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Un certain genre malgré tout

Un certain genre malgré tout

Publié le par Nicolas Wanlin (Source : Frédéric Rondeau)

Un certain genre malgré tout
Pour une réflexion sur la différence sexuelle à l'oeuvre dans l'écriture

Salle d'Auteuil, Gesù
1200, rue de Bleury
Montréal, Québec

Les 25 et 26 novembre 2004

Catherine Mavrikakis et Patrick Poirier
CRILCQ
Département d'études françaises
Université de Montréal

Ce colloque se veut un temps d'échanges et de réflexions sur l'insistance (la présence ou même l'absence) de la différence sexuelle dans l'écriture mais aussi dans les différents champs de l'art, de la création et de la pensée (philosophie, psychanalyse, théorie littéraire).
La question que nous voulons poser est vaste et place d'avance le féminin comme porteur de la différence, mais nous ne pourrons que persister à demander ici : qu'est-ce-qui donne à l'écriture un genre, un timbre, un ton ou encore une teinte féminine ? et comment penser les mots, les métaphores qui travaillent et creusent nos conceptions d'une sexuation de l'écriture ?
Cette rencontre cherchera donc, malgré les mises en garde et les écueils de tout essentialisme, à prendre « le risque de l'essence » et de faire de ce risque la possibilité même de la pensée de la différence sexuelle. Il s'agira alors de réfléchir sur l'énoncé « écrire comme une femme » autour duquel s'articuleront trois grands axes qui nous permettront de comprendre l'enjeu, la place et les effets de la différence sexuelle dans l'écriture.

Écriture, imitation et identification : Qu'est-ce qu'écrire comme une femme ? Ce n'est plus l'identité de l'écriture qui est interrogée mais bien plutôt l'identification de l'écriture dans son processus d'élaboration ou encore dans les effets de lecture produits. Peut-on imiter sans objet ou modèle réel à imiter ? Quel original double la copie  et comment penser l'absence d'une féminité authentique derrière toute représentation de la féminité dans l'écriture ? Existe-t-il un mimétisme de la subversion ?

Écriture et neutralité : En quoi l'« écriture neutre » se veut, sur la scène fantasmatique, le lieu même d'un impossible travail de l'altérité ou encore l'espace où toutes les altérités se fondent et se confondent ? Quelle place est faite à l'autre dans l'effacement de la différence sexuelle ? Que penser d'une écriture qui refuse les marques de toute différence ou de tout signe distinctif ?

Écriture et corps : S'il faut se méfier des apparences, aller au-delà du corps, « dénaturaliser » ou « débiologiser » la question de la différence sexuelle pour penser celle-ci, peut-on faire simplement l'impasse sur le corps ? Quelle place reste-t-il à celui-ci dans une réflexion sur l'écriture comme espace sexué ? Où lire la différence sexuelle ? Où se trouve-t-elle inscrite et écrite ? Faut-il la voir là où elle se montre ? Qu'est-ce qu'interpréter dans un tel contexte ? Est-ce prêter de la différence à ce qui n'en a pas ou peu ?