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Séminaire de Gisèle Berkman au Collège international de philosophie:

Séminaire de Gisèle Berkman au Collège international de philosophie: "Ce qui nous empêche de penser" (II)

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Gisèle Berkman)

BERKMAN Gisèle, Ce qui nous empêche de penser (II)

Philosophie, art et littérature | 07 février, 13 mars, 27 mars, 15 mai, 05 juin, 11 juin, 18 juin
 

18h30-20h30
Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Mar 7 fév, Mar 13 mars, Mar 27 mars, Mar 15 mai : Salle JA01
Mar 5 juin : Salle JA05
Lun 11 juin, Lun 18 juin : Salle JA01


Pour ce séminaire, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d'identité ou votre passeport, à l'exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Les trois premières années de ce séminaire ont été consacrées à une enquête historique sur cette écriture de la pensée qui se déploie, sous des formes diverses, du tournant des Lumières à l'extrême contemporain. Du « cogito sensible » des Lumières à la naissance de la psychologie au XIXe siècle, puis à la « pensée du dehors » déployée par une certaine modernité, on a proposé les linéaments d’une histoire des représentations de l’activité de pensée. 
On souhaite à présent interroger l’époque la plus contemporaine à la lumière de la disqualification de l’activité de pensée qui s’y fait jour. À l’ère du « temps de cerveau disponible », serait-ce la fin de la pensée critique, voire la mise en péril de l’activité de pensée ? La pensée n’est pas interdite (nul ne nous interdit de penser, même en régime de capitalisme industriel), mais taxée d’improductivité, là où il faut se montrer rentable ; de fâcheuse complexité, là où il faut être toujours plus clair et résumable. Nous voici face à cette pensée « fondationnelle » dont il faudrait tracer la cartographie exhaustive, et qui est comme inscrite au déni de ce doublet empirico-transcendantal dont Foucault esquissait naguère le tracé, dans Les Mots et les Choses. Analyser à nouveau frais ce fondationnel, en décliner les traits constituants, sera tenter de s’orienter, à nouveaux frais, dans la pensée. Cela implique aussi de prendre la mesure de la figure appauvrie d’une raison pour laquelle Jacques Derrida, dansRésistances à la psychanalyse, dit qu’il n’y a « que des causalités et des programmes ». Cet entendement appauvri se soutient de croyances auxquelles il est par définition aveugle, et qui sont comme son socle impensé. Qu’est-ce que s’autoriser à penser, aujourd’hui ? Comment fournir à la pensée ces « larges tranches de temps » dont parle Rimbaud, à l’heure du « travailler plus pour gagner plus » ? On poursuivra, lors de ce deuxième temps de la réflexion, l’analytique de la pensée en régime mondialisé, en mettant cette fois-ci l’accent sur l’étude des processus inconscients et des dispositifs symboliques.

Intervenants :
- Mardi 15 mai : Michel Gribinski (psychanalyste)
- Mardi 5 juin : Fethi Benslama (psychanalyste)
- Lundi 11 juin : Patrice Loraux (philosophe)