles sont en vers, elles sont imprimées en italique, l'ensemble du texte étant en romain et le nom du traducteur (le plus souvent Ronsard) figure au bas du passage; quand elles sont en prose, exclusivement celle de Cicéron, une virgule retournée se trouve en marge, à hauteur des lignes où la citation commence et se termine, deux virgules retournées en marge des lignes intermédiaires. Ces indicateurs qui annoncent les futurs guillemets, sous la forme qu'ils prendront au siècle suivant, représentent une innovation capitale.

De son côté, Erasme recommande aux étudiants en humanités de composer des cahiers où, quand ils liront la plume à la main, ils transcriront et classeront par ordre alphabétique deux sortes de matière, des mots et des citations qu'ils retiendront et pourront reproduire sans difficulté. La préoccupation majeure du De copia est d'enseigner comment accumuler des matériaux. Les Adages sont le modèle de telles compilations. Quant à Montaigne s'il condamne fermement l'auctoritas, il préfère encore qu'aucune règle ne vienne perturber ses emprunts intempestifs, qu'on taxerait certainement de plagiat aujourd'hui: «Parmi tant d'emprunts je suis bien aise d'en pouvoir desrober quelqu'un, les desguisant et difformant à nouveau service» ou encore,«Je suis homme de nulle rétention… J'ay une mémoire qui n'a point de quoi conserver trois jours la munition que je lui auray donné en garde». Compagnon écrit alors fort justementque: «Montaigne n'a donc pas de mémoire parce qu'il n'en veut pas.»[4] Le 16ème siècle est une période trouble puisque l'appareil scolastique est démodé et qu'aucun autre ne l'a remplacé. En ressort une plus grande liberté dans les formes de l'écriture.

Et, en matière de plagiat, le 17ème siècle fait œuvre… d'originalité! Imaginez-vous un prétendu professeur, qui tenant école publique de Plagiat Littéraire, enseignait à ses disciples «l'art de voler et de pallier finement leur larcin». On lit avec régal les quelques pages des Nouveaux mémoires d'histoire, de critique et de littérature, où l'abbé Gachet D'Artigny relate comment le bien nommé Richesource, «misérable déclamateur, espèce de pédant», créa l'école de plagianisme après avoir publié en 1667, Le masque des orateurs, c'est-à-dire la manière de déguiser facilement toutes sortes de discours. Dans ses leçons d'éloquence, le maître apprend donc à certaines gens «à cueillir dans les jardins étrangers les fleurs et les fruits qui ne naissent point dans les leurs; mais à cueillir avec tant de subtilités, que le public ne puisse s'apercevoir de ce vol innocent.» Les ficelles sont un peu grosses. Précisons tout de même que l'école eut beaucoup de succès auprès des jeunes ecclésiastiques avides de sermons faciles. Mais un chiasme s'est tout de même produit au 17ème, ou au 18ème siècle; on a commencé à recevoir les discours scientifiques pour eux-mêmes, dans l'anonymat d'une vérité établie ou toujours à nouveau démontrable; c'est leur appartenance à un ensemble systématique qui leur donne garantie, et non point la référence à l'individu qui les a produits.La fonction-auteur s'efface, le nom de l'inventeur ne servant tout au plus qu'à baptiser un théorème, une proposition, un effet remarquable, une propriété, un corps, un ensemble d'éléments, un syndrome pathologique. Mais les discours «littéraires» ne peuvent plus être reçus que dotés de la fonction auteur; à tout texte de poésie ou de fiction on demandera d'où il vient, qui l'a écrit, à quelle date, en quelles circonstances ou à partir de quel projet.

