Agenda
Événements & colloques
Vies majuscules

Vies majuscules

Publié le par Eloïse Lièvre (Source : Jean-Louis Jeannelle)

Jean-Louis Jeannelle soutiendra sa thèse, « Vies majuscules. Mémoire, discours historique et récits de soi : une enquête sur le genre des Mémoires au XXe siècle », écrite sous la direction de M. le professeur Antoine Compagnon, au Centre universitaire Malesherbes, le samedi 13
décembre, à partir de 9 heures 30.
Membres du jury : MM. les professeurs Antoine Compagnon, Jean-Claude Larrat, Jacques Lecarme, Michel Murat et Pierre Nora.
Centre Universitaire Malesherbes, 108 boulevard Malesherbes, 75011
Paris. « Salle des thèses » : aile B, 3ème étage, salle 322.
Métro : ligne 3, « Pont de Levallois-Galliéni », descendre à la station Malesherbes ou Bus : ligne 94, descendre à la station Place du général
Catroux.
Résumé :
À en croire les études consacrées aux écrits personnels, la longue tradition des Mémoires se serait étiolée après Chateaubriand. Les Mémoires n'ont-ils été que la préhistoire des écrits personnels ? Si le genre des vies majuscules a bien connu au début du siècle une période de déclin, la défaite de mai-juin 1940 et ses suites ont reconstitué un climat de guerre civile propice au renouveau de l'écriture des événements collectifs. Les Mémoires ont, durant cette période, retrouvé leur véritable fonction : être la reconfiguration narrative du mémorable d'une vie, transmis dans le souci de servir à la connaissance des mobiles qui guident les hommes engagés dans le cours de l'Histoire. Quatre principaux modèles peuvent être distingués : le militant chez Victor Serge, le dirigeant chez le général de Gaulle, l'intellectuel(le) chez Simone de Beauvoir et l'écrivain homme d'action chez Malraux. Le statut particulier de ce genre au XXe siècle tient à ce qu'en dépit de sa très grande stabilité, due à l'existence d'un dispositif socioculturel de sollicitation et d'encadrement, ses frontières restent instables. Sous le même terme se superposent quatre plans de cohérence s'agençant de manière complexe : les Mémoires sont à la fois une catégorie générique, une pratique discursive, un modèle de composition et le pôle égohistorique des récits de soi. Situés à l'intermédiaire de l'histoire et la littérature, ils ont, de plus, subi au cours du siècle une profonde remise en cause. Si les historiens méthodistes leur ont préféré les documents, l'histoire de la mémoire leur redonne aujourd'hui un nouvel intérêt. Enfin, les variations génériques d'écrivains comme Yourcenar, Céline, Aragon ou Malraux en ont manifesté la valeur littéraire : les "Antimémoires" en sont certainement la meilleure preuve.