
TRACES PHOTOGRAPHIQUES, TRACES AUTOBIOGRAPHIQUES
JEUDI 15 ET VENDREDI 16 MAI 2003
MAISON DE LA CULTURE D'AMIENS
COLLOQUE ORGANISE PAR L'IUFM DE L'ACADEMIE D'AMIENS
ET LE CIEREC (Centre Interdisciplinaire d'Etudes et de Recherches sur l'Expression Contemporaine, Université de Saint-Etienne), EN PARTENARIAT AVEC LA MAISON DE LA CULTURE
Contacts :
IUFM de l'Académie d'Amiens
49, boulevard de Châteaudun
80 044 Amiens cedex 1
Caroline Commenchal
03 22 53 59 67 (sauf le mercredi)
JEUDI 15 MAI
9 h 30 Ouverture du colloque
La trace (présidence Jean-Pierre Mourey)
10 h François SOULAGES (Université de Paris VIII) : Philosophie de la trace photographique
10 h 30 Françoise COBLENCE (Université de Picardie Jules Verne) : L'invention et l'effacement des traces
11 h Pause
La trace photographique et l'histoire (présidence Jean-Bernard Vray)
11 h 15 Serge GAUBERT (Université de Lyon II) : Autobiographie, photographie, écriture historienne et fiction romanesque dans le roman de Jean-Louis Baudry : A celle qui n'a pas de nom ?
11 h 45 Arlette FARGE (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) : Traces du passé lointain dans la photographie contemporaine
12 h 15 Repas
La photographie comme matériel autobiographique (présidence François Soulages)
14 h 15 Alain SCHAFFNER (Université de Picardie Jules Verne) : L'image de soi dans le récit d'enfance
14 h 45 Stéphane CHAUDIER (Université de Saint-Etienne) : Barthes : une gêne organique à l'égard de la photographie
15 h 15 Pause
L'intime (présidence Serge Gaubert)
15 h 30 Louise MERZEAU (Université de Paris X) : Au jour le jour (autour d'une expérience de journal photographique sur le web)
16 h Paul LEON (IUFM de l'Académie de Nice) : Eustache, Alix et ses photos : « un futur antérieur sans cesse déchiré »
16 h 30 Bernard LAFARGUE (Université de Bordeaux III) : Les toilettes photographiques de l'intime
17 h PAUSE
18h CONFERENCE DE JEAN-CLAUDE BÉLÉGOU, PHOTOGRAPHE : Ma vie et la photographie
VENDREDI 16 MAI
Mettre sa vie en images (présidence Bernard Lafargue)
9 h 30 Jean-Pierre MOUREY (Université de Saint-Etienne) : Fiction et mise en récit : Jean Le Gac
10 h Jean ARROUYE (Université d'Aix-en-Provence) : Pouvoirs comparés du texte et de la photographie dans Histoires vraies de Sophie Calle
10 h 30 Jean-Paul GUICHARD (IUFM de l'Académie de Clermont-Ferrand) : Poker menteur ou De la photographie comme preuve de l'existence de Sophie Calle
11 h Pause
(présidence Françoise Coblence)
11 h 15 Lydie REKOW (CIEREC) : Paul-Armand Gette autobiographe ?
11 h 45 Michel SEMENIAKO (Université de Picardie Jules Verne) : Portraits négociés -- L'autoportrait comme rencontre
12 h 15 Repas
Photographie et écriture autobiographique (présidence Alain Schaffner)
14 h 15 Agnès CASTIGLIONE (IUFM de l'Académie de Saint-Etienne) : Fenêtres sur chambres, les « photobiographies » de Gérard Macé
14 h 45 Agnès FAYET (CIEREC) : La ph(auto)biographie ou la rencontre du sorcier et du démiurge dans Le labyrinthe du monde de Marguerite Yourcenar
15 h 15 Christine JERUSALEM (CIEREC) : Les Mécaniques optiques de François Bon
15 h 45 Pause
(présidence Jean Arrouye)
16 h Philippe ANTOINE (IUFM de l'Académie d'Amiens) : Voyages photobiographiques
16 h 30 Jean-Bernard VRAY ( Université de Saint-Etienne) : Jean-Loup Trassard : la dormance et la trace
La photographie fixe sur sels d'argent l'empreinte des êtres ou des choses. Le dispositif de la prise de vue est tel que la scène enregistrée est toujours peu ou prou liée à l'expérience sensible de l'opérateur, comme à celle du (ou des) modèle(s). Les clichés conservés fonctionnent comme des reliques du passé et se font jalons d'une histoire individuelle. Leur potentiel évocateur découle des traits que les images retiennent des apparences extérieures, mais aussi des liens très forts qu'elles conservent avec leur situation de fabrication pour les différents acteurs de la prise de vue.