L'ère du plagiat honteux, certes, mais autorisé s'achève avec la révolution et l'émergence de toutes les formes de la propriété individuelle.La reconnaissance du copyright (le mot apparaît en 1704 dans les registres de la Stationers' Comapny à Londres) suppose que l'œuvre puisse être identifiée dans sa singularité et son originalité. C'est ainsi qu'au 18ème siècle, Blackstone, l'un des avocats impliqués dans les procès engagés autour de la naissance du copyright, justifie la propriété de l'auteur, en soutenant qu'une œuvre est toujours la même si, au-delà des variations de ses formes matérielles, peuvent être reconnus ce qu'il désigne comme le sentiment, le style ou le langage. Un lien étroit est donc établi entre l'identité singulière des textes, toujours repérable, et le régime juridique et esthétique qui en attribue la propriété à leurs auteurs[5]. C'est là le fondement même de la notion de copyright qui protège une œuvre supposée être toujours la même, quelles que soient les formes de sa publication. Si la liste est encore longue, encore, des plagiats au 18ème siècle, c'est pourtant le dernier souffle des copieurs impunis. Jusqu'alors, l'art était avant tout un hommage de la créature au Créateur, une répétition imitative de la création. Le 18ème siècle voit l'avènement de l'individu, revendiquant pour lui-même la propriété de son œuvre. D'ailleurs le substantif plagiat est né en 1697 dans le Dictionnaire de Pierre Bayle, tandis que le verbe plagier serait éclos en 1801 sous la plume du pittoresque et fécond Louis Sébastien Mercier qui fut tant plagié. Néanmoins, le mot «plagiaire» existe en tant qu'adjectif dès 1542 avec son acception littéraire, il apparait dans le salut de «l'imprimeur au lecteur» d'un des «cartons» de quatre feuillets ajouté à des éditions de Gargantua et du Pantagruel. A ce sujet, Voltaire fustige les pilleurs, dénonce leurs procédés, et s'approprie tranquillement ce qui lui convient, où qu'il le trouve. Et il n'est jamais si féroce dans ses jugements que sur les auteurs qu'il a démarqués. Rabelais, qu'il traite de «bouffon ivre», a été mis à contribution de façon évidente dans la satire du Pauvre diable où le singe est comparé au moine, comme au chapitre XL du Gargantua.

En outre, au 18ème siècle, la moralité des étudiants n'était pas non plus irréprochable. Certains n'hésitaient pas à acheter leurs grades plutôt que d'étudier:des facultés sont réputées se livrer à ce commerce, en droit surtout et Reims fait l'objet en 1766 d'une enquête du parlement de Paris à ce sujet. A Angers, certains agrégés vendent aux candidats les arguments qu'ils devront avancer lors de l'examen, il leur suffit donc de les apprendre par cœur et de les réciter le moment venu. Dans toutes les disciplines, les thèses s'acquièrent communément moyennant finance et réapparaissent identiques à elles-mêmes à intervalles réguliers devant les mêmes jurys. La vénalité des grades constitue d'ailleurs un leitmotiv des mémoires du temps, illustré pareillement dans la littérature et souvent repris par les historiens. Sans minimiser le phénomène, il convient de n'y voir qu'un des aspects de la désinvolture étudiante à l'égard de la formation universitaire, au même titre que l'absentéisme et toutes sortes de passe-droits.


3) De 1790 à 1896: émergence du droit d'auteur et de l'université moderne.

Outre leur manque d'honnêteté, leur conservatisme et le passéisme supposé de leur enseignement, les universités se voyaient reprocher par la Révolution de constituer un corps à privilèges et surtout de dépendre de l'Église. Les universités sont donc supprimées le 15 septembre 1793 par la Convention nationale, qui privilégie l'organisation d'écoles supérieures spéciales qui entraîneront le développement des grandes écoles. «La révolution, écrit Louis Liard, supprima les universités»[6]. Mais elle ne songea pas à supprimer l'enseignement supérieur. Elle y songea si peu, qu'elle a laissé de lui la plus belle théorie et la définition la plus complète qu'on en ait jamais données.» Tous les plans révolutionnaires comportent en effet, un couronnement du système qu'ils exposent, un enseignement supérieur. Talleyrand veut réunir, dans un grand institut enseignant, «au milieu de tout ce que réclame le travail intellectuel, bibliothèques, musées, collections, laboratoires, les sciences, les lettres et les arts.» L'encyclopédisme, l'universalité qui implique le prosélytisme, sont bien la marque de la Révolution triomphante, fille des lumières.

