Après-midi d'études Victor Segalen : échos d'une écriture
« Qu'on me touche : toutes ces voix vivent dans ma pierre musicale »
Cet après-midi d'études propose une discussion historique, théorique et esthétique sur l'oeuvre de V. Segalen. De l'extrait de Stèles qui constitue son titre, nous avons retenu une poétique du pluriel, à entendre dans ses rapports avec le concept segalenien d'exotisme, « tout ce qui est autre » : voix du Réel auxquelles Victor Segalen se confronte, et à l'intérieur même de la pierre musicale, voix du poète, du critique d'art, de l'archéologue, du sinologue, de l'aventurier, du photographe. La réflexion autour de cette diversité s'organisera selon deux axes :
• d'une part elle se constitue en écho d'un héritage, que l'artiste doit par la suite se réapproprier. Il s'agira, ici, de faire résonner la singularité de Victor Segalen dans le champ des échanges artistiques entre la France et l'Extrême-Orient. En amont, la quête éperdue de « l'origine », dont témoignent les fouilles archéologiques de Victor Segalen, découle d'une déception : l'art chinois qu'il rencontre n'est pas exempt de toute influence occidentale. Depuis le XVIIIème siècle, il se trouve confronté à la notion si occidentale de perspective. En aval, Victor Segalen est devenu une figure incontournable à laquelle tout artiste effectuant son «voyage en Chine » doit aujourd'hui se confronter, dans les remous même de la modernisation de ce pays.
• d'autre part, cette diversité se fait chambre d'échos de différentes pratiques artistiques. Peintures et Stèles, dans les rapports étroits qu'elles entretiennent en Chine avec l'art de l'écriture, permettent aux poètes de rêver à de nouveaux modèles poétiques. Face à la statuaire, voix du poète et de l'archéologue s'entremêlent et donnent naissance à une interprétation personnelle du vestige.
Pour rendre compte des diverses facettes de l'expérience artistique de Victor Segalen cette journée d'études fait appel à différentes voix : celle d'un critique et écrivain, Monsieur Christian Doumet, d'un conservateur de musée, Monsieur Jacques Giès, d'une chercheuse en archéologie Madame Catherine Dzalba-Lyndis, et celle d'un photographe, Monsieur Thierry Girard.
Cet après-midi d'études sera suivie par l'inauguration de l'exposition « De la pierre à la plume, archéologie d'une écriture », qui cherche dans la pratique archéologique de Victor Segalen les soubassements de sa pratique poétique.