Trois ethnologues en "Terre humaine" : manières et raisons d’écrire à l’heure des indépendances (Séminaire "Les écritures du géographique", Paris)

Éléonore DEVEVEY

"Trois ethnologues en « Terre humaine » : manières et raisons d’écrire à l’heure des indépendances"

Séminaire Les écritures du géographique (Paris)

La quatrième séance du séminaire  "Les écritures du géographique" aura lieu le jeudi 12 avril de 14h à 16h. 

Pour rendre compte de la diversité des écrits des ethnologues dans l'entre-deux-guerres, Vincent Debaene a mis au jour la tradition des « deux livres » de l'ethnologue, scientifiques et littéraires. Cette intervention s’attachera à décrire la façon dont la question se pose après Tristes Tropiques, en restituant les trajectoires individuelles et les choix d’écriture de trois ethnologues formés après guerre. Le propos prendra pour point focal trois volumes publiés dans la collection « Terre humaine », lieu à la fois de figement et de renouveau de cette tradition : Afrique ambiguë (1957), de Georges Balandier, L’Exotique est quotidien (1965), de Georges Condominas, et la Chronique des Indiens Guayaki (1972), de Pierre Clastres. L' écriture de ces livres, parus à la charnière du colonial et du post-colonial, prend sens dans la perspective d’un engagement et du développement de l’anthropologie politique, qui supposent de repenser la « mission » de l’ethnologue. La question de la responsabilité intellectuelle tend ainsi à subsumer la partition des régimes discursifs (science vs littérature), et engage à nuancer la bipartition qu’impliquaient jusqu’alors les doubles publications. Ces « deuxièmes livres » font aussi apparaître un tiers entre l’écrivain et l’anthropologue : le natif, qui a ses propres créations verbales, et cette autorité alternative vient troubler ou complexifier la définition de celle des acteurs métropolitains.

La séance est ouverte à toutes et tous.

Rendez-vous au 13 rue du Four (Bibliothèque du 3ème étage), Paris, 6ème.

Jeudi 12 avril de 14H à 16H.