Essai
Nouvelle parution
Z. Hakim, Fictions déjouées

Z. Hakim, Fictions déjouées

Publié le par Marion Moreau

Compte rendu publié dans Acta fabula : "Théories du jeu : fictions des Lumières" par Dominique Hölzle.

 

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Zeina Hakim, Fictions déjouées. Le récit en trompe-l'œil au XVIIIe siècle

Genève : Droz, coll. "Bibliothèque des Lumières", 2012.

320 p.

Prix : 40EUR.

EAN : 9782600015806.

Présentation de l'éditeur :

Cet ouvrage propose une double réflexion sur la poétique du roman au XVIIIe siècle, telle qu'elle était mise en pratique, et telle que nous pouvons la repenser aujourd’hui, à partir notamment des nombreuses protestations d'authenticité que l'on trouve dans les fictions de l’époque.
S’appuyant sur l'analyse de textes publiés par Courtilz de Sandras, Lesage, Prévost, Marivaux et Diderot, cette étude montre que, contrairement à ce qu’a longtemps affirmé la critique, ces romanciers n’ont pas pour objectif d’abuser de la crédulité du public. L’avertissement initial « ceci n’est pas un roman » indique paradoxalement aux lecteurs qu'ils ont affaire à une fiction. Le présent ouvrage met en lumière cet aveu de la fiction par sa dénégation même, et l’attitude paradoxale des auteurs qui déploient une panoplie de topoi et de procédés destinés à « faire vrai » tout en s’ingéniant à « faire faux ». Leur lecteur oscille donc en permanence entre deux positions : celle qui l’immerge dans la fiction et celle qui l’en arrache. Chacun des textes étudiés apparaît comme un espace de jeu qui suppose la participation active du lecteur, ouvrant la voie à la modernité littéraire.

Sommaire :

REMERCIEMENTS
INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER : LA « FICTION DU NON-FICTIF »
De la vérité affichée dans les pseudo-mémoires, les romans-mémoires et les 'Salons' de Diderot
Protestations de vérité et mise en scène d'authenticité
La promesse d’être exact : l’emprunt fait à l’histoire
chez Courtilz de Sandras
Le point de vue restrictif dans l’Histoire de Gil Blas de Santillane
L’avant-texte dans les Mémoires et aventures d’un homme de qualité
Subterfuges et stratégies dans la préface de Cleveland
La Vie de Marianne ou le récit qui n’appartenait à personne
L’illusion de présence dans les Salons de Diderot
La fiction de l’ami isolé
La fiction du destinataire unique
La fiction du dialogue épistolaire
La croyance provisoire du lecteur

CHAPITRE I I : LA FICTION AVOUÉE
Procédés de distanciation et appel à la reconnaissance
La lecture comme expérience du trouble
Courtilz de Sandras et la discordance narrative
Subversion du code rhétorique dans l’Histoire de Gil Blas de Santillane
L’ambiguïté de l’'avis de l’auteur’
des Mémoires d’un homme de qualité
Cleveland ou les hésitations du roman
Indétermination et inachèvement dans La Vie de Marianne
La prise de parole des tableaux dans les Salons de Diderot
L’intrusion dans l’espace pictural
La mise en éveil du lecteur
Arrêts, détours et brouillages : le lecteur (in)crédule

CHAPITRE III : LE LECTEUR MIS EN JEU
Transgressions narratives et paradoxes de la représentation
Structures déceptives et dispositifs contradictoires
La porosité fictionnelle : la figure de la métalepse
La peur de la fiction : le besoin d’étanchéité
Dépasser l’inquiétude : les fonctions du dispositif fictionnel
L’expérience fictionnelle comme nouvel espace de jeu

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX