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Appels à contributions
Théâtre au cinéma/cinéma au théâtre

Théâtre au cinéma/cinéma au théâtre

Publié le par Vincent Ferré (Source : Frédérique Toudoire-Surlapierre)

« Parages des adaptations : Quand le théâtre fait son cinéma

(théâtre au cinéma et cinéma au théâtre) »

Appel à contributions pour la revue Coulisses N°33 (janvier 2006)

 

 

Spectateurs, critiques ou cinéphiles, on s'est tous fait un jour la remarque qu'une salle de cinéma ressemblait souvent, même étriquée, même dé-théâtralisée lorsque l'on entend le bourdonnement de la salle voisine, à un théâtre, qu'elle en gardait son souvenir ou son contour. Quelque chose demeurait structurellement de la « scène moderne » (Giovanni Lista) et de la position théâtrale comme souvenir du lieu de l'expression directe de l'avant-garde, de ses expérimentations allant jusqu'à intégrer sur la scène : cinéma, projections, vidéos…

 

 

Parce que le cinéma au théâtre ou le cinéma dans le théâtre sont encore en marge des grandes synthèses théoriques ou philosophiques, plusieurs axes pourront être envisagés pour ce numéro :

 

 

- qu'en est-il des choix cinématographiques, de la place de l'image filmique ou de la vidéo sur la scène théâtrale ? Dans quelle mesure cette prise de position esthétique a-t-elle des résonances visuelles et visibles au théâtre, qu'il s'agisse de la mise en scène ou de l'écriture même de certaines pièces de théâtre ?

 

 

- la question se pose littéralement et littérairement lorsqu'il s'agit d'adaptations de pièces de théâtre au cinéma, comme celles de Tennessee Williams ou de Carson Mac Cullers ou encore quand on compare les différentes versions de Shakespeare selon Orson Welles ou Kurosawa, et plus récemment Le Mariage de Figaro. Il s'agira d'étudier ce qui peut rester ou relever du théâtral dans le film et le filmique, de ce qui peut, à partir de l'étude d'exemples précis, demeurer fondamentalement cinématographique comme c'était le cas, tout récemment, dans l'étrange Dogville de Lars von Trier ou encore le faux vaudeville Huit femmes de François Ozon. Ces exemples n'interdisent pas d'élargir le propos à d'autres horizons ni de faire appel à des textes théoriques.

 

 

Qu'est-ce qui fait qu'un film qui ne revendique pas explicitement d'oeuvres du répertoire théâtral ni même dans sa mise en scène puisse en être nourri ? Que penser, par exemple, de l'influence des théories d'Appia sur Antonioni, des empreintes politiques et du principe de distanciation brechtiens réorganisés dans les films de Fassbinder, ou encore du très théâtral Opening Night de John Cassavetes, sorte « d'au théâtre ce soir » de la solitude et du vieillir ? La liste n'est évidemment pas exhaustive, on peut imaginer des communications sur des films ayant pour sujet une troupe de théâtre, les répétitions, la mise en scène, les prises de positions par rapport à un texte, à l'histoire même de la pièce comme dans la poignante mise en abyme de L'important c'est d'aimer. Tout un paradigme théâtral résiste dans le cinéma – et réciproquement – par son ambivalence même, parce que théâtre et cinéma partagent certains points communs (la mise en scène, la diction, le jeu d'acteur), même si le cinéma peut se situer dans un hors-champ du théâtre (le gros plan, le mouvement, le flux, les décors, l'ubiquité…) Nous espérons que les différents articles soient autant de points de vue croisant les disciplines, qu'ils offrent des suggestions et des prises de position, des lectures et des intuitions comme si, parfois, on pouvait flairer et se laisser aller intuitivement à la logique de l'impression du spectateur, comme si théâtre au cinéma et cinéma au théâtre pouvaient devenir ou prétendre à un (autre) niveau de langage et du savoir.

 

 

 

 

Les propositions d'articles doivent parvenir à la rédaction dès que possible. Après accord de principe du comité de lecture (septembre 2005), les articles (non limités en longueur) devront être remis au plus tard début novembre 2005. Le comité de lecture décidera de leur publication.

 

 

Contacts : Frédérique Toudoire-Surlapierre frederique.toudoire@free.fr ; David Ball david.ball@free.fr et Ghislaine Gaultier tufc@univ-fcomte.fr

 

 

Théâtre universitaire de Franche-Comté

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