Au 19ème siècle avec l'avènement de la notion romantique d'originalité, en laquelle se confondent celles de nouveauté et d'authenticité, l'autorité artistique commence à glisser du texte et ses traditions vers l'artiste et ses libertés. Cette évolution entraîne avec elle une transformation de la fonction critique. De la reconnaissance de la tradition, qui était l'occasion d'interminables jeux de pouvoir et de luttes érudites, on passe au régime de la révélation, de la recherche du nouveau. Le critique, devenu détective, guette plutôt, dans des œuvres censément originales, les sources et les influences du « génie individuel ». La tradition légitimante ne disparaît pas, sa valeur et son rôle sont simplement refoulés. C'est le règne de l'auteur.

Hegel en envisage les conséquences juridiques et tempère : «Des lois contre la contrefaçon remplissent donc leur but, d'assurer juridiquement la propriété des écrivains et des éditeurs, d'une façon déterminée, mais très limitée […] Mais en ce qui concerne l'action de l'honneur contre le plagiat, il est alors patent que l'expression plagiat ou même vol savant n'est plus de mise – ce serait, ou bien que l'honneur a fait son action de réprimer le plagiat, ou bien que le plagiat a cessé d'être contre l'honneur, et que le sentiment de l'honneur a disparu, ou bien encore qu'une petite idée et un changement d'une forme extérieure s'estime trop haut comme originalité et acte autonome de production de la pensée pour pouvoir être gagnée par la pensée d'un plagiat.»[7]

Quant aux étudiants américains du 19ème siècle, les universités d'Outre-Atlantique avaient pris le parti de leur donner une instruction basée sur des principes rhétoriques pour les rendre capables de délivrer des discours oraux face l'assemblée de la faculté, face aux autres étudiants ou lors de la remise des diplômes. Au cours du 19ème siècle, néanmoins, l'enseignement centré sur la communication orale fut remplacé par l'instruction écrite, et par l'entrainement à la rédaction des «papers». De cette nouvelle exigence émergea le plagiat étudiant. D'ailleurs, avant 1900, les manuels de rédaction écrite donnaient très peu ou pas d'instruction sur la manière de citer ses sources sans être plagiaire et la triche était considérée comme une activité routinière de la vie universitaire. On donnait aux étudiants la possibilité de développer leurs «propres» idées, mais on leur demandait d'éviter le pronom de la première personne du singulier. On leur fournissait également une liste de thèmes propices à traiter à partir de leurs listes de lecture ce qui réduisait d'autant plus le sentiment de responsabilité. Conséquemment, même lorsque les étudiants écrivaient eux-mêmes leurs travaux, ils avaient sûrement un très faible sentiment d'en être les véritables auteurs.

Il semble également que les exercices écrits se systématisèrent en France au 19ème siècle. Dans l'enseignement secondaire français, la nature et la fréquentation des exercices écrits auxquels sont soumis les élèves relèvent en premier lieu d'une tradition qui se transmet chez les professeurs de génération en génération, et plus tardivement, d'une réglementation officielle qui se manifeste à intervalles réguliers, et sous formes diverses. La pédagogie universitaire évolue certes au cours du siècle, et, à plusieurs reprises, des courants novateurs y introduisent des modifications substantielles et des exercices nouveaux. Mais les bouleversements importants ne se produisent pas avant 1880. Ainsi, tout devoir remis au professeur est une «copie», c'est-à-dire la reproduction exacte sur une feuille d'un texte écrit sur le cahier; et le professeur est en principe tenu de veiller à l'identité des deux textes, ce qu'il ne fait d'ailleurs qu'exceptionnellement. Le corrigé du devoir est pris en note par l'élève, et reproduit ensuite sur un autre cahier que le professeur doit également contrôler: on retrouve ici une pratique analogue à celle de la rédaction. L'activité de «mise au net» et de copie tient donc une place importante dans le travail scolaire. On imagine aussi la tentation de copier le travail des autres…

