ALPHA
Jacques-Bénigne Bossuet
Le Sermon sur la mort
Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704)
Sermon sur la mort (Carême de 1662)
Eugène Green, déclamation
Prix public généralement constaté : 20,73
Prix permanent AbeilleMusique.com : 19,95
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1 CD Digipack - ALPHA920 - 3760014199202 - 54:43 - DDD - Enregistré en juillet 2002 en l'église Notre-Dame d'Arques-la-Bataille - Notes en français et anglais
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JACQUES BÉNIGNE BOSSUET
APERÇU BIOGRAPHIQUE
Il est né en 1627 à Dijon, dans une famille de magistrats. Promis dès son plus jeune âge à la carrière ecclésiastique, il fait ses études chez les jésuites de sa ville natale, puis, de 1642 à 1652, au collège de Navarre à Paris.
En 1652 il est ordonné prêtre, et pourvu dun archidiaconé près de Metz. À partir de 1659 il réside à Paris, où il se fait remarquer comme prédicateur aussi bien dans les couvents que dans les hôtels particuliers, et son talent simpose définitivement en 1662, où, pendant le Carême, il prêche douze fois au Louvre. La suite de sa carrière le verra évêque de Condom en 1669, précepteur du Dauphin à partir de 1670, premier aumônier de ce prince en 1680, et évêque de Meaux en 1681.
Dune orthodoxie sourcilleuse, Bossuet a combattu les Protestants, les Jansénistes, les Quiétistes (Mme Guyon et Fénelon), ainsi que les recherches philologiques de Richard Simon. Il est mort à Paris en 1704.
LE SERMON SUR LA MORT
Le sermon constituait un genre à part entière, et comme toute expression littéraire à l'époque baroque, il était fondé sur les cinq étapes de la rhétorique : inventio, le choix du sujet, dispositio, la conception du plan, elocutio, la rédaction du texte, memoria, l'apprentissage par cur, et enfin, pronuntiatio, l'incarnation vocale et corporelle, sans laquelle il n'y avait pas de littérature. Exposé spirituel et moral, le sermon devait convaincre la raison de l'auditoire en faisant appel à ses émotions. En ce qui concernait la déclamation et la gestuelle, le prédicateur utilisait exactement les mêmes techniques que les acteurs et les chanteurs.
L'art oratoire de Bossuet représentait l'aboutissement d'une longue tradition, avec comme références non seulement les grands maîtres de la rhétorique antique, mais aussi les prédicateurs modernes depuis saint François de Sales, tandis que le lyrisme des textes témoignait de l'influence de la prose mystique de Pierre de Bérulle.
Un sermon de ce type, qui se donnait en dehors de la liturgie, était à la fois un spectacle, une expérience spirituelle, et un exercice de pouvoir. Le Sermon sur la mort faisait partie de la série de prédications que Bossuet a faites au Louvre pendant le Carême de 1662, et à chaque fois, pendant une heure, le jeune ecclésiastique se trouvait le guide spirituel, moral, et politique du Roi.
VOCE UMANA
Collection de littérature orale
La notion de « littérature orale » risque dêtre mal comprise aujourdhui : soit on est contre, parce quil sagit de genres méprisables par leur nature même (comme le «rap»), soit on est vertueusement pour, parce que cest la forme dexpression propre aux cultures primitives et authentiques (les épithalames des Papous). Or, toute la littérature européenne antérieure au XVIIIème siècle, quil sagisse de chansons populaires ou de la poésie la plus noble, de divagations érotiques ou de textes théologiques, de lettres dhumanistes ou de la correspondance mondaine, ainsi, évidemment, que lécriture théâtrale dans son ensemble, tout texte quon pouvait qualifier de «littéraire» nexistait entièrement que sous forme dune réalisation orale ; et si les lumières du siècle de Voltaire ont introduit la notion dun texte de signes écrits, qui vit sans souffle dans le silence, nombreux ont été les auteurs, depuis cette époque jusquà nos jours, de Flaubert à Yves Bonnefoy, de Mallarmé à Queneau, de Claudel à Valère Novarina, qui voient la réalité de leur parole dans son incarnation. Le but de cette collection est donc de rendre vivante cette autre notion de la littérature, et de proposer des interprétations sonores de textes qui ne peuvent se contenter de la congélation sur page imprimée.
On dit partout que les jeunes «ne lisent plus». Si dun certain point de vue cela est vrai, les jeunes continuent pourtant à ouvrir ce quils appellent «des livres», mais ce sont des recueils dimages, bandes dessinées ou revues photographiques. Dautre part, ils écoutent très volontiers des disques. Ny a-t-il pas une certaine logique «naturelle» à rendre à lil ce qui se voit, et à loreille ce qui sentend ? Dans un monde qui de plus en plus souvent nie à lhomme les bases mêmes de son être, Voce umana se propose de faire confiance à linstinct des sens, et dimaginer que, en faisant entendre la littérature aux jeunes, on pourrait les encourager à revenir aux textes écrits, pour quils les transforment eux-mêmes en sons.
La vieille notion de «littérature orale», ravivée grâce à la technologie du disque compact, ne soppose ni à «lécriture», ni au livre, mais se présente comme un moyen de donner, dans le monde actuel, une nouvelle jeunesse à lun et à lautre.
Eugène Green
EUGÈNE GREEN
De nationalité française, il habite Paris depuis lépoque où les dinosaures avaient le cou assez souple pour arracher des feuilles aux arbres.
En 1977 il a fondé le Théâtre de la Sapience, avec lequel il a monté des spectacles baroques et modernes. Son travail sur le théâtre baroque sest achevé en 2001 par la publication du livre La Parole baroque (Desclée de Brouwer). Ses tiroirs contiennent un uvre inédit abondant : pièces de théâtre, poèmes, contes.
Son premier film, Toutes les nuits, réalisé grâce à laide du CNC, est sorti en 2001, et a obtenu le Prix Delluc du premier film. En 2001 il a tourné un mini-film, Le Nom du feu, produit par le Studio national du Fresnoy, et présenté en 2002 au Festival de Locarno. Cette année il réalise un autre film, Le Monde vivant, et plusieurs scénarios de longs-métrages sont déjà écrits