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Situations créoles: pratiques et représentations

Situations créoles: pratiques et représentations

Publié le par Stéphane Martelly (Source : Franco-Monde)

Situations créoles: pratiques et représentations

En dépit du développement des recherches sur «le monde créole», «l'objet créole » n'en apparaît pas moins insaisissable. La question de sa caractérisation reste donc encore posée surtout dans le contexte actuel où d'autres figures, celles du métis et de l'exilé notamment, font concurrence à celle du créole. D'où la nécessité d'une réflexion plurielle qui peut être articulée autour des études de situations.

On analysera donc des circonstances dans lesquelles se retrouvent des acteurs sociaux, des relations concrètes qui les unissent à leurs milieux, des données qui caractérisent leurs rapports aux autres, leur évolution, leurs actions. Et on établira en quoi ces situations peuvent être qualifiées de créoles. Pour cela, on s'efforcera, d'une part, de distinguer entre les différents types d'usage du terme créole et, d'autre part, d'interroger les relations de synonymie ou de connexité couramment établies avec d'autres termes comme métis, mulâtre, hybride, exilé, migrant, etc. On distinguera aussi les cas où c'est le chercheur qui qualifie une situation de créole de cas où c'est le fait d'acteurs sociaux eux-mêmes.

Si on considère qu'avant qu'il n'y ait de langue créole ou de théories esthétiques, linguistiques, anthropologiques et philosophiques de la créolité et de la créolisation, il y avait un sujet créole, on peut se demander quel est ce sujet qui a été ainsi désigné? Par qui? En quel(s) lieu(x)? À quelle époque, dans quelles circonstances et à quelles fins? Dans quelles conditions, par la suite, et encore aujourd'hui, des groupes sociaux sont-ils désignés ou se proclament-ils eux-mêmes créoles? Quels en sont les implications et les enjeux? Mais aussi comment et pourquoi un groupe social - cela est arrivé- se dessaisit-il d'une telle identification?

Le choix et le traitement des situations déborderont toutes limitations disciplinaire, thématique et spatiale. Pourront donc être convoquées l'histoire, l'anthropologie, la philosophie, la géographie, l'esthétique, la sociologie, la littérature, etc. pour traiter de cas relevant, par exemple, des modes de production symbolique, des luttes idéologiques et politiques, des formes de construction mémorielle, des pratiques sociales et culturelles, des situations diasporiques, etc. Et on ne se limitera pas aux sociétés et aux communautés ayant généré un idiome appelé créole ni à l'époque contemporaine. Les limites seront celles dessinées par la dissémination du qualificatif créole, des pratiques socioculturelles et des représentations qui en découlent ou qui y sont associées, depuis le 16e siècle.

Il s'agira, en substance, de parvenir à restituer et à confronter une diversité de situations caractérisées sur une longue et vaste échelle spatio-temporelle, de l'expansion coloniale à la globalisation, à la recherche de quelques caractéristiques de l'objet créole.

Ce colloque se tiendra à l'Université du Québec à Montréal, les 29 et 30 mai 2003. Il est organisé par la Chaire de recherche du Canada en histoire comparée de la mémoire en collaboration avec le Centre interuniversitaire d'études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT) et avec l'équipe « Le soi et l'autre » (projet de recherche du CELAT subventionné par le programme GTRC du CRSH).

Prière de nous envoyer votre proposition de communication d'ici le 15 février 2003, sous la forme d'un résumé d'une à deux pages ainsi qu'une courte notice biographique. Indiquez l'ensemble de vos coordonnées (appartenance institutionnelle, courriel, adresse postale, numéro de téléphone). Nous vous ferons connaître au plus tard le 3 mars 2003 si votre proposition de communication a été retenue.