Mais c'est du monde scientifique qu'on connait le cas le plus consternant: la controverse concernant le légendaire Pasteur illustre la difficulté à définir exactement la part de découverte et d'originalité qui revient à chacun dans certains champs de recherche. Les vérités indésirables de Philippe Delcourt rappellent que l'auteur de la fameuse«pasteurisation» et de bien d'autres avancées médicales a été en grande partie un usurpateur. En réalité, en 1879, Paul-Henri Daboué avait le premier découvert la cause de la grande durée d'incubation de la rage et, la même année, Victor Galtier, professeur à l'école vétérinaire de Lyon, avait à sa suite émis plusieurs hypothèses de recherche désicives qu'il présenta le 25 aout 1879 à l'académie des sciences… devant Pasteur!

Dans la littérature romantique, le Moi s'affirme fort de la protection juridique dont il bénéficie. Et dans l'idéologie romantique, les apports de collaboration ou collectifs dans la composition – y compris les découpages – sont interdits d'office. Un auteur ne crée pas en sélectionnant et en arrangeant des idées héritées mais bien en étant la source même, l'origine, de nouvelles idées ou au moins en «transformant» des idées reçues, au sens très chargé que le jeune Goethe avait en tête quand il concevait l'écriture comme «la reproduction du monde qui m'entoure par les moyens de mon monde interne qui s'empare, combine, crée de nouveau , pétrit le tout et le repose dans sa propre forme, sa propre manière»[8]. L'intérêt principal de ces matériaux allemands dans le contexte présent tient dans le fait qu'ils documentent un moment pendant lequel l'esthétique et la théorie du droit étaient encore en dialogue l'un avec l'autre. Mais après, ils semblent avoir divergés, laissant deux discours se disperser jusqu'à nos jours. Tout au long de ces quelques trois cents ans d'existence, la direction prise par le droit d'auteur a été d'allonger de plus en plus la protection des œuvres, contre de plus en plus de sortes d'usages bannis, pour de plus en plus de sortes de soi-disant «œuvres», alors que le discours littéraire a réhabilité le plagiat sous le nom savant d'intertextualité, comme quelque chose qui n'est plus une fatalité mais un procédé d'écriture parmi d'autres, parfois revendiqué comme le seul.


4) Le 20ème siècle ou la séparation consommée entre discours juridique et littéraire

Notre objectif ici est d'alerter les lecteurs sur ce développement qui a pris sa source dans la subordination générale de la propriété intellectuelle à une esthétique romantique qui n'a plus de validité dans la littérature et dans les études littéraires. Depuis maintenant quarante ans, la conception de l'auteur a été largement affectée par la critique structuraliste et poststructuraliste, ce qui n'implique pas non plus que les universitaires des Humanités aient complètement accepté la revendication postmoderne de la mort de l'auteur.

