Essai
Nouvelle parution
V. Descombes, Les Embarras de l'identité

V. Descombes, Les Embarras de l'identité

Publié le par Matthieu Vernet

Référence bibliographique : V. Descombes, Les Embarras de l'identité, Gallimard, collection "NRf Essais", 2013. EAN13 : 9782070139842.


Compte rendu publié dans Acta fabula : "Interroger les usages de l’identité : la fiction pour mieux respirer" par Eddy Banaré.

 

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Vincent Descombes, Les Embarras de l'identité

Paris : Gallimard, coll. "NRf essais", 2013.

EAN 9782070139842.

Prix 21EUR

280 p.

Présentation de l'éditeur :

L'identité, dans les acceptions que ce terme revêt aujourd'hui, est une véritable énigme lexicale : elle désigne tout autant l'objet de contrôles sécuritaires policiers, un retour à la religion de ses parents, que, dans un guide touristique, la spécificité en voie de disparition d'un quartier. Reprenons. «Qui suis-je ?», «Qui sommes-nous ?», ce sont là ce qu'on appelle précisément des «questions d'identité».
Nous comprenons spontanément de quoi il retourne parce que nous disposons d'un modèle : connaître l'identité de quelqu'un, c'est savoir comment il s'appelle. Toutefois, lorsque la question de l'identité est posée à la première personne, mon intention n'est pas d'apprendre quels sont mes nom, prénoms et qualité, comme si je devais passer un «contrôle d'identité». Que signifie le mot dès lors qu'il est utilisé avec le possessif («mon identité», «notre identité») et qu'il ne désigne pas l'énoncé d'un état civil ? Jadis le mot voulait dire exclusivement qu'il n'y a qu'une seule et même chose là où on aurait pu penser qu'il y en avait deux.
Or, depuis quelques dizaines d'années, le mot a revêtu une signification autre, à savoir qu'il y a une chose ou un être qui possèdent la vertu d'être singulièrement eux-mêmes. Ainsi, que des guerres puissent éclater pour des questions qui ne relèvent pas strictement des intérêts matériels bien compris des antagonistes, nul ne saurait s'en étonner, sinon ceux qui nourrissent une conception utilitariste étriquée de l'être humain.
En revanche, pourquoi est-ce le mot «identité» qui se trouve désormais chargé de signifier l'enjeu et l'objet de tels conflits ? Tel est donc le point précis soulevé par Vincent Descombes : dans tout cela, que vient faire le mot «identité» ? Et que reste-t-il du concept d'identité ?

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On peut également lire sur le site laviedesidees.fr un article sur cet ouvrage:

"S'individuer dans la société", par S. Haber, suivi d'une réponse de V. Descombes.

Que voulons-nous dire quand nous souhaitons que soit reconnue notre identité ? Jusqu’où cette identité dépend des choix que nous pouvons faire ? Et comment se construisent les identités collectives ? Tout en reconnaissant la multiplicité des appartenances, Vincent Descombes semble pourtant privilégier le fait national.