De nombreux photographes se sont adonnés à une pratique proche du journal intime, enregistrant des fragments de leur itinéraire individuel ou des scènes de leur vie personnelle. C'est par exemple le cas - sous des formes très différentes - de Denis Roche, Bernard Plossu, Claude Nori ou encore Jean-Claude Bélégou en France, de Robert Frank ou Nan Goldin aux Etats-Unis. Dans le même temps, des artistes tels que Jean le Gac ou Christian Boltanski ont exploité dans les années 70 les caractéristiques de l'image argentique pour bâtir des sortes d'autobiographies fictives. Sophie Calle fait, quant à elle, pénétrer la fiction dans sa propre existence, et c'est à la photographie qu'elle confie le soin de rapporter ce vécu hybride.
Parallèlement, dans bien des entreprises littéraires à caractère autobiographique, la photographie est invoquée pour alimenter la reconstitution des événements révolus. Les clichés peuvent se présenter comme pièces à conviction des faits passés ainsi que comme éventuelles sources d'information (c'est par exemple le cas chez Marguerite Yourcenar). Ils sont invoqués pour nourrir la narration ou pour poser un label d'authenticité sur le récit rétrospectif. Il semble que, de façon plus générale, les images argentiques thématisent le désir d'une forme de fouille archéologique du passé, d'une volonté de reconstruction de l'histoire individuelle qui permet d'asseoir le sentiment d'une identité (voir à cet égard Pierre Michon, Jean Rouaud, Annie Ernaux, François Bon, Jean-Loup Trassard...). Le cliché emblématise le désir d'une remontée vers l'origine qui n'exclut pas la genèse de fictions personnelles.
Ce colloque sera consacré à l'exploration des rapports qui se tissent entre photographie et autobiographie, dans le champ de la littérature comme dans celui des arts visuels.
RESPO NSABLES DU COLLOQUE :
- Danièle MEAUX, Maître de Conférences en Esthétique, IUFM de l'académie d'Amiens
- Jean-Bernard VRAY, Professeur de Littérature Contemporaine, Université de Saint-Etienne
EXPOSITION DE PHOTOGRAPHIES DE JEAN-CLAUDE BÉLÉGOU
AUTO-FICTIONS
IUFM DE L'ACADEMIE D'AMIENS
DU MERCREDI 30 AVRIL AU VENDREDI 17 MAI
VERNISSAGE LE MERCREDI 30 AVRIL A 18 H
Jean-Claude Bélégou est artiste-photographe. Il commence à exposer dans les années 80. De 1986 à 1993, il fait partie du groupe Noir Limite, dont le projet est centré sur l'exposition photographique du corps, de sa surface. Ses œuvres sont présentes dans les principales collections publiques françaises. Lauréat du Prix Villa Médicis Hors Les Murs, il effectue, en 1992, un séjour en Scandinavie : un livre, Erres -- Vers le Grand Nord, (1994) naît de cette expérience ; le voyage y est présenté comme une lente dérive intérieure. Dans son dernier livre, De Tous les jours ( 2001), Jean-Claude Bélégou interroge la vie quotidienne et l'espace intime. Il s'oriente aujourd'hui vers des travaux en couleur. Cette exposition sera consacrée à la conception de certains de ses livres.