En France, certains préfèrent éviter le sujet, à l'image d'un Foucault plagié, railleur mais plein de distinction: « Je ne suis au courant de rien, je ne vois pas ce dont vous parlez. Quel nom dites-vous ? Attali. Mais qui est ce monsieur ? Il a écrit un livre ? Je ne savais pas. Qui fait ces accusations ? Attali est conseiller du Président de la République. Ah ? Raison de plus pour que je ne le connaisse pas. Ces gens là ne sont pas de mon monde, mon domaine de travail. Moi je donne des cours toutes les semaines dans un établissement public. Il est inévitable qu'ils circulent. »[9]Antoine Compagnon préfère rester en retrait:«Toutes proportions gardées, le plagiat est analogue au viol: c'est la victime qui est frappée de honte. C'est ainsi qu'on m'a signalé plusieurs fois qu'un collègue que je ne connaissais pas à l'époque avait démarqué ce que je disais de Montaigne dans mon premier livre. Je n'ai jamais osé aller consulter cet article; plusieurs fois j'ai cru me résoudre et j'ai reculé au dernier moment. On appréhende ce type de confrontation. Et puis qu'est-ce que je ferais si cela était exact? Rien évidemment.»[10]. Tout comme Derrida, toujours déjà «inspirée de puis une autre voix. En évitant soigneusement la stérile problématique du «plagiat», Derrida ironise sur ceux qui bâtissent un discours sur le vol, ceux qui sont «déjà rassurés dans la familiarité d'un savoir premier: chacun sait ce que voler veut dire».

La sensibilité sociale au plagiat, après s'être exacerbée à l'époque de l'individualisme et du droit de propriété, s'est à nouveau atténuée à l'époque moderne où au contraire sous des formes diverses (collage, détournement, etc.) l'emprunt a perdu tout aspect de plagiat et de comportement moralement condamnable. Pourtant, même à l'époque moderne qui met en valeur et parfois exacerbe l'individualité et l'unicité des œuvres de l'imagination, il n'est de pire attribut que celui de plagiaire accolé au nom d'un écrivain. Les deux mots s'opposent: ce n'est pas un écrivain, c'est un plagiaire. S'avouer plagiaire comme le faisait Montaigne n'est plus possible, c'est reconnaître une insuffisance de son imagination, un défaut de sa pensée propre, une lacune de sa créativité. Dépendant de l'état du savoir, l'enseignement ne l'est pas moins des supports matériels qui fixent et transmettent les connaissances et des objets par lesquels s'opère la communication entre les intelligences: des tablettes de cire au papyrus, de celui-ci au parchemin dont la production est étroitement dépendante de l'élevage du mouton, et du parchemin à l'imprimerie, l'enseignement s'est profondément transformé: il s'affranchit progressivement de contraintes qui en restreignaient grandement l'efficacité. Cette évolution n'est pas achevée et le progrès des techniques n'a pas dit son dernier mot: aujourd'hui c'est l'irruption d'internet et du numérique qui bouleverse les données traditionnelles et affaiblit au moins temporairement le magistère de l'enseignement. L'histoire de l'institution éducative est ainsi inséparable de celle des techniques et des innovations qui affectent les moyens de communication et les procédés de reproduction, du copiste monastique au «copier-coller».

Le plagiat est compris par beaucoup d'universitaires comme un problème grandissant, aidé et encouragé par le changement technologique, le déclin des valeurs éthiques et un amenuisement de la foi dans le contrôle disciplinaire. Les incertitudes à propos de la nature de l'auteur en sciences, rendent notre moment singulier, de même que les études sur l'histoire du livre et la critique littéraire universitaire nous encouragent à réexaminer notre croyance fondamentale en un auteur comme penseur original. Ajoutons que le champ d'investigation peut être suffisamment étroit pour que les universitaires concernés finissent par produire un travail de nature collective à l'encontre de la notion romantique d'auteur individuel. Entre la découverte d'un fait, son déchiffrement, puis l'étape de son analyse et enfin l'interprétation et le commentaire, les territoires respectifs des chercheurs se recoupent nécessairement. On est véritablement conduit à se demander si la notion d'auteur se justifie, lorsqu'un même champ d'étude est examiné, à quelques années près, par plusieurs chercheurs, chacun selon un point de vue qui ne peut être totalement indépendant d'un autre. Dans le domaine scientifique, on raisonne davantage en termes d'équipe ou de laboratoire, aucune recherche pointue ne pouvant aujourd'hui être menée à bien par une seule personne. Recourir au discours scientifique comme à un instrument de la pensée, c'est postuler qu'il existe un état neutre du langage, dont dériveraient, comme autant d'écarts et d'ornements, un certain nombre de langues spéciales, telles la langue littéraire ou la langue poétique; cet état neutre serait, pense-t-on, le code de référence de tous les langages excentriques, qui n'en seraient que les sous-codes; en s'identifiant avec ce code référentiel, fondement de toute normalité, le discours scientifique s'arroge une autorité que l'écriture doit précisément contester.

