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Séminaire des doctorants du CRP 19 :

Séminaire des doctorants du CRP 19 : "Théorie / pratique: la littérature et les autres arts" (Paris 3).

Publié le par Université de Lausanne (Source : CRP 19)

Séance du séminaire des doctorants du CRP19 (Université Sorbonne Nouvelle) 

« Théorie / pratique : la littérature et les autres arts »

11 avril 2019, 18h00-20h00

 

Séance proposée par Kumi Aida, Saerom An, Marie Frisson, Soichiro Jittani, Zoé Monti.

Table-ronde 

Cécile Bargues (Paris I), Cécile Leblanc, Yvon Le Scanff, Philippe Hamon (Paris 3).   

Et les Professeurs du CRP 19.

Pour des raisons d'organisation et de sécurité, la réservation est obligatoire auprès d'H. Delair (hortense.delair@ens-lyon.fr) et M. Frisson (frissonm@yahoo.fr)

 

Programme

Présentation par Marie Frisson.

  • Saerom An (Sorbonne Nouvelle)

La genèse de la théorie sur l'art d'Emile Zola : Castagnary, Proudhon, Taine.

La conclusion que donne Emile Zola (1840-1902) au Salon de 1866 est explicite : «[d]onc pas plus de réalisme qu'autre chose. De la vérité, si l'on veut, de la vie, mais surtout des chairs et des cœurs différents, interprétant différemment la nature. Une œuvre d'art est un coin de la création vu à travers un tempérament ».

Le principe et la méthodologie de la critique d'art d'Emile Zola se sont forgés entre ses vingt-cinq et ses trente ans. Sa connaissance de la critique d'art a commencé à se développer avec les écrits et les théories des meilleurs esprits de son temps, tels que Sainte-Beuve, Edmond About, Théophile Gautier, et Charles Baudelaire. 

Mais ceux qui ont eu la plus grande influence sur sa formation esthétique sont probablement Castagnary, Proudhon et Taine. En outre, Claude Bernard donne à Zola les bases d'un processus de création fondé sur des principes scientifiques. Nous verrons que Zola accueille leurs idées et leurs méthodes esthétiques, tout en s'efforçant de les mettre à distance pour créer sa propre théorie esthétique de la littérature et de la peinture. Il s'agira également de s'intéresser au dualisme de la théorie artistique de Zola: nous nous demanderons si son dualisme artistique, critiqué à propos de l'application de critères et théories différents à la littérature et à la peinture, est ou non contradictoire.

  • Soichiro Jittani (Paris Sorbonne)

La pensée de la création chez Zola : ses écrits sur l’art et L’Œuvre (1886). 

 La question de représentation chez Zola a suscité de nombreuses lectures et réflexions critiques, et cela encore récemment. Il ne s'agit pas seulement de son oeuvre romanesque, mais aussi des écrits sur l’art de l’écrivain théorisant la créativité du génie artistique en parlant, par exemple, de Courbet et de Manet. Dans le présent exposé, nous nous proposons d’examiner ses premières critiques d’art et son roman L’Œuvre (1886) afin de faire ressortir la réflexion constante sur la création chez l’auteur naturaliste.

  • Kumi Aida (Sorbonne Nouvelle)

La représentation de la mort d’Ophélie des années 1830 aux années 1860 : Delacroix, Burthe, Berlioz et Thomas.

Les pièces de Shakespeare font l’objet de nombreuses traductions et adaptations dès la fin du XVIIIsiècle, si bien que la scène française s’empare aussi de ces sujets. Sans compter qu’en 1827, une troupe anglaise vient à Paris pour jouer les pièces de Shakespeare au Théâtre de l’Odéon. De nombreux jeunes artistes, comme Delacroix ou Berlioz, sont dans la salle. Cette transmission des oeuvres shakespeariennes a donné une impulsion à la création française : des lithographies inspirées d’Hamlet de Delacroix à l’opéra Hamlet composé par Ambroise Thomas en 1868. Les nombreuses représentations d’Ophélie, dans la peinture notamment, ont élevé ce personnage au rang de mythe féminin. Nous nous proposons d’analyser la scène de la mort d’Ophélie par le biais de quatre œuvres de ces artistes qui nous permettent de comprendre le développement de l’image d’Ophélie en France.

  • Zoe Monti (Sorbonne Nouvelle)

L’impressionnisme littéraire en question. Et Rimbaud dans tout ça ?  

« Impressionnisme » :

Sarcasme. Né sous la plume moqueuse du critique Louis Leroy en 1874 lors de la première exposition indépendante du groupe constitué autour de Monet, Pissaro, Renoir, Sisley, Berthe Morisot, Degas et Guillaumin.

Néologisme. Rend compte des visions subjectives des artistes – « des impressions de nature », écrit Fénéon en 1886, «  fixées dans leur instantanéité par [des peintres] dont l’œil apprécie vertigineusement toutes les données d’un spectacle et décompose spontanément les tons ». 

Mouvement pictural. Nom officiel adopté par les peintres en 1877.

Que signifie ce terme étendu à un autre domaine que celui de la peinture – la littérature ? Se charge-t-il d’une réalité nouvelle ou emprunte-t-il ses catégories à la peinture ? Il s’agira de retracer la naissance de l’impressionnisme littéraire en tant que construction critique – jusqu’à sa déconstruction – et de constater les effets qu’une telle lecture picturale implique sur le texte rimbaldien.

Publications des invités en lien avec le sujet de la séance :

- Philippe Hamon, Rencontres sur tables et choses qui traînent. De la nature morte en littérature, Droz, 2018.

- Paolo Tortonese, Théophile Gautier et la religion de l’art, M. Lavaud, P. Tortonese (dir.), Classiques Garnier, 2018.

- Cécile Leblanc, Proust écrivain de la musique : l’allégresse du compositeur, Brepols, 2017.

- Eléonore Reverzy, Portrait de l’artiste en fille de joie. La littérature publique, CNRS éditions, 2016.

- Cécile Bargues, Raoul Haussmann après Dada, éditions Mardaga, 2015.

- Henri Scepi, L’Art pris au mot ou comment lire les tableaux…, A. Jaubert, V. Lagier, D. Moncond’huy, H. Scepi,  (éd.), Gallimard, 2007.

- Yvon Le Scanff, Le Paysage romantique et l'expérience du sublime, Champ Vallon, 2007.