Actualité
Appels à contributions
Théâtre et récits de l'immigration maghrébine : entre commémoration et transmission

Théâtre et récits de l'immigration maghrébine : entre commémoration et transmission

Publié le par Marion Moreau (Source : Jeanne Le Gallic)

Théâtre et récits de l'immigration maghrébine : entre commémoration et transmission

Dans les années 1970, la scène théâtrale française devient le lieu du récit de l'immigration maghrébine, permettant aux témoignages individuels ou collectifs d'accéder à la parole publique. Portée au départ par des auteurs ou metteurs en scène eux-mêmes immigrés (comme Kateb Yacine avec Mohamed, prends ta valise) ou par des troupes souvent issues du théâtre amateur politisé, cette thématique tend à s'homogénéiser dans l'espace théâtral français jusqu'à être prise en charge par le théâtre professionnel subventionné. Les expériences se multiplient comme le montrent les spectacles Vive la France de Mohamed Rouabhi ou encore Le Jour et la nuit de Didier Bezace.

Ce mouvement s'affirme comme un théâtre du "dire", favorisant le témoignage direct, le récit autobiographique et la narration d'une expérience vécue. La scène théâtrale contribue alors à faire émerger ces histoires, en devenant l'espace et le lieu du témoignage, accompagnant et interrogeant le travail d'évocation, de représentation du passé, de production des mémoires.

L'un des traits fondamentaux de ce théâtre est qu'il se veut témoin d'un vécu comme d'une époque, se nourrissant à la fois des expériences et de l'exploration de l'Histoire. Par la mise en scène et la représentation, la dimension intime et personnelle des récits se transforme en formes partagées. Par conséquent, il convient de s'interroger sur la mise en récit/en scène de l'immigration en tant qu'espace de production, de représentation et de transmission de mémoire (s) de l'immigration.

La scène théâtrale peut-elle être considérée comme "une chambre de la mémoire où règnent des habitants clandestins" (Amey : 1998, p.53), un "entre-deux" rendant visibles et présentes les expériences de l'immigration? L'acte de "raconter" participe à une représentation et à une compréhension du monde et devient le support de nombreux éclaircissements. Viserait-il à combler les "trous" de l'Histoire, à créer des "traces"?

Dans le cadre de l'axe de recherche "La scène comme lieu de mémoire", cette journée d'études portera un intérêt particulier au récit de l'immigration maghrébine dans les processus de construction, de commémoration et de transmission des mémoires. Compte-tenu de la portée pluridisciplinaire de cette étude et des questionnements théoriques qui en résultent, il convient d'envisager plusieurs points de vue (esthétiques, historiques ou sociologiques) ainsi que diverses approches du récit de l'immigration sur la scène : dramaturgie, mise en scène, processus de création ou modalités de réception.

Les propositions de communication (un titre, un résumé de 5 à 8 lignes ainsi qu'une courte notice biographique) sont à envoyer à Jeanne Le Gallic (jeanne.legallic@yahoo.fr) pour le 26 novembre 2010.

Contacts et renseignements :

 Jeanne Le Gallic : jeanne.legallic@yahoo.fr

Christiane Page : christiane.page@uhb.fr