Si on entend par plagiat, non la copie, mais la tentative de la dissimuler, on ne manquera pas de s'interroger sur son statut actuel. Ce n'est pas un hasard que le débat public sur le plagiat coïncide avec les efforts pour limiter l'accès aux matériaux sous copyright. D'un côté, on assiste à l'augmentation exponentielle du matériel disponible grâce à internet, et de l'autre on voit peser la menace de la législation sur les droits de propriété qui limite l'accès à ces informations. Ajoutons au tout, les théories littéraires post-moderne et déconstructionniste, qui nous rappellent que rien n'est complètement original - que nous dépendons des réutilisations du passé, ajoutant ou rejouant de vieilles intrigues, intuitions ou idées. Copier-coller-agencer, pratiques existant dans les cultures de l'imprimerie et de l'enregistrement mais comme recherches ou provocations, constituent aujourd'hui nos modes naturels de traitement des signes. Dès lors que l'emprunt, la citation, la dérivation ou la déclinaison sont la matrice productivedans l'univers numérique, la notion de plagiat, avec sa charge péjorative, a-t-elle encore un sens?


Charles Coustille (doctorant contractuel à l'EHESS)


Annexe: les textes originaux

Epigraphe: Jose Luis Borges, «Pierre Ménard, auteur du Quichotte», Fictions/Ficciones, Gallimard-Folio-bilingue, Paris, 2000, p77

Introduction: de «Je voudrais…» à «…fiction.», Hélène Maurel-Indart, Plagiats, les coulisses de l'écriture, Paris, Editions de la Différence, 2007, p61; de «A travers…» à «…un risque de plagiat.», traduction de l'ouvrage de Caroline Eisner et Martha Vicinus, Originality, Imitation, and Plagiarism: Teaching Writing in the Digital Age, University of Michigan Press, Ann Arbor, 2009, p1 ; de «Reste que…» à «…elles-mêmes », traduction de l'ouvrage de Marilyn Randall, Pragmatic plagiarism: authorship, profit and power, University of Toronto Press, Toronto, 2001, pVIII

Première partie: de «On pense….» à «…les siens», traduction de l'ouvrage de Richard Posner, The little book of plagiarism, Pantheon Books, New York, 2007, p45 ; de «De fait…» à «susceptibilité», Hélène Maurel-Indart, Du plagiat, Paris, PUF, 1997, p12; de «La citation…» à «…seul auteur.», Charles Nodier, Question de littérature légale, Droz, Paris, 2003, p14 ; de «L'école…» à «… politiques.», Jean Brun, Platon et l'académie, PUF, coll. «Que sais-je?», 1994, p12 ; de «N'oublions pas…» à «… discours oral.», Jacques Derrida, La pharmacie de Platon in Phèdrede Platon, Garnier-Flammarion, Paris, 1989, p 296 ; de «Depuis Aristote…» à «…sortir.», Antoine Compagnon, La seconde main ou le travail de la citation, Seuil, Paris, 1979, p15 ; de «Au Moyen-âge…» à «…charité chrétienne.», Pierre Kunstmann, «Œcuménisme médiéval et auctoritates : art et liberté de la copie» in Le Plagiat, éd. Christian Vandendorpe, Presses de l'Université d'Ottawa, Ottawa, 1992, p197 ; de «Il n'en reste…» à «…caché.», Hélène Maurel-Indart, Du plagiat, Paris, PUF, 1997, p14 ; de«L'administration…» à «…œuvres consacrées.», Antoine Léon et Pierre Roche, Histoire de l'enseignement en France, PUF, coll. «Que sais-je?», 2001, p19 et 26 ; de « En ces un temps…» à «… auteur.», Michel Foucault, Dits et écrits (t.2), Gallimard, coll. «Quarto», Paris, 2001, P799

