Essai
Nouvelle parution
V. Caillet, Écritures de l’hybride et de l’excès dans l’œuvre romanesque de Barbey d’Aurevilly

V. Caillet, Écritures de l’hybride et de l’excès dans l’œuvre romanesque de Barbey d’Aurevilly

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Editions Honoré Champion)

Compte rendu publié dans Acta fabula (Novembre 2014, vol. 15, n° 9) : "« Les peintres puissants peuvent tout peindre »" Philippe Richard.

 

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Viigor Caillet, Écritures de l’hybride et de l’excès dans l’œuvre romanesque de Barbey d’Aurevilly

Paris : Honoré Champion, collection "Romantisme et modernités", 2013.

  • EAN 9782745324818.
  • 504 pages
  • 90 EUR

Présentation de l’éditeur :

La hantise du chaos chez Barbey d’Aurevilly noue et croise genres et registres. Le « conversationniste » réinvestit dans ses récits la puissance d’un véritable art oratoire dont les excès nourrissent l’énergie et donne à voir ce qui est innommable. Le roman excède ses limites pour se faire « poème de mélancolie ». Le déploiement et les séductions de la forme combinent la nostalgie de l’atticisme à tous les excès de l’asianisme. Barbey fait jouer cette torsion jusqu’au cœur de ses phrases en hybridant jonction et disjonction, goût du fragment et unification à la fois oratoire et poétique. Ainsi se crée le rythme qui, aux yeux de Barbey, fait naître « la meilleure façon de voir le Monde », la littérature.

Il y a chez Barbey d’Aurevilly une hantise du « chaos » qui préside à sa production littéraire et, dès lors, la conscience aiguë de donner naissance à une « strange thing », hybride qui noue et croise genres et registres dans la plasticité de l’écriture romanesque. Le « conversationniste » qu’est Barbey réinvestit dans ses récits la puissance de son éloquence : ainsi naît un véritable art oratoire romanesque dont les excès nourrissent l’énergie. L’éloquence concentre poétiquement les significations, donne à voir ce qui est innommable, jusque dans l’épuisement de l’évocation, tout en ouvrant sur des profondeurs de mémoire. Au creux de cette faculté travaille une mélancolie, dont le signe s’étend sur tous les récits aurevilliens. Elle en détermine la dynamique : de prodigieuses chimères sont élaborées pour mieux être détruites. Le roman excède alors ses limites pour se faire « poème de mélancolie » : épopée et lyrisme s’intègrent à ce poème. Le déploiement et les séductions de la forme recouvrent un « dessous » que creuse un descellement intérieur, combinent la nostalgie de l’atticisme à tous les excès de l’asianisme. Barbey, qui se revendique barbare, fait jouer cette torsion jusqu’au coeur de ses phrases en hybridant jonction et disjonction, goût du fragment et unification à la fois oratoire et poétique. Ainsi se crée le rythme qui, aux yeux de Barbey, fait naître « la meilleure façon de voir le Monde », c'està- dire en littérature.

Vigor Caillet est professeur de chaire supérieure au lycée Balzac de Paris.