Référence bibliographique : Trans- : Marges et déviances, CERC/Presses Sorbonne Nouvelle, 2012. EAN13 : 17783887.
Dévier de la norme, qu’elle soit sociale ou littéraire, revient toujours à interroger celle-ci, à mettre en question sa validité ou les conditions de son existence, et les possibilités qu’ouvre un passage à sa marge. Au sens étymologique, dévier signifie « s’écarter du droit chemin » : la déviance implique un écart qui n’est peut-être pas de l’ordre de la transgression, terme qui évoque le franchissement délibéré d’une limite. Entre subversion assumée et simple dérive, la déviance questionne ou provoque la norme à partir de ses marges.
Le rapport entre littérature et déviance interroge la portée politique de l’écriture. En prenant en charge la représentation de figures marginales, la littérature tend-elle à déplacer les lignes de partages entre le dedans et le dehors, le normal et le pathologique, le centre et la marge ?
Sommaire du Dossier central :
Editorial par Emilie Lucas-Leclin
Exhibition de la marginalité et déviance du discours : les récits de la prostituée des années 1880 en France et en Espagne par Marjorie Rousseau
Corps du prisonnier et images du corps. Une représentation de la déviance au XIXe siècle par Marion Ardourel Croisy
Le donjuanisme comme déviance ? Enjeux de l’analyse médicale et psychanalytique d’un héros littéraire par Aurélia Gournay
La déviance en réseau : Grisélidis Réal, Virginie Despentes et le féminisme pragmatique par Virginie Sauzon
Toujours dire je : la confusion des genres par Mat Fournier
En marge des genres : l’écrit « au fil du pinceau » (zuihitsu) au Japon et sa lecture moraliste en France par André Laidli
Du désir « à l’oeuvre ». Marges et déviances sublimatoires : Sade, Meste, Brisseau par Pavel Cazenove
Les marges du texte entre lecture et écriture par Mariano D’Ambrosio
Déviance de l’histoire et histoire de la déviance : Sade et l’institution Dominic Marion