Deuxième partie: de «La généalogie…» à «…acceptées. » traduction de l'article de Roger Chartier “Foucault's chiasmus” in Mario Biagioli et Peter Galison, Scientific Authorship, Harvard University Press, Cambridge, 2002, p21 ; de «A l'autorité…» à «…les règles.», Antoine Compagnon, La seconde main ou le travail de la citation,Seuil, Paris, 1979, p237 à 240 ; de «Il est nécessaire…» à «…l'autodidacte.», Antoine Léon et Pierre Roche, Histoire de l'enseignement en France, PUF, coll. «Que sais-je?», Paris, 2001, p51-52 ; de « La découverte…» à «…d'Anacréon.», Hélène Maurel-Indart, Du plagiat, Paris, PUF, 1997, p17 ; de «Ce n'est…» à «…formes de l'écriture.», Antoine Compagnon , La seconde main ou le travail de la citation, Seuil, Paris, 1979, p240 puis 291 à 299 ; de «Et, en matière de…» à «… sermons faciles.», Hélène Maurel-Indart, Plagiats, les coulisses de l'écriture, Paris, Editions de la Différence, Paris, 2007, p6­6 ; de «un chiasme…» à «…quel projet.», Michel Foucault, «Qu'est-ce qu'un auteur» inDits et écrits (t.2),</i>Gallimard, coll. «Quarto», Paris, 2001, p800 ; de «L'ère du plagiat…» à «…propriété individuelle.», Hélène Maurel-Indart, Du plagiat, Paris, PUF, 1997, p21 ; de «La reconnaissance…» à «…sa publication.», Roger Chartier, «Comprendre les mutations du présent: la culture écrite vue dans la longue durée»,in Archicube n°3, éditions de l'ENS, Paris, 2007 ; de «Si la liste…» à «… son œuvre.», Hélène Maurel-Indart, Du plagiat, Paris, PUF, 1997, p21 ; de «D'ailleurs…» à «…Pantagruel», Roland de Chaudenay, Les plagiaires – Le nouveau dictionnaire, Perrin, Paris, 2001, p32 ; de «Voltaire…» à «… Gargantua», Roland de Chaudenay, Les plagiaires – Le nouveau dictionnaire, Perrin, Paris, 2001, p96 ; de «En outre…» à «…passe-droits», Roger Chartier, Marie-Madeleine Compère, Dominique Julia, L'éducation en France du 16èmeau 18èmesiècle,Sedes, Paris 1976, p289

Troisième partie: de «Outre leur manque…» à «…grandes écoles.» article Wikipedia,«Histoire des Universités françaises», Url: http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_universit%C3%A9s_fran%C3%A7aises; de «La révolution…» à «…des lumières.», Françoise Mayeur, Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France(t3), Nouvelle Librairie de France, INRP, Paris, 1981, p691 ; de «Avec l'avènement…» à «… de l'auteur.», Marylin Randall, « Le présupposé d'originalité et l'art du plagiat : lecture pragmatique », Voix et Images vol. 15, n° 2, Montréal, 1990, p198 ; de «Quant aux…» à «…veritable auteurs. », traduction de l'article de Sue Carter Simmons, “Competing notions of Authorship: a Historical Look at Students and Textbooks on Plagiarism and Cheating”, inPerspectives on Plagiarism and Intellectual Property in a Postmodern World,éd. Alice M. Roy et Lise Buranen, SUNY Press, Albany, 1999 ; de «Il semble…» à «…travail scolaire.», André Chervel, Histoire de l'enseignement français, Belin, Paris, 1998, p38-39 ; de «la controverse…» à «devant Pasteur…», Hélène Maurel-Indart, Plagiats, les coulisses de l'écriture, Paris, Editions de la Différence, 2007, p64-65; de «Dans la littérature…» à «… il bénéficie.», Hélène Maurel-Indart, Du plagiat,PUF, 1999, p23; de «Et dans l'idéologie…» à «… soi-disant «œuvres», traduction de l'article de Martha Woodmansee et Peter Jaszi, «The Law of Texts: Copyright in the Academy» inCollegeEnglish n°57,1995, p9 ; de «Peu à peu…» à «… le seul.», Michel Schneider, Voleurs de mots,Gallimard, coll. «NRf-Connaissance de l'inconscient», Paris, 1985, p46

