Essai
Nouvelle parution
Valère Novarina. Théâtres du verbe

Valère Novarina. Théâtres du verbe

Publié le par René Audet (Source : Éd. José Corti)

Alain Berset (dir.), Valère Novarina. Théâtres du verbe, Paris, Éditions José Corti, coll. Les essais, 2001, 420 p.

Texte de l'éditeur:

«Pas de vraie pensée hors du souffle.»

Le théâtre aphoristique de Valère Novarina renverse notre univers symbolique. Miner la face du monde pour voir surgir la création. Point de départ, le verbe est antérieur aux générations, la langue se nourrit d'elle-même, verte et jubilatoire. Volumes ressemblant à peu d'autres, ses livres laissent tournoyer les mots de l'enfance, toutes les espèces d'animaux, ritournelles, proverbes, paroles blasphématoires ou prohétiques ; à la seconde, jetées sans collier les énonciations brillent et s'enfuient. Mais si l'on ne s'arrête qu'aux trouvailles lexicales, on descend peu profond, elles ne sont là que pour mieux faire basculer la figure humaine. Culbute du sens, c'est entrevoyant les éclats de démence, de rires, que l'homme est alors touché, perd son équilibre et se brise. « Et maintenant, homme de rien ! dis sur quoi a agît ta main !»

Dès Le babil des classes dangeureuses et jusqu'à L'origine rouge, c'est bien de notre vie ici-bas dont il s'agit. L'époque est la nôtre, qui résonne avec démesure. Exténué, ne finissant jamais de traverser mondes et villes, l'homme se trouve sans âme ni logis s'il renonce à « appeler » et dénombrer ce qui l'entoure. Aussi toute joie est « réversible » et ce qui n'est ni regardé ni écouté meurt et disparaît. Ce livre, le premier consacré à Valère Novarina, explore l'uvre dans ses dimensions poétique, théâtrale et picturale. Traducteurs, historienne de l'art, écrivains, linguiste, physicien, acteurs : nombreuses sont les voix convoquées, à l'image des apparitions sur le plateau du Drame de la vie. (A.B.)

Le corps de l'écriture

Christian PRIGENT, La langue contre les idoles
Maurizio GRANDE, L'acteur des langues
Pierre VILAR, Babil et Bibale
Etienne RABATÉ, Le Nombre vain de Novarina
Alain BORER, Novarina, l'hilarotragédien
Marion CHENETIER, L'architecte du souffle
François DOMINIQUE, Le Paradis parlé
Patricia ALLIO, La passion logoscopique
Ivan DARRAULT-HARRIS, Évidement de la parole, évitement du narratif
Yvette CENTENO, Novarina et le théâtre des paroles
Jean-Patrice COURTOIS, Travailler le vide
Jean-Louis SHEFER, Lettre à Valère Novarina

L'espace de la parole

Annie GAY, Une spirale respirée
Didier PLASSARD, De la neige dans une coupe d'argent
Allen WEISS, La parole éclatée
Marion CHENETIER, Le rire de l'atellane
Leopold von VERSCHUER, Libre chute et danse dans la parole
L'Offrande imprévisible : Entretiens avec A. Marcon, M. Baudinat, L. Mayor, C. Merlin, A. Sourdillon, D. Znyck, C. Buchvald
Claude MERLIN, Lettre à Valère Novarina dans son Alpe

Traversées

Jean-Noël VUARNET, Cymbalum mundi
Hadrien LAROCHE, Face à la pente
Katell FLOC'H, Les ravines de l'air
Clément ROSSET, Le syndrome Novarina
Christian HUBIN, Une Maladie
Etienne KLEIN, En attendant la matière
Jean-Luc PARANT, L'infini dans l'infime
Marie-José MONDZAIN, « Mort à la mort »
Jean DUBUFFET, Correspondance avec Valère Novarina

Repères et chronologie

Gérard-Julien Salvy, Vie de Valère Novarina
Jean-Yves LACROIX, Bibliographie