Quatrième partie: de «Notre objectif…» à «… de l'auteur.», traduction de l'article de Martha Woodmansee et Peter Jaszi, «The Law of Texts: Copyright in the Academy» inCollege English n°57,1995, p11 ; de «tout comme Derrida…» à «…veut dire.», Marie Darrieussecq, Rapport de police, Pol, Paris, 2009, p199 ; de «La sensibilité…» à «…sa créativité.», Michel Schneider, Voleur de mots, Gallimard, coll. «NRf-Connaissance de l'inconscient», Paris, 1985, p46 ; de « Dépendant de…» à «…copiste monastique » René Rémond, préface à l'Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France(t1),Nouvelle Librairie de France, INRP, Paris, 1981, p25 ; de «Le plagiat…» à «… penseur original», Michel Grossberg, «History and the Disciplining of Plagiarism» in Caroline Eisner et Martha Vicinus, Originality, Imitation, and Plagiarism: Teaching Writing in the Digital Age,University of Michigan Press, Ann Arbor, 2009, p163-165 ; de «Ajoutons que…» à «…seule personne», Hélène Maurel-Indart, Plagiats, les coulisses de l'écriture, Editions de la Différence, Paris, 2007, p67 ; de «Recourir au…» à «…contester», Roland Barthes, «De la science à la littérature», in Le bruissement de la langue,Seuil, Paris, 1993, p15 ; de «Si on entend…» à «… son statut actuel.», Jean-Louis Weissberg, «Couper-Coller n'est pas plagier» in Copier, voler : les plagiaires, Critiquen°663-664, Minuit, Paris, 2002, p713 ; de «Ce n'est pas…» à «…ou idées.», Caroline Eisner et Martha Vicinus, Originality, Imitation, and Plagiarism: Teaching Writing in the Digital Age, University of Michigan Press, Ann Arbor, 2009 p1 ; de «Copier-coller-agencer…» à «…encore un sens?», Jean-Louis Weissberg, «Couper-Coller n'est pas plagier» in Copier, voler : les plagiaires, Critiquen°663-664, Minuit, Paris, 2002, p724.



[1]Exupère Caillemer, La propriété littéraire à Athènes, 1868

[2] Emile Durkheim, L'évolution pédagogique en France, Puf, 1999

[3]Antoine Compagnon , La seconde main ou le travail de la citation, Seuil, 1979, p50

[4] op.cit., p299

[5] Mark Rose, Authors and Owners. The Invention of Copyright, Harvard University Press, 1993, p89-90

[6] Louis Liard, L'Enseignement supérieur en France, Armand Colin, 1995, p650

[7] Hegel, Principes de la philosophie du droit, Garnier-Flammarion, 1999, § 69

[8] Johann Wolfgang von Goethe, To Jacobi, 21 August 1774. Goethes Briefe (Vol. 1), Christian Wegner, 1962, p115-116

[9] Michel Foucault, Dits et écrits (t2), Gallimard Quarto, p1231

[10] Antoine Compagnon, «L'université ou la tentation du plagiat» in Le plagiat, éd. par Christian Vandendorpe, Presses de l'Université d'Ottawa, 1992, p178



Charles Coustille

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Dernière mise à jour de cette page le 19 Novembre 2011 à 18h46.